samedi 11 octobre 2014

ASPIRATION A LA PERFECTION DE L'ILLUMINATION.

Parfois, on peut regarder le soleil en face parce qu'il apparaît dans un voile de brumes.
Tel qui voit la lumière divine croit en être totalement illuminé puisqu'il semble qu'il la regarde en face et voit tout ce qu'il voit à partir d'elle. Mais qui lui assure qu'il n'y a pas un voile de brumes qui recouvre cette lumière intérieure ? On ne peut certes pas dire qu'il n'est pas illuminé puisqu'il voit tout à partir de cette lumière mais il n'en reste pas moins le plus souvent in-éclairé.
Des obscurités le traversent du cœur au corps ignorant encore tout des grandes vagues cosmiques où tout se trouve balloté et façonné.

L'homme illuminé n'est que fort rarement l'homme transfiguré dont l'illumination a fait de son cœur un brasier d'amour désintéressé. Rare l'illuminé qui ne craint pas d'être foudroyé de silence dans la seule lumière nue. Rare celui qui renonce à s'agiter, à se gargariser de ses belles pensées spirituelles et qui laisse toutes ses pensées s'évaporer dans le rayonnement purificateur de l'astre premier. Rare celui qui se laisse dorer et rôtir tout entier dans ce feu de vérité.

Tu auras beau réalisé être tissé de l'unique lumière suressentielle, tu resteras encore cet être à la vue embrumée tant que tu n'aimeras pas chacun et chacune comme le temple des rayons individualisés de l'unique soleil immuable.

Ainsi sincère tu sais que voir en la lumière spirituelle n'est qu'être libéré mais non transformé, qu'être illuminé est bien loin d'être transfiguré. Mais même si tu sais humblement ta misère tu peux avancer paisiblement dans la lumière. Sans effort tu te tiens dans la lumière, mais ton désir commence à peine à entièrement s'y redessiner. Si ta vraie nature est entièrement tissée de la lumière divine, ta personne y demeure capable de s'y relier plus ou moins. Ton aspiration à la perfection de l'amour suprême commence à peine à creuser dans ton cœur son temple tout entièrement consacré.

Et pour aller plus loin dans cette aspiration à une transformation par-delà la simple illumination :

La paix est une base nécessaire, mais elle ne suffit pas. La paix, si elle est forte et permanente, peut libérer l'être intérieur qui devient alors le témoin calme et impassible des mouvements extérieurs. C'est la libération du sannyâsî. Dans certains cas elle peut libérer aussi l'être extérieur puisque l'ancienne nature se trouve rejetée au-dehors, dans la conscience environnante. Mais là encore il s'agit d'une libération, non d'une transformation.

Sri Aurobindo, Lettres sur le Yoga 

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La réponse à l’Appel

L’Aspiration et la réponse à l’Appel

Notre aspiration pour le Divin au début et encore pour longtemps est recouverte avec des éléments inférieurs. Avoir une aspiration pure et simple pour le Divin, Le connaître être possédé par Lui, n’appartenir à rien d‘autre est un phénomène spirituel extrêmement rare. Notre sadhana est de purifier notre aspiration. La plupart des difficultés sont produites par des désirs impurs aussi sublimes et grands puissent-ils paraître du point de vue humain. Nous devons naître à une aspiration exclusive pour la Vérité divine. Pour donner une image nous sommes comme des poissons qui aspirent à marcher sur la terre. Si nous restons attachés à notre race nous demeurerons dans les mêmes eaux polluées et le nouveau monde sera une chimère.
La présence d’aspiration est le signe qu’une nouvelle conscience est en train d’émerger même si sa vision et ses capacités sont encore faibles. C’est un mouvement évolutif vers une nouvelle race. Il n’est pas question ici d’égoïsme. Car c’est l’Appel irrésistible de l’inconnu qui peu à peu nous éloigne de la vie humaine vers une terre lumineuse et pleine d’espoir, de joie et de délivrance. Notre aspiration est souvent trop faible, brouillée et intermittente mais graduellement elle devient plus ferme, puissante et efficace. Un temps vient quand nous ne sommes plus effrayés par notre aspiration, et avons confiance dans le but ultime de notre être le plus profond. Nous apprenons à avoir plus de foi dans l’oracle qui commence à agir dans notre vie. Nous pouvons mesurer notre foi par la qualité de notre volonté à suivre l’Appel divin. Quand nous sommes prêts à tout faire pour le Divin, quand nous pouvons accepter les conditions qui nous sont données par Lui, quand nous sentons que c’est Lui qui en tant que personne, maître, ami, guide fait pour nous tout ce qui est le mieux pour notre progrès et pour son travail alors le vrai voyage commence.
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Niranjan Guha Roy

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