La naissance psychique selon Satprem dans Sri Aurobindo ou l'aventure de la conscience.
Les premières manifestations du psychique sont la joie et l’amour. Une joie qui peut être prodigieusement intense et puissante, mais sans exaltation — tranquille, profonde comme la mer — et sans objet. La joie psychique n’a besoin de rien pour être, elle est ; même au fond d’une prison elle ne peut s’empêcher d’être, car c’est un état, non un sentiment, comme la rivière qui coule et qui est joyeuse partout où elle passe, sur la boue ou les rochers, dans les plaines ou les montagnes. Un amour qui n’est pas le contraire de la haine et qui n’a besoin de rien non plus pour être, il est ; il brûle tranquille en tout ce qu’il rencontre, tout ce qu’il voit, tout ce qu’il touche, parce qu’il ne peut s’empêcher d’aimer, c’est son état ; rien n’est bas pour lui, ni haut, ni pur, ni impur ; sa flamme ne peut être ternie ni sa joie. D’autres signes encore le révèlent : il est léger, rien ne lui pèse, comme si le monde était son jeu ; il est invulnérable, rien ne le touche, comme s’il était à jamais au-delà des tragédies, déjà sauvé de tous les accidents ; il est le mage, il voit ; il est tranquille, tranquille, comme un petit souffle au fond de l’être ; vaste comme s’il était la mer pour des millions d’années. Car il est éternel. Et il est libre, rien ne peut l’attraper ; ni la vie, ni les hommes, ni les idées, ni les doctrines, ni les pays — il est par-delà, toujours par-delà, et pourtant innombrablement au cœur de toute chose, comme s’il était un avec tout. Car Il est Dieu en nous.
Gardien du feu par Harald Datis |
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