«Je me révolte effectivement devant une situation donnée, mais mon
engagement m'oblige à me rappeler qu'il ne faut pas que j'agisse
seulement par réaction à une situation, parce que je vais être emporté
par une émotion, et il ne semble pas que ce soit juste en soi. La
réaction à la souffrance peut-elle être là source d'une action féconde ?
À long terme, oui, si l'on est vigilant ; mais la spiritualité n'est
pas fabrique de combattants contre l'injustice. Cultiver la
représentation d'un monde idéal cache bien souvent la représentation
d'un moi idéal. La politique informe les gens et leur fait croire que,
parce qu'ils sont informés, ils vont changer. La politique est informée
socialement, scientifiquement ou religieusement, mais un être informé ne
change pas pour autant. Seuls changent les êtres conscients. Nous
aurons alors [...] un être politique conscient, conscient et
responsable, quelqu'un qui a été transformé par le dedans. [...] Plus on
devient conscient et responsable, plus paradoxalement, on devient
ludique. Le paradoxe des êtres spirituels, c'est que leur comportement
extérieur est en apparence plus ludique que grave.», Yvan Amar, L'Effort
et la Grâce.
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