jeudi 20 décembre 2018

LE SAUT EVOLUTIF DE L'INTELLIGENCE COLLECTIVE RESTE A PARFAIRE.

La pensée systémique ouverte est entrée récemment dans l'histoire. Spinoza et Hegel sont certainement les deux premiers penseurs à saisir le monde dans une puissante saisie mentale interdisciplinaire ainsi que dans une certaine lumière intérieure.

Mais ce sont aussi peut-être parmi les derniers penseurs à posséder la connaissance intégrale des connaissances de leur époque.

Aujourd'hui cette connaissance encyclopédique est devenue impossible. On peut avoir une forte connaissance interdisciplinaire mais on est devenu incapable de tout embrasser. 

Dans ce monde de fractionnement des connaissances nous avons donc des experts. Mais leurs expertises est toujours limitées et ignore les objections de bon sens d'un bon connaisseur de leurs connaissances limitrophes.

Il semble donc urgent d'atteindre une intelligence collective capable de créer des interconnexions entre les savoirs.

Des méthodes nouvelles de communication renforce l'intelligence collective.


Pour aller plus loin il y a en fait deux directions : la justesse de l'expression qui permet l'individualisation de la créativité de chacun et la prise en compte de l'autre point de vue ; il y a la justesse de l'ouverture intérieur où soi et l'autre sommes l'expression d'un seul et unique champ de conscience.

mardi 9 octobre 2018

MATIÈRE ET ESPRIT DEUX DIMENSIONS D'UNE SEULE RÉALITÉ ?


Le problème corps/esprit a suscité de multiples réponses.

Partons de l’expérience phénoménologique proposée par Douglas Harding. Les sensations de bras ou du corps ne nous y enferment pas. Les yeux fermés nous sentons bien que ces sensations corporelles sont dans un espace de conscience clair et transparent qui contient aussi les sons, les odeurs, etc. Si on ouvre les yeux, les sensations visuelles s’y inscrivent aussi. 


Comment interpréter cet espace de perception où apparaissent aussi les pensées ? Est-ce un esprit séparé du corps ou est-ce une dimension du corps où émerge une prise de conscience ? Cette lumière intérieure peut s’interpréter comme de la chair invisible dans laquelle on peut distinguer des sensations en y portant attention : c'est l'option matérialiste incluant une intériorité. Elle peut s’interpréter comme un esprit immatériel qui engendre toute chose…

Ce débat est intéressant mais il ne faudrait pas s'y enfermer avant de remarquer que cet espace de claire lumière est d'abord une formidable capacité de s'identifier sans s'identifier à ce qui y apparaît. Prendre conscience de Cela c'est se libérer de toutes les identifications qui nous attachent à la pensée, à l'émotion, aux sensations même si l'attachement conduit à la souffrance. 

Cette liberté spécifique qui n'est pas de l'ordre d'un choix ou d'une préférence peut nous libérer de la souffrance, elle peut nous libérer d'un vécu ordinaire de la conscience qui se ramène toujours à un ego vécu au centre. Elle peut nous libérer de l'ego-centrisme... Elle nous affranchit de la séparation entre nous, les autres et le monde puisque tout ce qui apparaît est en nous ; tout ce qui apparaît est ce que nous sommes sans que nous y soyons réduits.
Il y a une dimension de la spiritualité proposée par Harding qui rejoint le stoïcisme sur la notion de corps de l’univers. le sage reconnaît en sa raison comme l’intelligence de l’univers consciente d’elle-même dans un corps individuel, il se sait et se découvre une individuation de l’univers lui-même. Cette interprétation permet aussi de ne plus identifier l’esprit et l’âme ou l’ego. Le principe directeur (l’âme, l'ego) propre  à ce corps n’est pas à confondre avec la conscience de l’univers qui peut se révéler par cette individuation de l’univers. La sagesse stoïcienne est de trouver l’harmonie entre la volonté de l’âme et la « volonté » (ou « mouvement de vie » si l'on veut éviter un anthropomorphisme) universelle… Harding met au centre de sa démarche une telle transformation de la volonté propre en "volonté universelle".














Dans la lumière intérieure, se trouvent des intuitions qui éclairent ma réflexion discursive : j'ai l'impression qu'il y a de la supraconscience par rapport à ma conscience ordinaire. Pour moi, ceci est une liberté surpraconsciente venue du domaine de l'esprit. L'option matérialiste voit là du hasard émergent, mais comment rendre compte d'un élargissement de la conscience ?
Mais se découvrent aussi des mécanismes subconscients, des pulsions jusque là inaperçues, des sensations enfouies dans les ténèbres de cette lumières... il y a aussi une conquête du subconscient matériel. Un certain spiritualisme s'en détourne en affirmant "je ne suis pas ce corps". Doit-on abandonner le corps à son destin inconscient ? Certes il meurt à la fin mais en tant que support de notre individuation, en tant présence au monde, ne mérite-il pas notre attention ? et si demain la science en prolonger la durée de vie, faudrait-il le refuser ?

Dans cette double conquête du supraconscient et du subconscient, il y a des phénomènes qui soulignent l'identité de ce qui au-dessus de la conscience ordinaire et en-deçà.

La kundalini est une énergie qui se déploie en réponse à un appel surconscient intuitif au-delà de la pensée discursive d'un ego. Cette énergie est enfouie dans notre subconscient, elle se déploie dans le corps, comme à travers la colonne vertébrale, et sa pulsation relie subconscient et supraconscient... Matière et esprit semblent reliés dans une seule réalité... Mais ce lien peut prendre racine pus bas dans le subconscient et s'enfoncer plus haut dans le supraconscient.

Ainsi au lieu d'en rester à un débat matière-esprit d'ordre intellectuel, il semble que la démarche spirituelle d'union évolutive avec le Soi la plus équilibrée devrait peut-être s'apparenter à ceci :