jeudi 26 novembre 2015

DEFENDRE LA LAÏCITE REVIENT A NE PLUS FAIRE DE CRECHE DANS LES MAIRIES ET LES ECOLES.

Faut-il renoncer aux crèches de noël dans les mairies ou dans les écoles publiques ? 
Qu'on le veuille ou non une crèche reste une forme de prosélytisme. Un sapin de noël décoré avec des boules et des guirlandes et un père noël n'ont eux rien d'une propagande métaphysique et religieuse. Les musulmans d'ailleurs après Mohamed pensent que Jésus né de la vierge Marie à la fin des temps viendra juger les vivants et les morts. Le fils de dieu incarné reste l'objet d'une croyance religieuse et n'est jamais simplement une décoration, une imagerie locale.

L'argument culturel ne tient guère si on s'en tient à l'histoire républicaine. Il est temps d'accepter qu'en 1905 on a retiré les crucifix des écoles et donc les symboles d'adhésion de l’État au christianisme. La spiritualité centrale de la république consiste en la philosophie et en la science. 

Aujourd'hui la science prouve l'importance de la méditation de pleine conscience, la philosophie commence à réactualiser des sagesses expérimentales et si le divin a un sens il sera une expérience et non une croyance. Face au retour des intégrismes musulmans et des évangélistes dans les banlieues, il n'est pas lucide de jouer la carte de l'anodin culturel villageois de la crèche catholique. Soit dès lors on est multiculturaliste à l'anglo-saxonne et toutes les tendances religieuses sont bienvenues dans l'espace publique, soit on défend une laïcité qui exige de déposer les convictions, les accoutrements communautaires à l'entrée pour des arguments et des expériences partageables (y compris spirituelles) et bien sûr discutables. 

Dès lors je préfère qu'on discute dans l'espace publique sérieusement de l'expérience de l'infini, de Descartes et Pascal ou encore de certains arguments, à mon avis, convaincants d'Augustin plutôt qu'on fasse de la publicité même innocemment pour une quelconque identité religieuse. D'ailleurs dès lors il faut à la même hauteur évoquer Ib'n Arabi, Mohamed Iqbal ou Sankara, Abhinagupta, le Bouddha et Lao TSeu. 

Et entendons-nous bien un franc-maçon ne dirait pas le contraire car il n'ignorerait peut-être pas ces noms de la plus haute spiritualité de toutes les civilisations à moins que sa démarche ne soit enfermée elle-aussi dans une forteresse mentale étroite à l'image du croyant religieux ordinaire.

Dernier point je pense qu'il est possible de défendre tout comme Jaurès une spiritualité laïque dont l'objet est précisément de s'arracher à toutes les identifications particulières non pour trouver une identité universelle qui serait vide mais le mouvement même d'une liberté créatrice à l’œuvre détachée de toute limitation identitaire. Jaurès militait d'ailleurs pour que le meilleur de la spiritualité chrétienne ne dorme pas dans le giron du catholicisme. 
La question de Jésus unique fils de Dieu et donc de la crèche est religieuse mais l'idée qu'aimer son prochain comme soi-même est semblable à aimer le divin (l'absolu) de tout son cœur est universelle et donc spirituellement laïque peut se montrer philosophiquement (cf. Louis Lavelle) et se démontrer scientifiquement (cf les études sur l'empathie, les neurones miroirs, etc.). Jésus pointait lui-même en ce sens quand il disait que les blasphèmes à l'encontre de son nom ne portait pas à conséquence contrairement aux blasphèmes sur L'Esprit (d'amour) !

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