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| Les nouveaux êtres selon Niranjan Guha Roy |
Tout est toujours déjà accueilli dans la Présence consciente. Le jugement arrive toujours après, s'il arrive. Aucun jugement de la part de la Présence consciente. Tout est l'autocréation de l'essence de la Présence consciente. Nos jugements sont des fictions, nos actes ne font que s'inscrire dans l'autocréation. Instant après l'instant, tout est parfait et s'autoperfectionne selon un processus qui échappe au jugement mental.
Alors comment peut-on prétendre témoigner de réalisations spirituelles et juger socialement des gens au sujet de leurs identités sexuelles ?
Notre âme vraie est asexuelle, cela la distingue de notre ego. Notre ego se situerait-il asexuel, notre âme vraie est libre, elle par nature, de toute identité sexuelle. Si notre âme est le développement d'une individuation d'étincelle divine, le Divin étant une pure liberté, elle ne saurait être genrée en essence. Notre âme vraie, qui n'est pas notre ego, est existence de pure liberté, elle n'est déterminée par aucune pulsion.
Une âme vraie n'étant pas genrée, au niveau de l'ego, le désir de changer de genre ressemble comme à un reflet de sa liberté en profondeur émanée de l'âme.
Celui qui vit au niveau de son âme vraie, qui est entré dans le processus de psychisation, peut-il déconsidérer tout comportement sexuel consenti sans desservir la vie ?
Bien sûr, si un comportement criminel a mis en jeu des relations sexuelles non consenties, ne devons-nous pas en protéger la société et rendre justice à la victime ? De même, des accusations mensongères concernant la sexualité pour détruire une personne, la faire rejeter socialement et familialement ne doivent-elles pas être considérées comme un désordre social criminel à empêcher. Ne devons-nous pas rendre justice à la victime ? Bien entendu, le travail de la justice est de juger sans idéologie, de déterminer qui est criminel, qui est victime.
Dans le christianisme, il y a cette question de qui sera-t-il l'époux, celui qui ressuscitera avec les épouses dont il fut successivement veuf. Le Christ répond qu'il n'y aura pas de corps sexué, lors de la résurrection, rendant cette question, par laquelle on cherchait à l'embarasser, vide de sens. Jésus-Christ se présentait comme fils de Dieu. Du point de vue d'une psychisation, c'est-à-dire d'une transparence à la vie de l'âme, l'âme vraie est enfant de Dieu, enfant divin de même substance que Dieu.
Les apparences féminines et masculines ou de quelque genre sexuel que ce soit sont dès lors relatives vis-à-vis de chemins qui visent à la divinisation individuelle et collective.
S'accrocher à des symboles d'identité sexuelles, craindre tout ce qui pourrait les confondre, en rendre les limites confuses n'est-ce pas se rendre sourd à l'âme, à la divinisation de nos corps dont nos âmes enfant du divin ont soif ?
La divinisation par transformation évolutive est liée à une individuation de l'âme qui se libèrera des déterminismes sexuels quels qu'ils soient. Juger que tel genre sexuel, telle orientation sexuelle est inappropriée manque l'objet de cette libération.
Le tantrisme nous propose usuellement d'amener l'énergie du plaisir sexuel dans le cœur, le plaisir sexuel semble alors participer de l'amour Divin.
Mais pour les âmes qui sont parvenues à ce point, où elles se réalisent aspirer à l'évolution divinisatrice, qu'en sera-t-il ? Cela ne signifierait-il pas aspirer à la formation d'un corps répondant vraiment à la dimension divine asexuée de notre âme ?
Peut-on spéculer sur une telle évolution divinisatrice qui transformerait notre appartenance sexuelle biologique et vitale ? Ce serait l'amour Divin, l'ananda supramental, qui s'installerait d'abord dans le centre subtil des pulsions charnelles qu'elles soient sexuelles ou autres. Cet amour Divin descendant ferait là une félicité bien plus intense et forte que le plaisir sexuel. Au lieu de dépendre d'une relation sexuelle extérieure même multiorgasmique, qui monte dans le cœur, il y aurait là par la présence constante d'une félicité une plénitude sans manque. Cette félicité semblerait même insoutenable pour les corps humains usuels.
Cependant il faudrait un premier saut évolutif dans le corps pour que cette félicité de l'amour créateur s'intègre à la vie du corps.
Pour ceux chez qui un tel processus de la divinisation de la chair par l'amour Divin créateur prédominerait, tous les débats humains sur la sexualité seraient regardés comme mineurs et comme de faux-problèmes recouvrant les vrais. Pour de tels être en transition vers une espèce nouvelle, la recherche du plaisir sexuel ou les question de genres et d'orientations sexuelles tomberaient loin du centre de leur champ d'attention.
C'est au moment où la félicité de l'âme en évolution surgira que l'intérêt pour satisfaire des pulsions sexuelles tombera. Là encore, c'est peut-être l'expérience de Jésus-Christ quand il dit que certains se sont retrouvés eunuques pour le royaume des cieux.
La libération du désir sexuel fruit de la psychisation et la transformation évolutive en cours ne seront pas le résultat d'une ascèse volontariste. Elles ne passeront pas non plus par une quelconque sublimation tantrique. Ce sera le résultat naturel d'une émergence de l'âme au premier plan devenue consciente du processus évolutif de transformation.
La libération du désir sexuel sera liée à la transformation des plans subtils et organiques où se forment nos pulsions subconscientes et déterminées. En lieu et place, il y aura de l'amour Divin, une félicité sans limite et une puissance créatrice consciente.


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