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La montagne de la sagesse socratique et la vie divine selon Sri Aurobindo.
Socrate a eu des disciples qui ont développé des approches fort différentes de l'amour de la sagesse. Sa démarche était de faire prédominer la sincérité, le goût du vrai, par rapport aux croyances irréfléchies. Il se présentait comme un accoucheur d'âme. Sa mère était sage-femme praticienne experte en maïeutique, art de l'accouchement. Socrate est le sage-homme, le pratiquant de la maïeutique de l'âme.
Les doctrines philosophiques sont engendrées par des types d'âme. Il y a plusieurs philosophies parce qu'il y a plusieurs types d'âme.
Chaque type d'âme a son chemin vers la vertu, la croissance du pouvoir spirituel en elle et vers le bonheur.
Au sommet, l'âme réalisera le bonheur comme source de la vertu ou la vertu comme pouvoir divin produisant le bonheur.
Face nord, l'ascétisme des stoïciens et ses excès, mais aussi le Oui à ce qui est, faire la volonté divine.
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Face sud, l'hédonisme d'Aristippe puis d'Epicure et leurs excès, mais aussi l'attention, libérée de la dramatisation et de l'excitation, la jouissance d'être en vie.
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Face centrale, la voie platonicienne, que Sri Aurobindo reprendra et dépassera, l'aspiration psychique (de l'âme), l'amour du beau (de la perfection et de la lumière spirituelle).
Toutes ces voies passent par la paix, l'ataraxie, un état de conscience où on est calme, tranquille, serein en toutes circonstances.
L'âme est une individuation du Divin chez les platoniciens comme chez Sri Aurobindo. L'ego est un complexe de personnalités, dont beaucoup résultent de la socialisation, de la soumission aux désirs charnels d'appropriation, de perpétuation, de reconnaissance et aux forces sentimentalo-sexuelles.
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Ainsi l'âme vraie n'est pas l'ego. Sri Aurobindo nous invite à distinguer âme vraie, être central, d'une part, et âme de désir, d'autre part.
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L'être central est ressenti dans une dimension parallèle à celle du corps physique et du corps subtil comprenant les chakras. |
Pour les hédonistes, l'âme est liberté, le bonheur est liberté par rapport au désir, simple plaisir d’exister. Dans les philosophies tantriques proches de l'hédonisme philosophique occidental, on insistera sur le fait que l'accomplissement du désir, sa pleine satisfaction est libération du désir. Le sage n'est peut-être pas sans désir mais il est libre du désir.
Pour les platoniciens comme pour Sri Aurobindo plus tard, ceci n'est pas le sommet de la sagesse. Selon eux, nous pouvons aller plus loin si on distingue le désir de l'âme vraie et les désirs charnels vitaux. L'amour du beau, du vrai, du juste, etc. est un type de désir propre à l'âme vraie.
Pour les stoïciens et les platoniciens, l'âme vraie est de substance divine, elle est liée à l'intelligence du Divin. Par ce lien, selon les stoïciens, l'âme est en harmonie avec l'univers, le corps du divin.
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Cliquez sur l'image pour l'agrandir - le feu de l'hêgemonikon est le feu divin |
Par ce lien substantiel, selon les platoniciens, l'âme est connectée à l'Un, au Suprême, source du multiple et pas seulement à la Déesse, l'âme du monde qui met en mouvement l'univers.
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L'âme vraie, qui individue le Divin, ne peut donc pas avoir un sentiment de séparation.
En tant qu'enfant du Divin, rayon du Divin, l'âme vraie aspire au Divin, elle aspire à la volonté Divine, à l'intelligence Divine au-delà du raisonnement humain le plus sage. L'âme aspire au monde des idées-forces, ces visions matérialisatrices, ces matrices de l'univers. L'âme vraie s'élève au-delà du mental rationnel vers l'intuitif suprarationnel.
Ce n'est pas seulement la raison qui est éclairée par le suprarationnel mais aussi notre amour du beau, l'intelligence émotionnelle de l'âme. Sur cette voie, celle-ci se distinguera et se purifiera des émotions passionnelles qui résultent des désirs vitaux charnels.
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Pour Sri Aurobindo comme pour les platoniciens, l'intelligence intuitive résulte d'une élévation de l'âme à l'intelligence divine. Cependant, l'âme vraie peut atteindre une sphère de conscience divine supérieure. Plotin parle d'extases d'union directe avec l'Un, ses plus hautes élévations, au-delà de l'intelligence divine surmentale. Il admet une inconscience dans ces rares élévations au-delà de cette sphère. Pour Sri Aurobindo, cette élévation au-delà du surmental peut se faire sans inconscience, l'âme sort alors complètement de la sphère de conscience humaine. Elle évolue à un niveau de conscience surhumain. Ce nouveau niveau de conscience a des effets matériels. La chair n'est plus dévolue aux seuls désirs-appétits vitaux. Il y a une divinisation de la chair rendue possible. Cette supra-intelligence au-dessus ouvre à une nouvelle manifestation du Divin dans la matière, à une nouvelle création.
L'homme semblait au sommet de la création mentale, c'est un être de transition pour la nouvelle création supramentale.
Les pensées antiques ignoraient le processus évolutif de la vie biologique et l'histoire évolutive de l'univers. Du point de vue des sciences de la matière, une évolution de la conscience au-delà de la conscience mentale n'est pas plus choquante que l'a été un saut évolutif d'une conscience animale prémentale voire juste vitale vers une conscience mentale. Etc.
Les platoniciens estimaient que le mal résulte du fait que la lumière divine se perd et devient discontinue comme le scintillement des étoiles, des soleils vus de tellement loin que leur lumière s'éteind et se rallume pour l'observateur lointain.
Les platoniciens regardaient donc le monde terrestre charnel comme lieu d'une inévitable perdition spirituelle, lieu du mal.
La lumière supramentale révèle que cette discontinuité spirituelle sur terre est due à la sphère mentale et à sa déformation de la lumière divine. Les ténèbres lumineuses de la lumière spirituelle sont dues à notre enfermement dans la bulle mentale.
La matière, la chair, dans cette lumière supramentale, que Sri Aurobindo nous a découverte, se libèrent inévitablement peu à peu de toutes les formes du mal que nous connaissons encore aujourd'hui. L'ignorance inhérente à la sphère mentale qui semblait former une déficience métaphysique propre au Divin sera dépassée.
Dans cette nouvelle lumière pour les âmes, ce sera peu à peu la fin du règne du mal moral qui cycliquement détruit les sociétés et civilisation. Ce sera au final un dépassement des limites physiques et des diverses formes du mal physique que sont maladie, accident et mort.
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Aurore supramentale de Niranjan Guha Roy |
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