lundi 3 novembre 2025

EFFONDREMENT DE L'HUMANITE OU CRISE EVOLUTIVE FAISANT EMERGER UNE SURHUMANITE ?

Œuvre de Niranjan Guha Roy 



Il y a déjà dans nos questions des sensibilités à l'œuvre.

En voici une première, tristement commune : 

L'homme est il programmé pour détruire la terre ?

Une des premières catastrophes évolutives fut une forme de vie rejetant de l'oxygène et provoquant un refroidissement sans précédent de l'atmosphère. La vie a alors produit une forme de vie absorbant l'oxygène et émettant du CO2. Si cela n'est pas un miracle du hasard, qu'est-ce que cela dit de l'évolution de la vie ? 

Nous sommes dans une crise évolutive similaire. 

Seul un après l'homme sauvera l'humanité de l'impasse collective systémique qu'elle produit. 

C'est une autre manière d'être qu'il faut chercher et non des solutions mentales qui on le voit sont noyées dans le bouillonnement obscur de l'humanité actuelle... 

L'homme est un pont, nous disait déjà Nietzsche. L'univers est une machine à faire des dieux, nous écrivait Bergson. Nous évoluons avec l'horizon d'un point Omega selon Pierre Teilhard de Chardin. L'homme est un être de transition, disait Sri Aurobindo avant Bergson et Teilhard.

 Satprem, qui a vécu l'impasse de l'humanité à Buchenwald écrit La Genèse du surhomme, il y décrit un processus psycho-physique. Est-ce un délire ? Une évolution consciente de notre manière d'être physique est-elle impossible ? Est-ce ce à quoi la crise évolutive actuelle pourrait mener positivement ? On ne sait pas ce que peut un corps, disait Spinoza déjà il y a quelques siècles avant que le fait évolutif soit matériellement connu. 

Notre dogmatisme religieux et notre arrogance mentale technoscientifique nous ont empêché de voir venir cette crise et ceux qui veulent continuer à perpétuer ce monde humain l'accélèrent... 

Dès lors voici une autre sensibilité et son genre de questionnement :

Un curieux dogmatisme matérialiste fixiste au niveau des possibilités de conscience pourrait-il nous faire manquer un fait évolutif en cours ? 


Les nouveaux êtres selon Niranjan Guha Roy 

Œuvre de Niranjan Guha Roy 



18 juillet 2023 - 3 novembre 2025

NUANCES SUR LA PAIX ET L'AMOUR - UN COMMENTAIRE SUR UN PROPOS D'ALEXANDRE JOLLIEN

Œuvre de Champlakal



La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en n'a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là, pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas. 
La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer. Quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix. 
Et vivre. 
En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, 
Vraiment..

 Alexandre Jollien


Mon commentaire :

Il y a des défis d'amour à relever. 
Parfois, être en paix et laisser les faux semblants, c'est encore servir un désir et ne pas aller jusqu'au bout de l'amour. L'amour vrai n'attend plus rien en retour. La paix, c'est l'équanimité intérieure... 
Il est parfois utile d'admettre que notre cœur est encore trop petit pour telle situation, plutôt que d'édifier ou nourrir un ego spirituel sans aucune ressource pour trouver une aide intérieure. L'âme, c'est le fond du cœur et ça ne peut que servir ce fond du cœur de l'autre. L'âme se sait et se sent hors d'atteinte de tout inconfort et de tout danger. L'âme est l'enfant protégé du Divin et n'aspire qu'à l'amour du Divin. Le reste, c'est de l'ego et des désirs. Bon, il faut bien s'en occuper comme ceux des enfants, tant qu'ils n'ont pas été soumis à une maturation humaine et, plus radicalement, à la transformation divine. 
Mais s'il y a maturation et transformation,  arrive un temps où l'appel du cœur et de l'âme peuvent prévaloir. Et il y faut notre obéissance à la commande. Les désirs de paix et de tranquillité de notre ego spirituel sont souvent en porte-à-faux avec la commande divine. Celle-ci,  suivie quoi qu'il en coûte à notre ego, produira une émergence du pouvoir réel d'équanimité intrinsèque au Divin. Si peu à peu l'amour du divin nous a suffisamment rendu réceptif à son appel au bien, au beau et au vrai, il nous appartient d'y répondre ou non. Si nous avons cette sincérité, à ce moment-là, il n'y a plus d'écart entre l'individualité et la vision en première personne partagée par Douglas Harding... 
L'âme, c'est ce point où une véritable individuation en parfaite harmonie avec le devenir est une évidence indubitable. L'échelle alors n'est plus une courte vie humaine. L'âme de nature divine partage l'éternité atemporelle de l'Être Divin et la sempiternité du Devenir Divin.
L'âme pressent que tout est Un et elle grandit dans l'intelligence du Devenir. 
Quand la voix de Dieu s'entendra à travers notre âme, il serait dommage que notre ego, qui demeure en surface de nous-même n'obéisse pas à la commande divine. L'ego même spirituel, même imbibé d'un mental spiritualisé peut ne pas être un bon serviteur de l'amour du Divin. Il peut vouloir continuer à améliorer la façon de vivre sa situation et ses relations alors que le progrès de l'âme exige une aventure périlleuse pour l'ego voire une rupture avec une vie relationnelle qui nous disperse de notre profondeur. 
En intégrant tout ce que nous sommes autour du centre véritable de nous-mêmes qu'est notre âme, la division entre l'impersonnel et le personnel, l'individuel et l'universel n'a plus de sens... 
La vacuité universelle et impersonnelle découvre désormais une dimension divine personnelle et individuelle qui en est inséparable. La seule présence de la vacuité est désormais ressentie incomplète quand la présence divine de l'âme se retire, à cause de notre insubordination au Divin. Réciproquement, il ne peut y avoir la présence de l'âme sans être consciemment vacuité. L'ego qui a suivi une impulsion qui étouffe et ferme à la présence de l'âme ne manque pas ensuite d'être sollicité par des impulsions qui cherchent à lui faire perdre de vue la présence pacifiante de la vacuité.
Le Devenir est une joie en mouvement dont l'âme est une onde. Le désir, le plaisir, la peine, la douleur demeurent peut-être encore, mais ils sont bien vus comme un restant d'ego séparateur. Ils sont le symptôme de l'inachèvement de notre transformation divine.
La vision en première personne arrache la tête de l'ego, son égocentrisme, mais pas ses racines que sont le désir, la recherche du plaisir et leur revers qu'est la souffrance.
Pour cela, il faut trouver son cœur et, dans son cœur, il faut trouver son âme et la conscience vraie du Devenir, la Mère divine, dont la substance est aussi celle de notre âme.
 L'horizon d'être un pur instrument entre les mains du Divin peut alors commencer à se concrétiser. Ce n'est plus ce qu'on aime, ceux qu'on aime, dans un endroit qu'on aime. Ce que nous sommes vraiment, c'est le Divin et son  Devenir. Et pour Être et Devenir ce que nous sommes vraiment, pour que la filiation divine de notre âme l'emporte sur notre subconscient animal, notre ego doit devenir comme un soldat qui s'exécute sans délai et sans ménagement pour sa petite personne. Un bon soldat n'est-il pas prêt à donner sa vie, juste le temps du salut militaire marquant l'obéissance à son supérieur venant de lui ordonner une mission périlleuse ?

Œuvre de Niranjan Guha Roy 



La grande non dualité du jeu d'Amou Divin selon Sri Aurobindo et Mère.

 

Fragmentation Divine - œuvre de Niranjan Guha Roy 



https://sri-aurobindo.co.in/workings/ma/playground_audio/57-01-23.htm?fbclid=IwdGRjcANqA2FjbGNrA2oCXWV4dG4DYWVtAjExAAEeJiSrMceqqoZApc2GhpRVTSiHanKb6uXttzsF88J1my5JqsTkPNVLrAKZkK0_aem_ZJokvxc3J4YwmpnVe7GmOg



Mère

Entretiens


Le 23 janvier 1957


La fin


« La rencontre de l’homme et de Dieu suppose toujours une pénétration, une entrée du Divin dans l’humain et une immersion de l’homme dans la Divinité.

Mais cette immersion n’est pas une espèce d’annihilation. L’extinction n’est pas l’aboutissement de toute cette recherche et cette passion, cette souffrance et cette extase. Le jeu n’aurait jamais commencé si telle devait en être la fin.

La joie est le secret. Apprends la joie pure et tu apprendras Dieu.

Quel fut donc le commencement de toute l’histoire ? Une existence qui s’est multipliée pour la seule joie d’être et qui s’est plongée en d’innombrables milliards de formes afin de pouvoir se retrouver elle-même innombrablement.

Et quel en est le milieu ? Une division qui tend vers une unité multiple, une ignorance qui peine vers le torrent d’une lumière variée, une douleur en travail pour arriver au contact d’une extase inimaginable. Car toutes ces choses sont des formes obscures et des vibrations perverties.

Et quelle sera la fin de toute l’histoire ? Si le miel pouvait se goûter lui-même et goûter toutes ses gouttes à la fois, et si toutes ses gouttes pouvaient se goûter l’une l’autre, et chacune goûter le rayon tout entier comme elle-même, telle serait la fin pour Dieu, pour l’âme de l’homme et l’univers.

L’Amour est la tonique, la Joie est la mélodie, le Pouvoir est l’accord, la Connaissance est l’exécutant, le Tout infini est à la fois le compositeur et l’auditoire. Nous connaissons seulement les discordances préliminaires, qui sont aussi terribles que l’harmonie sera grande ; mais nous arriverons sûrement à la fugue des divines béatitudes. », Aperçus et Pensées.


Comment apprendre la joie pure ?


D’abord, pour commencer, il faut par une observation attentive, s’apercevoir que les désirs et la satisfaction des désirs ne donnent qu’un vague plaisir incertain, mélangé, fugitif et tout à fait insatisfaisant. Cela, c’est généralement le point de départ.

Alors, si l’on est un être raisonnable, il faut apprendre à discerner ce qui est désir et se refuser à faire quoi que ce soit pour satisfaire ses désirs. Il faut les repousser sans essayer de les satisfaire. Et alors le premier résultat, c’est justement l’une des premières constatations du Bouddha dans son enseignement : il y a une joie infiniment plus grande à maîtriser et supprimer un désir qu’à le satisfaire. Tout chercheur sincère et obstiné, au bout de quelque temps, plus ou moins longtemps, quelquefois très peu de temps, s’apercevra que c’est une vérité absolue, et que la joie qu’on éprouve à surmonter un désir est incomparablement supérieure au petit plaisir fugitif et mélangé que l’on peut trouver à la satisfaction de ses désirs. Cela, c’est le second pas.

Naturellement, avec cette discipline continue, au bout de très peu de temps les désirs seront à une distance et ne vous ennuieront plus. Alors vous serez libre d’entrer un peu plus profondément dans votre être et de vous ouvrir dans une aspiration vers... le Donneur de Joie, l’élément divin, la Grâce divine. Et si on le fait avec un don de soi sincère — quelque chose qui se donne, qui s’offre et qui n’attend rien en échange de son offrande —, on sentira cette espèce de chaleur, douce, confortable, intime, rayonnante, qui remplit le coeur et qui est l’avant-coureur de la Joie.

Après, le chemin est facile.


Douce Mère, quelle est la vraie joie d’être ?


Celle-là même dont je parle !


Alors, Douce Mère, ici, quand Sri Aurobindo parle d’une existence qui «se multiplie pour la seule joie d’être», quelle est cette joie ?


La joie d’exister.

Il y a un moment, quand on commence à être un peu prêt, où l’on peut sentir dans chaque chose, dans chaque objet, dans chaque mouvement, dans chaque vibration, dans toutes les choses qui vous entourent — pas seulement les gens et les consciences, mais les choses, les objets; pas seulement les arbres et les plantes et les choses vivantes, mais simplement un objet dont on se sert, les choses qui vous entourent — cette joie, cette joie d’être, d’être tel qu’on est, simplement d’être. Et on voit que tout cela, ça vibre comme cela. On touche une chose et on sent cette joie. Mais naturellement, je dis, il faut avoir suivi la discipline dont j’ai parlé au commencement; autrement, tant que l’on a un désir, une préférence, un attachement, ou des affinités et des répulsions et tout cela, on ne peut pas — on ne peut pas. Et tant que l’on trouve des plaisirs — le plaisir, n’est-ce pas, le plaisir vital ou physique à une chose — on ne peut pas sentir cette joie. Parce que cette joie est partout. Cette joie est quelque chose de très subtil. On bouge au milieu des choses et c’est comme si elles vous chantaient toutes leur joie. Il arrive un moment où c’est très familier dans la vie qui vous entoure. Naturellement, je dois reconnaître que c’est un petit peu difficile de la sentir dans les êtres humains, parce qu’il y a toutes leurs formations mentales et vitales qui viennent dans le champ de la perception et qui dérangent cela. Il y a trop cette espèce d’âpreté égoïste qui se mélange aux choses, alors c’est plus difficile de toucher la joie là. Mais même dans les animaux, on la sent; c’est déjà un peu plus difficile que dans les plantes. Mais dans les plantes, dans les fleurs, c’est si merveilleux ! Elles parlent toute leur joie, elles l’expriment. Et je l’ai dit, n’est-ce pas, tous les objets familiers, les choses que l’on a autour de soi, dont on se sert, il y a un état de conscience où chacune est joyeuse d’être, telle qu’elle est. Alors on sait à ce moment-là que l’on a touché la vraie joie. Et cela, ce n’est pas conditionné. Je veux dire, cela ne dépend pas... cela ne dépend de rien. Cela ne dépend pas des circonstances extérieures, cela ne dépend pas d’un état plus ou moins favorable, cela ne dépend de rien : c’est une communion avec la raison d’être de l’univers.

Et quand cela vient, ça remplit toutes les cellules du corps. Ce n’est pas une chose qui se pense même — on ne raisonne pas, on n’analyse pas, ce n’est pas cela: c’est un état dans lequel on vit. Et quand le corps y participe, il est si frais — si frais, si spontané, si... il n’a plus aucun retour sur lui-même, il n’y a plus aucun sens d’observation propre, d’analyse de soi ou des choses. Tout cela, c’est comme un cantique de vibrations joyeuses, mais très, très tranquille, sans violence, sans passion, rien de tout cela. C’est très subtil et très intense en même temps, et quand ça passe, il semble que tout l’univers soit une harmonie merveilleuse. Même ce qui pour la conscience humaine ordinaire est laid, déplaisant, apparaît merveilleux.

Malheureusement, comme je dis, les gens, les circonstances, tout cela, avec toutes ces formations mentales et vitales, ça dérange tout le temps. Alors on est obligé de retourner à cette perception si ignorante, si aveugle des choses. Mais autrement, dès que tout cela s’arrête et que l’on peut s’en sortir... tout change. Comme il le dit là, à la fin: tout change. Une harmonie merveilleuse. Et c’est tout la Joie, la vraie Joie, la Joie véritable.

Cela demande un peu de travail.

Et cette discipline dont j’ai parlé, à laquelle il faut se soumettre, si on la fait dans le but de trouver la joie, on retarde le résultat, parce qu’on y introduit un élément égoïste, on le fait dans un but et ce n’est plus une offrande, c’est une demande, et alors... Ça vient — ça viendra, même si cela prend beaucoup plus de temps — quand on ne demande rien, quand on n’attend rien, qu’on n’espère rien, que simplement c’est cela, c’est le don de soi et l’aspiration, et le besoin spontané, sans aucun marchandage — le besoin d’être divin, c’est tout.


Mère, tu expliqueras cette « goutte de miel » ?


Oh ! le miel !... Mais c’est une image, mon enfant.

Il dit : si l’on pouvait s’imaginer... C’est simplement pour donner une approche qui soit plus concrète que les abstractions intellectuelles. Il dit: si vous pouvez vous imaginer, par exemple, un rayon de miel, n’est-ce pas... un rayon de miel qui aurait la capacité de se goûter lui-même et en même temps chaque goutte du miel; non seulement de se goûter lui-même en tant que miel, mais de se goûter lui-même dans chaque goutte, étant chaque goutte du rayon de miel, et que chacune de ces gouttes puisse goûter toutes les autres, soi-même et toutes les autres, et en même temps que chaque goutte ait la capacité de goûter, d’avoir le goût du rayon tout entier comme si c’était elle-même.

Alors, ce serait le rayon capable de se goûter lui-même et de goûter en détail toutes les gouttes du rayon, et chaque goutte capable de se goûter elle-même et individuellement toutes les autres et le rayon tout entier comme une unité, comme ellemême... C’est une image très exacte. Seulement il faut avoir un pouvoir imaginatif !

Comme cela, j’ai compris. Je demande ce que cela signifie.

Le miel, c’est une chose délicieuse, n’est-ce pas, alors ce sont les délices de la Joie divine.

Et tout à l’heure, quand j’évoquais cette joie qui est dans les choses, spontanée, simple, cette joie qui est au fond de tout, eh bien, pour le corps physique, cela a quelque chose de vraiment — oh! naturellement, le goût du miel est très rude et grossier en comparaison —, mais quelque chose comme cela, quelque chose d’extrêmement délicieux. Et très simple, très simple et très total dans sa simplicité; très complet dans sa simplicité, et pourtant très simple.

Cela, n’est-ce pas, ce n’est pas une chose à penser, il faut avoir la capacité de l’évoquer, il faut avoir de l’imagination. Alors, si l’on a cette capacité, on peut faire cela rien qu’en lisant, alors on peut comprendre... C’est une analogie, qui n’est qu’une analogie, mais c’est une analogie qui a vraiment une capacité d’évocation.


Mais chacun imaginera quelque chose de différent, non, Mère ?

Évidemment. Mais cela ne fait rien! Ce sera bon pour lui.


(silence)


C’est tout ?


J’avais apporté des questions que l’on m’a posées, mais je crois qu’il est déjà un peu tard. (Mère feuillette des questions)

Il y en a une qui est terriblement intellectuelle et que nous laisserons pour une autre fois. Il y en a une autre... qui n’est qu’une apparence, et puis il y en a une troisième qui est intéressante, mais à laquelle il faudrait répondre en détail, et ce soir il est déjà un peu tard.


Ici, n’est-ce pas, la question à laquelle on peut répondre très facilement, c’est un texte de moi, où il est dit :

« C’est une grande erreur de supposer que la Volonté divine agit toujours ouvertement dans le monde. »


Et puis, dans La Synthèse des Yogas de Sri Aurobindo:

«Si nous voyons l’unité partout, si nous reconnaissons que tout arrive par la Volonté divine... etc.»


Et une autre chose de moi, dans Prières et Méditations :

«C’est Toi qui agis en toute chose et en tout être, et celui qui est assez proche de Toi pour Te voir en tout acte sans exception, sait transformer tout acte en bénédiction.» (Le 10 décembre 1912)

Et alors, on me demande comment réconcilier ces contradictions. Moi, je ne vois aucune contradiction. Parce que la première phrase où il est dit: « C’est une grande erreur de supposer que la Volonté divine agit toujours ouvertement dans le monde »... Je dirai : il est extrêmement rare qu’elle agisse ouvertement. Elle agit toujours, mais pas ouvertement. Et quand elle agit ouvertement, c’est ce que les hommes appellent des « miracles ». Et c’est une chose extrêmement rare. La plupart du temps elle n’agit pas ouvertement, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’agisse pas. Elle n’agit pas ouvertement, c’est tout. Alors là, il n’y a pas de contradiction. C’était tout ce que je voulais dire. C’est une contradiction tout à fait superficielle née de l’incompréhension des mots.

La Volonté divine agit, mais pas ouvertement. Quand elle agit ouvertement, éh bien, les hommes appellent cela des miracles. Voilà. Mais cela ne l’empêche pas d’agir.


Vers la source - œuvre de Niranjan Guha Roy 


samedi 1 novembre 2025

Genres, sexualités et l'âme en transformation évolutive.

  

Les nouveaux êtres selon Niranjan Guha Roy 


 Tout est toujours déjà accueilli dans la Présence consciente. Le jugement arrive toujours après, s'il arrive. Aucun jugement de la part de la Présence consciente. Tout est l'autocréation de l'essence de la Présence consciente. Nos jugements sont des fictions, nos actes ne font que s'inscrire dans l'autocréation. Instant après l'instant, tout est parfait et s'autoperfectionne selon un processus qui échappe au jugement mental.

Alors comment peut-on prétendre témoigner de réalisations spirituelles et juger socialement des gens au sujet de leurs identités sexuelles ?

Notre âme vraie est asexuelle, cela la distingue de notre ego. Notre ego se situerait-il asexuel, notre âme vraie est libre, elle par nature, de toute identité sexuelle. Si notre âme est le développement d'une individuation d'étincelle divine, le Divin étant une pure liberté, elle ne saurait être genrée en essence. Notre âme vraie, qui n'est pas notre ego, est existence de pure liberté, elle n'est déterminée par aucune pulsion. 

Une âme vraie n'étant pas genrée, au niveau de l'ego, le désir de changer de genre ressemble comme à un reflet de sa liberté en profondeur émanée de l'âme.

Celui qui vit au niveau de son âme vraie, qui est entré dans le processus de psychisation, peut-il déconsidérer tout  comportement sexuel consenti sans desservir la vie ? 

Bien sûr, si un comportement criminel a mis en jeu des relations sexuelles non consenties, ne devons-nous pas en protéger la société et rendre justice à la victime ? De même, des accusations mensongères concernant la sexualité pour détruire une personne, la faire rejeter socialement et familialement ne doivent-elles pas être considérées comme un désordre social criminel à empêcher.  Ne devons-nous pas rendre justice à la victime ? Bien entendu, le travail de la justice est de juger sans idéologie, de déterminer qui est criminel, qui est victime.

Dans le christianisme, il y a cette question de qui sera-t-il l'époux, celui qui ressuscitera avec les épouses dont il fut successivement veuf. Le Christ répond qu'il n'y aura pas de corps sexué, lors de la résurrection, rendant cette question, par laquelle on cherchait à l'embarasser, vide de sens. Jésus-Christ se présentait comme fils de Dieu. Du point de vue d'une psychisation, c'est-à-dire d'une transparence à la vie de l'âme, l'âme vraie est enfant de Dieu, enfant divin de même substance que Dieu.

Les apparences féminines et masculines ou de quelque genre sexuel que ce soit sont dès lors relatives vis-à-vis de chemins qui visent à la divinisation individuelle et collective. 

S'accrocher à des symboles d'identité sexuelles, craindre tout ce qui pourrait les confondre, en rendre les limites confuses n'est-ce pas se rendre sourd à l'âme, à la divinisation de nos corps dont nos âmes enfant du divin ont soif ?

La divinisation par transformation évolutive est liée à une individuation de l'âme qui se libèrera des déterminismes sexuels quels qu'ils soient. Juger que tel genre sexuel, telle orientation sexuelle est inappropriée manque l'objet de cette libération.

Le tantrisme nous propose usuellement d'amener l'énergie du plaisir sexuel dans le cœur, le plaisir sexuel semble alors participer de l'amour Divin.

Mais pour les âmes qui sont parvenues à  ce point, où elles se réalisent aspirer à l'évolution divinisatrice, qu'en sera-t-il ?  Cela ne signifierait-il pas aspirer à la formation d'un corps répondant vraiment à la dimension divine asexuée de notre âme ?

Peut-on spéculer sur une telle évolution divinisatrice qui transformerait notre appartenance sexuelle biologique et vitale ? Ce serait l'amour Divin, l'ananda supramental, qui s'installerait d'abord dans le centre subtil des pulsions charnelles qu'elles soient sexuelles ou autres. Cet amour Divin descendant ferait là une félicité bien plus intense et forte que le plaisir sexuel. Au lieu de dépendre d'une relation sexuelle extérieure même multiorgasmique, qui monte dans le cœur, il y aurait là par la présence constante d'une félicité une plénitude sans manque. Cette félicité semblerait même insoutenable pour les corps humains usuels. 

Cependant il faudrait un premier saut évolutif dans le corps pour que cette félicité de l'amour créateur s'intègre à la vie du corps.

 Pour ceux chez qui un tel processus de la divinisation de la chair par l'amour Divin créateur prédominerait, tous les débats humains sur la sexualité seraient regardés comme mineurs et comme de faux-problèmes recouvrant les vrais. Pour de tels être en transition vers une espèce nouvelle, la recherche du plaisir sexuel ou les question de genres et d'orientations sexuelles tomberaient loin du centre de leur champ d'attention.

C'est au moment où la félicité de l'âme en évolution surgira que l'intérêt pour satisfaire des pulsions sexuelles tombera. Là encore, c'est peut-être l'expérience de Jésus-Christ quand il dit que certains se sont retrouvés eunuques pour le royaume des cieux. 

La libération du désir sexuel fruit de la psychisation et la transformation évolutive en cours ne seront pas le résultat d'une ascèse volontariste. Elles ne passeront pas non plus par une quelconque sublimation tantrique. Ce sera le résultat naturel d'une émergence de l'âme au premier plan devenue consciente du processus évolutif de transformation. 

La libération du désir sexuel sera liée à la transformation des plans subtils et organiques où se forment nos pulsions subconscientes et déterminées. En lieu et place, il y aura de l'amour Divin, une félicité sans limite et une puissance créatrice consciente.




samedi 25 octobre 2025

Introspection selon Niranjan Guha Roy

 




Si nous examinons nos pensées, sensations et nos réactions à des incidents extérieurs on prend conscience qu’il y a beaucoup de confusion et de conflits en nous. On trouve des idées contradictoires, dans notre mental, des sensations contradictoires dans notre vital et même des instincts contradictoires dans notre corps. Il faut développer un pouvoir d’observation de tous les mouvements en nous par une introspection régulière. Ainsi, on s’apercevra que certaines réactions sont en conformité avec notre idéal le plus élevé mais que d’autres au contraire sont en contradiction avec cet idéal et qu’il nous est difficile de contrôler ou d’échapper à leur influence destructrice ou du moins dérangeante. 


Au début on peut être effrayés, honteux, dérangés de ce que nous découvrons dans notre propre nature. C’est pour cela que pour faire cette introspection il faut acquérir le plus de calme et de paix possible. Ainsi nous pourrons examiner en toute sérénité, comme un savant qui regarde avec son microscope, ce qui se passe en nous et au lieu de tenter de les repousser, d’essayer d’enfoncer ces mouvements contradictoires dans les ténèbres de notre inconscient il faut au contraire, chaque fois qu’on les détecte, avoir le courage de les exposer à la lumière pour les offrir à la force divine afin qu’ils soient transformés. 


Il faut prier à la Mère Divine de nous donner de plus en plus de compréhension et de paix pour avoir plus de contrôle sur tout ce qui est contraire à la vérité en nous. Quand nous prions, notre prière est entendue par le Suprême.

Puissions nous devenir de plus en plus conscients du plus haut idéal dans notre vie.


Niranjan Guha Roy


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mardi 14 octobre 2025

La grande Non-dualité, c'est l'Amour divin

 



Dans la plus profonde Non-dualité,

Mon guide me dit qu'il n'y a plus l'océan et ses vagues, le Seigneur et ses masques,

Il me dit qu'il n'y a plus que des moments sculptés de la lumière divine éternelle.

Il me dit que ce qu'on appelle Amour Divin commence là.

Ce n'est que le Seigneur qui S'aime en se rencontrant en chacune de Ses formes sculptées.




dimanche 12 octobre 2025

Sri Aurobindo et l'héritage socratique.

 

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La montagne de la sagesse socratique et la vie divine selon Sri Aurobindo. 

Socrate a eu des disciples qui ont développé des approches fort différentes de l'amour de la sagesse. Sa démarche était de faire prédominer la sincérité, le goût du vrai, par rapport aux croyances irréfléchies. Il se présentait comme un accoucheur d'âme. Sa mère était sage-femme praticienne experte en maïeutique, art de l'accouchement. Socrate est le sage-homme, le pratiquant de la maïeutique de l'âme. 

Les doctrines philosophiques sont engendrées par des types d'âme. Il y a plusieurs philosophies parce qu'il y a plusieurs types d'âme.

Chaque type d'âme a son chemin vers la vertu, la croissance du pouvoir spirituel en elle et vers le bonheur.

Au sommet, l'âme réalisera le bonheur comme source de la vertu ou la vertu comme pouvoir divin produisant le bonheur.


Face nord, l'ascétisme des stoïciens et ses excès, mais aussi le Oui à ce qui est, faire la volonté divine. 


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Face sud, l'hédonisme d'Aristippe puis d'Epicure et leurs excès, mais aussi l'attention, libérée de la dramatisation et de l'excitation, la jouissance d'être en vie.

 

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Face centrale, la voie platonicienne, que Sri Aurobindo reprendra et dépassera, l'aspiration psychique (de l'âme), l'amour du beau (de la perfection et de la lumière spirituelle). 

Toutes ces voies passent par la paix, l'ataraxie, un état de conscience où on est calme, tranquille, serein en toutes circonstances. 


Sri Aurobindo insiste, lui, sur la vertu d'égalité qui est une intégration individuelle de la paix et du silence inhérent à l'esprit, ce rien qui est tout, dit-il en référant aussi au taoïsme.




L'âme est une individuation du Divin chez les platoniciens comme chez Sri Aurobindo. L'ego est un complexe de personnalités, dont beaucoup résultent de la socialisation, de la soumission aux désirs charnels d'appropriation, de perpétuation, de reconnaissance et aux forces sentimentalo-sexuelles. 

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Ainsi l'âme vraie n'est pas l'ego. Sri Aurobindo nous invite à distinguer âme vraie, être central, d'une part, et âme de désir, d'autre part.



L'être central est ressenti dans une dimension parallèle à celle du corps physique et du corps subtil comprenant les chakras.


Pour les hédonistes, l'âme est liberté, le bonheur est liberté par rapport au désir, simple plaisir d’exister. Dans les philosophies tantriques proches de l'hédonisme philosophique occidental, on insistera sur le fait que l'accomplissement du désir, sa pleine satisfaction est libération du désir. Le sage n'est peut-être pas sans désir mais il est libre du désir.

Pour les platoniciens comme pour Sri Aurobindo plus tard, ceci n'est pas le sommet de la sagesse. Selon eux, nous pouvons aller plus loin si on distingue le désir de l'âme vraie et les désirs charnels vitaux. L'amour du beau, du vrai, du juste, etc. est un type de désir propre à l'âme vraie. 

Pour les stoïciens et les platoniciens, l'âme vraie est de substance divine, elle est liée à l'intelligence du Divin. Par ce lien, selon les stoïciens, l'âme est en harmonie avec l'univers, le corps du divin. 

Cliquez sur l'image pour l'agrandir - le feu de l'hêgemonikon est le feu divin


Par ce lien substantiel, selon les platoniciens, l'âme est connectée à l'Un, au Suprême, source du multiple et pas seulement à la Déesse, l'âme du monde qui met en mouvement l'univers. 

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L'âme vraie, qui individue le Divin, ne peut donc pas avoir un sentiment de séparation.

En tant qu'enfant du Divin, rayon du Divin,  l'âme vraie aspire au Divin, elle aspire à la volonté Divine, à l'intelligence Divine au-delà du raisonnement humain le plus sage. L'âme aspire au monde des idées-forces, ces visions matérialisatrices, ces matrices de l'univers. L'âme vraie s'élève au-delà du mental rationnel vers l'intuitif suprarationnel. 



Ce n'est pas seulement la raison qui est éclairée par le suprarationnel mais aussi notre amour du beau, l'intelligence émotionnelle de l'âme. Sur cette voie, celle-ci se distinguera et se purifiera des émotions passionnelles qui résultent des désirs vitaux charnels.

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Pour Sri Aurobindo comme pour les platoniciens, l'intelligence intuitive résulte d'une élévation de l'âme à l'intelligence divine. Cependant, l'âme vraie peut atteindre une sphère de conscience divine supérieure. Plotin parle d'extases d'union directe avec l'Un, ses plus hautes élévations, au-delà de l'intelligence divine surmentale. Il admet une inconscience dans ces rares élévations au-delà de cette sphère. Pour Sri Aurobindo, cette élévation au-delà du surmental peut se faire sans inconscience, l'âme sort alors complètement de la sphère de conscience humaine. Elle évolue à un niveau de conscience surhumain. Ce nouveau niveau de conscience a des effets matériels. La chair n'est plus dévolue aux seuls désirs-appétits vitaux. Il y a une divinisation de la chair rendue possible. Cette supra-intelligence au-dessus ouvre à une nouvelle manifestation du Divin dans la matière, à une nouvelle création.

L'homme semblait au sommet de la création mentale, c'est un être de transition pour la nouvelle création supramentale.






Les pensées antiques ignoraient le processus évolutif de la vie biologique et l'histoire évolutive de l'univers. Du point de vue des sciences de la matière, une évolution de la conscience au-delà de la conscience mentale n'est pas plus choquante que l'a été un saut évolutif d'une conscience animale prémentale voire juste vitale vers une conscience mentale. Etc.

Les platoniciens estimaient que le mal résulte du fait que la lumière divine se perd et devient discontinue comme le scintillement des étoiles, des soleils vus de tellement loin que leur lumière s'éteind et se rallume pour l'observateur lointain.

Les platoniciens regardaient donc le monde terrestre charnel comme lieu d'une inévitable perdition spirituelle, lieu du mal. 

La lumière supramentale révèle que cette discontinuité spirituelle sur terre est due à la sphère mentale et à sa déformation de la lumière divine. Les ténèbres lumineuses de la lumière spirituelle sont dues à notre enfermement dans la bulle mentale.

La matière, la chair, dans cette lumière supramentale, que Sri Aurobindo nous a découverte, se libèrent inévitablement peu à peu de toutes les formes du mal que nous connaissons encore aujourd'hui. L'ignorance inhérente à la sphère mentale qui semblait former une déficience métaphysique propre au Divin sera dépassée.

Dans cette nouvelle lumière pour les âmes, ce sera peu à peu la fin du règne du mal moral qui cycliquement détruit les sociétés et civilisation. Ce sera au final un dépassement des limites physiques et des diverses formes du mal physique que sont maladie, accident et mort.

Aurore supramentale de Niranjan Guha Roy