mardi 11 mars 2008

UN BESOIN D'ETRE SOI N'EST PAS UN DESIR D'AVOIR POUR SOI.


Mon sentiment de moi-même ne recouvre pas tout mon esprit. Mon esprit est bien plus vaste que moi-même. Mon prochain m'offre un visage de mon esprit.

Et moi-même ? Qui suis-je lorsque enfin j'accepte la vastitude de "mon" esprit ?

Se raconter n'est pas se connaître, se raconter revient toujours à renforcer le personnage dans l'ignorance de sa vastitude. Se raconter revient toujours à nourrir une solitude inauthentique face à la sollicitude inhérente à notre esprit qui est comme un espace offert au non moi.

Mais qui a soif d'un je sans nom, libre de tous ses costumes, de ses diplômes, de ses assurances vies, ... ?

Qui a soif de cet endroit en nous où il y a un besoin d'être soi ?

Ce que la plupart entendent, c'est le désir d'avoir pour soi, pas le réel besoin de leur être enfoui sous les forces mimétiques, mémètiques, hermétiques...

Et pourtant ce feu de soi, ce besoin d'être soi qui parle en écho au coeur de tous les visages offerts dans l'unicité d'un seul esprit, est là comme le petit Prince dépossédé par ses régents. Il appelle, il appelle et parfois les costumes, le visage que l'on tend pour s'isoler de la transparente vastitude de l'esprit se relâchent. Sa voix est confuse mais le crépitement de son feu d'exigence tranquille qui a tout le temps devant soi et n'a que cet instant commence à s'entendre.

Si nos régences par des hasards significatifs déposent à ses pieds leurs appétits d'enfermer, d'avoir et d'user, c'est sa flamme de besoin qui s'entraperçoit dans le champ de conscience de l'esprit...

Désormais cela se creuse de l'intérieur comme une joie : ça creuse vers le vrai moi qui lui semble se savoir pleinement le fils d'un grand Moi dont la multitude des fils aspirent en choeur dans l'esprit. Lui sait qu'il n'est pas ce corps, qu'il n'est pas ce qu'il voit maintenant. Il y a un fil au-dessus du champ habituel de soi au sein de l'esprit et le besoin de soi croît par là jusqu'au fond de la mine du coeur où on reçoit un on-ne-sait-quoi qui n'enferme plus rien dans la folie d'une impossibilité proclamée.


mercredi 5 mars 2008

MAI 68.


Mai 68.
La dernière heures des utopies gauchistes ? Maoïstes, trotskystes et autres ...ismes poussent leur dernière flambée et tous tombent dans les flammes du capitalisme qui n'en finit pas d'agoniser...

Naissance de l'individualisme postmoderne sexe, rockn'rol et fric ? Oui mais le moi sans repère ne s'invente plus des réflexes moralistes et autres dérives droitières dont les protagonistes démentent eux-mêmes la fonctionnalité.


On oublie l'anarchiste mystique fouillant dans son passé les causes sordides de ses échecs en communauté ou même arpentant désormais les sagesses oubliées pour changer soi et le monde.
Les vestiges de mai 68 sont ce moment de l'Esprit où la parole était libérée, où quelque chose de l'âme pleurait à chaude larme une fois les derniers masques tombés.

Mais les masques collaient, des bouts étaient tombés et les protagonistes se sont laissés englués par de nouveaux prêts à penser. Ils viennent à la télé nous parler d'un moment de sincérité passé et cela sonne toujours faux quand son feu a été étouffé.