Inclure la conscience extérieure dans la transformation est d’une importance capitale dans notre yoga ; la méditation ne peut pas le faire. La méditation ne peut agir que sur l’être intérieur. Le travail est donc d’une importance primordiale, mais il doit être accompli dans l’attitude juste et dans la conscience juste. Il est alors aussi fructueux que n’importe quelle méditation.
L’une des grandes utilités du travail est de mettre la nature à l’épreuve et de placer le sâdhak face à ses imperfections de son être extérieur qui autrement auraient pu lui échapper. Garder un travail aide à conserver l’équilibre entre l’expérience intérieure et le développement extérieur. Sinon, on risque de trop pencher d’un coté, de manquer de mesure et de pondération. De plus, il est nécessaire de poursuivre la sâdhanâ du travail pour le divin, parce que finalement elle permet au sâdhâk de faire passer dans la nature et dans la vie extérieures le progrès réalisé intérieurement et elle contribue à l’intégralité de la sâdhanâ.
Il peut être nécessaire pour un individu de se plonger dans la méditation pendant un certain temps et par là-même d’interrompre son travail ou de lui donner une importance secondaire ; mais ce ne peut être que dans certains cas individuels et pour une retraite temporaire. Une cessation complète du travail et le retrait total en soi-même sont rarement à conseiller ; ceci peut encourager un état trop excessif et visionnaire où l’on vit dans une sorte de monde intermédiaire d’expériences purement subjectives sans avoir de prise solide sur la réalité extérieure ni sur la Réalité suprême, et sans utiliser correctement l’expérience subjective pour créer un lien solide, puis l’unification, entre la Réalité suprême et la réalisation extérieure dans la vie.
On peut faire n’importe quel travail en le considérant comme un domaine d’application pour pratiquer l’esprit de la Guîtâ.
Par « travail » je ne veux pas dire l’action faite dans l’ego et dans l’ignorance, pour la satisfaction de l’ego sous la poussée du désir radjasique. Il ne peut pas y avoir de karma yoga sans la volonté de se débarrasser de l’ego, du radjas et du désir, qui sont les sceaux de l’ignorance. Je ne veux pas parler non plus de philanthropie ni de service à l’humanité ni de tous les autres buts moraux ou idéalistes que le mental humain substitue à la vérité profonde des œuvres.
Par « travail » j’entends l’action faite pour le divin - pour le Divin seul et rien d’autre. Naturellement, ce n’est pas facile au début, pas plus que ne le sont la méditation profonde et la connaissance lumineuse, ni même l’amour et la vraie bhakti. Mais comme le reste, le travail doit être entrepris dans l’esprit et l’attitude véritables, avec la volonté juste en soi, et toutes les autres choses viendront d’elles-mêmes.
En général les individus travaillent et vaquent à leurs affaires sous l’impulsion des mobiles ordinaires de l’être vital : nécessité, désir de la richesse, de la réussite, d’une situation en vue, du pouvoir ou de la renommée, ou encore besoin d’agir et plaisir de manifester ses capacités ; ils réussissent ou échouent selon leurs possibilités, leur puissance de travail et la fortune bonne ou mauvaise qui est la conséquence de leur nature et de leur karma. Quand on entreprend le yoga et que l’on désire consacrer sa vie au Divin, ces mobiles ordinaires de l'être vital ne peuvent plus avoir leur pleine liberté d’action ; ils doivent être remplacés par un autre mobile, principalement psychique et spirituel, qui permettra au sâdhâk de travailler avec autant de force qu’auparavant non plus pour lui-même, mais pour le Divin.
Tout devrait être fait tranquillement du dedans : travailler, parler, lire, écrire, comme faisant partie de la vraie conscience, non dans un mouvement dispersé et agité de la conscience ordinaire.
L’idée de grandeur ou de petitesse est tout à fait étrangère à la vérité spirituelle. Spirituellement rien n’est grand ni petit. Ces conceptions rappellent celles des hommes de lettres qui pensent qu’écrire un poème est un travail élevé et fabriquer des chaussures ou faire la cuisine est un travail petit et bas. Mais tout est égal au regard de l’Esprit et seul importe l’attitude intérieure dans lequel le travail est fait.
Il est exagéré de dire que l’on peut entrer dans le courant de la sâdhanâ que par le travail. On peut y entrer aussi par la méditation et par la bhakti, mais le travail est nécessaire pour entrer dans le fort du courant et de ne pas dériver vers la berge où l’on tournerait en rond.
L’une des grandes utilités du travail est de mettre la nature à l’épreuve et de placer le sâdhak face à ses imperfections de son être extérieur qui autrement auraient pu lui échapper. Garder un travail aide à conserver l’équilibre entre l’expérience intérieure et le développement extérieur. Sinon, on risque de trop pencher d’un coté, de manquer de mesure et de pondération. De plus, il est nécessaire de poursuivre la sâdhanâ du travail pour le divin, parce que finalement elle permet au sâdhâk de faire passer dans la nature et dans la vie extérieures le progrès réalisé intérieurement et elle contribue à l’intégralité de la sâdhanâ.
Il peut être nécessaire pour un individu de se plonger dans la méditation pendant un certain temps et par là-même d’interrompre son travail ou de lui donner une importance secondaire ; mais ce ne peut être que dans certains cas individuels et pour une retraite temporaire. Une cessation complète du travail et le retrait total en soi-même sont rarement à conseiller ; ceci peut encourager un état trop excessif et visionnaire où l’on vit dans une sorte de monde intermédiaire d’expériences purement subjectives sans avoir de prise solide sur la réalité extérieure ni sur la Réalité suprême, et sans utiliser correctement l’expérience subjective pour créer un lien solide, puis l’unification, entre la Réalité suprême et la réalisation extérieure dans la vie.
On peut faire n’importe quel travail en le considérant comme un domaine d’application pour pratiquer l’esprit de la Guîtâ.
Par « travail » je ne veux pas dire l’action faite dans l’ego et dans l’ignorance, pour la satisfaction de l’ego sous la poussée du désir radjasique. Il ne peut pas y avoir de karma yoga sans la volonté de se débarrasser de l’ego, du radjas et du désir, qui sont les sceaux de l’ignorance. Je ne veux pas parler non plus de philanthropie ni de service à l’humanité ni de tous les autres buts moraux ou idéalistes que le mental humain substitue à la vérité profonde des œuvres.
Par « travail » j’entends l’action faite pour le divin - pour le Divin seul et rien d’autre. Naturellement, ce n’est pas facile au début, pas plus que ne le sont la méditation profonde et la connaissance lumineuse, ni même l’amour et la vraie bhakti. Mais comme le reste, le travail doit être entrepris dans l’esprit et l’attitude véritables, avec la volonté juste en soi, et toutes les autres choses viendront d’elles-mêmes.
En général les individus travaillent et vaquent à leurs affaires sous l’impulsion des mobiles ordinaires de l’être vital : nécessité, désir de la richesse, de la réussite, d’une situation en vue, du pouvoir ou de la renommée, ou encore besoin d’agir et plaisir de manifester ses capacités ; ils réussissent ou échouent selon leurs possibilités, leur puissance de travail et la fortune bonne ou mauvaise qui est la conséquence de leur nature et de leur karma. Quand on entreprend le yoga et que l’on désire consacrer sa vie au Divin, ces mobiles ordinaires de l'être vital ne peuvent plus avoir leur pleine liberté d’action ; ils doivent être remplacés par un autre mobile, principalement psychique et spirituel, qui permettra au sâdhâk de travailler avec autant de force qu’auparavant non plus pour lui-même, mais pour le Divin.
Tout devrait être fait tranquillement du dedans : travailler, parler, lire, écrire, comme faisant partie de la vraie conscience, non dans un mouvement dispersé et agité de la conscience ordinaire.
L’idée de grandeur ou de petitesse est tout à fait étrangère à la vérité spirituelle. Spirituellement rien n’est grand ni petit. Ces conceptions rappellent celles des hommes de lettres qui pensent qu’écrire un poème est un travail élevé et fabriquer des chaussures ou faire la cuisine est un travail petit et bas. Mais tout est égal au regard de l’Esprit et seul importe l’attitude intérieure dans lequel le travail est fait.
Il est exagéré de dire que l’on peut entrer dans le courant de la sâdhanâ que par le travail. On peut y entrer aussi par la méditation et par la bhakti, mais le travail est nécessaire pour entrer dans le fort du courant et de ne pas dériver vers la berge où l’on tournerait en rond.