mercredi 22 février 2017

PISTES COSMOPOLITIQUES POUR UNE FRATERNITÉ LAÏQUE (SUR)MODERNE.

 Cet article prolonge et recoupe sur Carnet philosophique, Pistes vers une laïcité 3.0 

  1. - On a affaire aujourd’hui à une nouvelle équation du problème républicain moderne et postmoderne. Le postmoderne n'est plus un scientiste. Il ne croit plus que le progrès technoscientifique est la clé ultime de tous nos conflits d'idées et qu'il entraîne obligatoirement la résorption des obscurantismes et superstitions prémoderne. Les catastrophes totalitaires sont étroitement liées qu'on le veuille ou non à des ambitions modernes soit de gérer scientifiquement le cours de l'histoire et la vie sociale (plutôt les communismes marxistes), soit le cours même de l'évolution de l'espèce (plutôt le nazisme). Ces totalitarismes extrêmes se sont exercés au travers des pires massacres, crimes et génocides sans compter tous les mixtes fascistes plus ou moins radicaux qui sévissent encore. 
Un postmoderne admet qu'il y a des ressources spirituelles prémodernes dont nous aurions tort de nous défaire en nous défaisant d'un bloc de nos héritages religieux prémodernes. L’impérialisme et le colonialisme qui ont nourri les totalitarismes ont souvent été fortement ethnocentriques et ont malheureusement méprisé des ressources spirituelles et psychologiques dont heureusement nous trouvons l'intérêt maintenant. Certains couplets modernes semblent encore avoir bien du mal à reconnaître l’ambiguïté de ce qui s'est présenté comme progrès à des cultures qui contre leur volonté ont dû l'intégrer. 
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2.    – Le relativisme postmoderne face aux cultures cesse quand le postmoderne comprend que la dimension spirituelle authentique des religions ainsi que les spiritualités philosophiques semblent converger vers une seule et même réalité. Cette convergence tend à découvrir une unité transcendante de toute expérience spirituelle facilitatrice et surtout productrice de fraternité par delà les différences culturelles, religieuses, etc. Si notre laïcité vise à la fraternité, elle doit explorer cette possible unité dans la différence et se nourrir de cette unité spirituelle dans la différence.

3.    – Toutefois cette analyse postmoderne antitotalitaire qui perçoit le rôle des spiritualités pour produire et nourrir la fraternité doit s'interroger sur le fait qu'une certaine ouverture spirituelle existe au sein de mentalités somme toute assez fermées. 
Cette analyse postmoderne manque de clarté vis-à-vis des penseurs du fascisme qui ont toujours revendiqué leur filiation avec la recherche d'un âge d'or SPIRITUEL prémoderne où on vivait dans une hiérarchie ou un ordre du monde plus proche de l’Être ou de l'absolu. En France, le cas Heidegger embarrasse en ce sens les philosophes postmodernes. L'unité transcendante des religions a été défendue par des penseurs proches du fascisme comme Julius Evola, Mircea Eliade (dans sa jeunesse), etc. dans une posture promouvant le retour des castes et la pureté des élites. La pensée de la laïcité postmoderne est souvent la pensée idyllique d'un métissage culturel et donc spirituel. Il y a des dialogues interreligieux qui nourrissent la fraternité républicaine certes. Mais il y a le risque de communautarismes qui malgré leurs ressources spirituelles indéniables restent incapables de s'arracher à leur clôture mentale et donc incapables de produire une authentique fraternité républicaine.  

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Une fraternité laïque républicaine SURMODERNE met en jeu non un conservatisme culturel identitaire mais la capacité à créer et à renouveler une culture interculturelle et universaliste par delà les cultures communautaires. 

4. – Une approche surmoderne n'est pas seulement dialogue mais aussi arrachement à l’identité, aux représentations mentales formant forteresse. Les ressources spirituelles des religions sont extraites et purifiées par la raison critique et les exigences fraternelles. Elles deviennent des processus de développement et de libération psychocorporels que les secteurs de la santé et de l'éducation vont de plus en plus intégrer. La surmodernité républicaine aura pour cœur la formation d'une culture spirituelle cosmopolite. La fraternité laïque française spiritualisée peut être un ferment d'un nouvel élan cosmopolite, d'une fraternité universelle.

Qu'on y songe, il y a un curieux dosage culturel, philosophique et religieux français qui fait écho au dosage des cultures du monde. Si vraiment nous produisons cette fraternité républicaine spiritualisée, nous assumerions une fois de plus notre vocation française universaliste pour l'humanité. 

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dimanche 22 janvier 2017

LIMITATIONS DU MENTAL selon Niranjan Guha Roy.





Limitations du mental



Opposition à l’émergence de l’être spirituel

Récemment, j’ai vu très clairement quelle était la plus forte opposition à l’émergence de l’être spirituel dans l’homme et l’humanité.
Tout ce que nous avons achevé jusqu’à maintenant, le meilleur, le plus noble et le plus sublime dans l’art et la culture, le commerce, la science et technologie, éthique et religions même en spiritualité est l’accomplissement du mental, de l’homme mental ou fondamental. Ce mental a une foi ultime en lui-même, ses pouvoirs et capacités et ses nombreuses possibilités latentes. En même temps, il a une arrogance sans bornes et un refus absolu de reconnaître et admettre même la plus petite possibilité qu’il puisse y avoir des états de conscience supérieurs, inconnus ou peu connus avec une dimension dynamique complètement différente. Même s’il y a une certaine acceptation restreinte d’une telle impossible possibilité, c’est-à-dire de l’existence d’une autre conscience bien au-delà de sa vision et portée, même ainsi quand l’homme mental reçoit des intimations de cette source supérieure, il la nie ensuite et refuse absolument d’appliquer ou d’utiliser cette intuition. Il ne lui donne pas une place supérieure,  mais il la met en doute et même si elle se prouve avérée des centaines de fois, il la rejette comme non digne de confiance et comme une connaissance ou information qui ne peut être appliquée. 

Il y a un autre aspect de l’homme mental sans doute plus dangereux encore dans son attitude vers tout ce qui prétend lui être supérieur, il adopte alors une agressivité sans faille et criminelle. L’homme mental non seulement discrédite la possibilité lointaine qu’il existe un état de conscience et une puissance supérieure, mais il lui est hostile, hostile aussi aux représentants de cette conscience supérieure et souvent d’une manière la plus extrême. On peut dire que jusqu’à présent les avatars ont été rejetés par l’homme, exilés, bannis, torturés, tués et tout ce qui est resté de leur passage est un éclat mental chantant la gloire de l’homme mental , sa grandeur et suprématie éternelles.

Mais cette fois ci « Quelque chose » est arrivé. La Conscience suprême n’est pas venue sur terre pour mendier l’indulgence du condescendant roi de la terre, l’homme mental. Les avatars sont venus et ont proposé à l’homme ou bien de s’élever jusqu’à la conscience de vérité dans un don de soi brûlant en se soumettant à l’action du feu de transformation, à la transmutation par la conscience divine ou bien d’être voués à une extinction complète, une immobilité paralysante et impotente s’il refuse de se soumettre à la loi la plus haute de vérité et lumière. C’est le début d’une terrible bataille entre les forces extrêmement puissantes et toujours victorieuses de la conscience divine et les seigneurs du mental aveugles, arrogants, surs de soi, cruels, brutaux et sardoniques.

C’est vraiment une bataille entre des torches enflammées et le foin, la phalène et la mèche brûlante. Pourtant si notre attitude est celle de soumission, don de soi, collaboration et accueil de l’immense brasier de la Vérité alors graduellement il descendra dans le réceptacle humain, le transmuera, en fera sa maison pour son action lumineuse et affirmera d’une manière visible sa venue triomphante dans l’existence terrestre.
Bien sûr, cette suprême conscience active n’a pas l’intention de détruire la race. Etant sure de sa suprématie absolue elle transformera graduellement tous les éléments qui voudront, même dans un degré minime, accepter son action transformatrice. Les éléments qui ne peuvent tolérer son action disparaîtront peu à peu car la pression entre les forces de lumière et les forces d’ignorance grandira toujours. Tout ce qui résiste sera sous une tension de plus en plus forte au fur et à mesure que la lumière pénétrera. A un point critique, chaque élément ou bien permettra d’être transformé ou sera éliminé. Ceci n’est pas une théorie ni une imagination. Il n’est pas même de question de justification, ou de morale ou éthique. C’est juste un simple fait physique très matériel dans son action.

Ce processus s’étalera sur des siècles et des siècles et l’émergence d’une nouvelle race divine pourrait prendre quelques milliers d’années. Mais pour ceux qui ont un aperçu de cette Vérité, qui y aspirent et travaillent consciemment pour l’incarner, l’histoire est fascinante - pour eux, l’évolution spirituelle sera un procédé révolutionnaire d’une vitesse vertigineuse.



 Ces êtres, si leur collaboration est pleine de bonne volonté, quelque soient leurs défauts, incapacités et limitations seront pris par la Force, modelés et transformés par ses ouragans et ses tempêtes, sa lave brûlante et destructrice, ces courants féroces, sa douceur, sa joie exaltante de transmutation et sa conscience infinie libératrice. Ces êtres serviront de fers de lance à cette Force conquérante. Il y a une seule condition : une soumission et un don de soi absolus à la Shakti divine, une obéissance absolue au divin Maître, une aspiration absolue d’abandonner tout ce qui est humain, sombre, limité, ignorant en soi même et dans le monde. On doit être prêt à immoler son ego complètement, effectivement et à jamais. Vivre en Dieu, pour Dieu et par Dieu et être totalement conscient de l’âme.

Le signe que le Divin a entendu notre appel et l’a pris au sérieux est une entrée dans une conscience où tout est Divin. Si tout l’univers était effacé le Divin serait encore là, concrètement, absolument. Toute la manifestation est la manifestation du Moi du Divin. Il n’y a rien d’autre que le Divin. Dans le domaine physique, les centres ou chakras seront entièrement ouverts et on sentira alors le pouvoir, la lumière, joie et conscience coulant à travers la couronne de la tête dans le centre du cœur et dans le corps tout entier, dans tous les centres. Cela veut dire que le contact avec le supraconscient a été établi d’une façon permanente. La transformation graduelle du mental, vital et corps sera inévitable, irréversible, le procédé s’étalant sur une vie entière ou beaucoup de vies.

Mais tout ceci est juste un commencement très rudimentaire et élémentaire quoique un commencement formidable et lumineux. Ce nouveau pouvoir est comme un nouveau né, il doit croître dans l’enfance, la jeunesse et la maturité. De par sa naissance même, il est un enfant royal. Mais tout reste à découvrir et manifester. On nous dit que les premiers mammifères étaient de la taille d’un rat quand les dinosaures gigantesques dominaient la terre. La même histoire se répète. Le nouveau pouvoir avec de nouvelles possibilités, les conquérants et habitants futurs de la terre ont une existence très humble, presque invisible, encore presque complètement cachée, éclipsée par l’homme tout puissant, l’homme fondamental et ses réalisations magnifiques.

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Niranjan Guha Roy

On trouvera ici d'autres articles de Niranjan Guha Roy : https://www.motherland-guharoy.net/