Si le point d'achèvement de la recherche spirituelle est la réalisation de la vacuité, celle-ci prendra place sans effort de notre personne. Il est là, Le Soi véritable, notre essence, sans effort, présent en tout point de la conscience.
Mais à la lumière du Soi, lui-même, tant qu'il y aura désir, rétrécissement de notre attention à un individu désirant, un effort demeurera nécessaire pour revenir à ce que nous sommes.
La fin de la recherche spirituelle n'est pas la fin de l'aventure spirituelle. La découverte du Soi n'est pas la fin de l'évolution auto-créatrice de ce Soi.
Un effort est juste un désir personnel allant à l'encontre d'autres désirs.
En quel sens revenir au Soi auto-créateur sera alors l'objet d'un effort ? C'est toujours un désir ou une flamme d'aspiration personnels qui nous feront remonter un courant en sens contraire du désir qui ne faisait que nous extérioriser et ne plus participer pleinement à la vie créatrice.
Mais l'effort personnel de l'amour du divin, c'est se remettre disponible à une joie sans objet au lieu de s'enchaîner à un effort pour obtenir un plaisir fugitif ou une frustration. L'effort personnel d'apprendre à aimer, à reconnaître le chemin de l'amour du divin qui s'aime à travers nous mène à la dimension créatrice de l'amour et nous libère de ses perversions consommatrices.
Pour l'ascète, la solution est de ne plus agir : l'ascète ne veut rien que le Soi éternel et ne plus rien désirer sauf le silence et l'immobilité du Soi.
Ici, il ne s'agit pas d'éradiquer le désir et son énergie vitale. Si le Soi a produit le monde et le désir, si le Soi est le monde et s'exprime au travers du désir, nous aspirons à devenir plus conscient de notre participation à l'autocréation du soi. Nous aspirons à soumettre nos désirs à une évolution créatrice. Il ne s'agit plus d'agir seulement pour la satisfaction de cet individu que nous sommes, y compris en désirant l'ascétisme, mais il s'agit vraiment dans la liberté d'être de participer de plus en plus fluidement et intégralement à l'action du Devenir.
Si, dans l'Être, nous sommes le Soi universel et dans le Devenir, nous sommes une âme, une individuation du Soi sans mélange, qui aspire, il y aura de moins en moins d'effort personnel. Car alors c'est la force vraie et fondamentale du Devenir, l'intelligence évolutive qui agira dans sa continuité intrinsèque avec cette flamme d'aspiration de l'âme.
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