Dans une approche comme celle de Douglas Harding, c'est d'abord la vacuité qui est réalisée. Le chemin spirituel consiste à jouir de cette réalisation ou prise de conscience. Il ne s'agit pas de réaliser la présence de la vacuité : personne ne s'éveille, l'éveil n'est ni une possession ni une qualité de ma personnalité. C'est une Bonne Nouvelle, tout le monde est invité au banquet du Royaume des cieux. Aucun certificat de bonne conduite n'est exigé. Beaucoup de voies spirituelles estiment cependant que l'éveil de la vacuité est le fruit d'efforts, d'ascèses multiples et répétées, d'une mise en ordre de l'ego sans précédent.
Tout l'enjeu est donc de savoir si les expériences de Douglas Harding nous permettent ou non que se fasse la conscience de cette ultime vacuité.
Tout l'enjeu est donc de savoir si les expériences de Douglas Harding nous permettent ou non que se fasse la conscience de cette ultime vacuité.
Quand je pointe vers ce qui observe, le phénomène de sensation-pensées "je" devient lui-même relatif à ce qui observe. Ce qui observe, ce qui est pointé par le doigt n'a aucune caractéristique : aucun visage ici, rien d'individuel, aucune forme, aucune couleur, rien de localisable, rien de datable. Il ne s'agit pas de penser mais de percevoir ce que pointe le doigt. Ce qui est pointé est donc un vide conscient, une vacuité.
Le doigt pointe son absence de substantialité mais de l'autre côté ce qui est perçu n'est-il pas perçu en elle ? En cette vacuité, tout apparait. Si elle est une dimension ultime de notre vraie nature, nous ne saurions aller où elle n'est pas.
Comment distinguer cette vacuité de ce qui fait exister ce qui est observé ? Sans nul doute, cette vacuité est à la source de ce qui apparaît. En cette vacuité, il y a ce qui fait tout exister être y compris le "je" que nous pensions seulement être. Le "je" est alors donné à lui-même par la force de création ou de manifestation de toute chose qui forcément se tient en cette vacuité.
Je ne suis pas immédiatement conscient des galaxies, du système solaire, des structures sociales et psychologiques ou encore des cellules, des molécules ou des atomes. Mais ce que suis ici et maintenant en cette vacuité implique tout ce qui est.
Comment ne pas penser que la vacuité pointé par le doigt est la vacuité ultime ?
Pour vraiment jauger de la vérité de ces expériences, il faut vraiment rester attentif à ce que pointe ce doigt vers ce que les autres estiment un visage. Si on admet qu'il y a bien là la vacuité ultime quête des chercheurs spirituels, reste à apprendre à en jouir.
Le doigt pointe son absence de substantialité mais de l'autre côté ce qui est perçu n'est-il pas perçu en elle ? En cette vacuité, tout apparait. Si elle est une dimension ultime de notre vraie nature, nous ne saurions aller où elle n'est pas.
Comment distinguer cette vacuité de ce qui fait exister ce qui est observé ? Sans nul doute, cette vacuité est à la source de ce qui apparaît. En cette vacuité, il y a ce qui fait tout exister être y compris le "je" que nous pensions seulement être. Le "je" est alors donné à lui-même par la force de création ou de manifestation de toute chose qui forcément se tient en cette vacuité.
Je ne suis pas immédiatement conscient des galaxies, du système solaire, des structures sociales et psychologiques ou encore des cellules, des molécules ou des atomes. Mais ce que suis ici et maintenant en cette vacuité implique tout ce qui est.
Comment ne pas penser que la vacuité pointé par le doigt est la vacuité ultime ?
Pour vraiment jauger de la vérité de ces expériences, il faut vraiment rester attentif à ce que pointe ce doigt vers ce que les autres estiment un visage. Si on admet qu'il y a bien là la vacuité ultime quête des chercheurs spirituels, reste à apprendre à en jouir.
Jouir de cette réalisation n'est souvent pas une mince affaire. On nous dit de prêter attention à CELA en amont : pratique simpliste s'il en est. Mais immanquablement ce geste ne se fait pas, ne se fait que pour un court instant et semble bien difficile à faire. Pour beaucoup d'entre nous dans les premiers temps, jouir de cette réalisation ne se maintient donc pas et cela même si nous en avons perçu toute l'évidence. Cette réalisation semble s'éloigner de nous par notre manière personnelle d'être. Il s'agit donc de laisser la vacuité se réaliser en profondeur à travers toute notre personnalité, à faire disparaître les mécanismes d'oubli, d'enfermement de notre personnalité.
Mais là encore il est bien question d'une voie ensoleillée : il suffit de contourner en nous ce qui empêche de jouir en constatant que CELA demeure en arrière plan quoique nous fassions. Le moyen simple de contournement est de revenir à l’œil unique, au seul champ de conscience pure, à l'Esprit qui enveloppe notre ego, notre âme, le monde et les autres.
La méditation est le geste par lequel nous vivons à partir de CELA. Autant dire comme Prajnanpad qu'il s'agit juste pour s'éveiller de se débarrasser des obstacles à la méditation. Mais partant d'une vue de ce qui est depuis toujours éveillé, ce travail est bien facilité. Il ne s'agit pas d'un effort d'ascension où l'on ignore à quelle distance on se tient du sommet où le ciel dégagé resplendi. Nous n'avons pas besoin d'un gourou derrière chacun de nos pas. Le geste de Douglas Harding ne nous donne pas un aperçu de l'ultime vacuité mais vraiment IL NOUS Y PLONGE et le travail de purification s'effectue aussi et surtout à partir de cette liberté.
Nous devons être prêt à relâcher nos dramatisations du réel pour vraiment vivre à partir du Réel. C'est lors de nos dramatisations qu'il faut pratiquer les expériences qui redonne à la vacuité sa clarté. Ce sont nos tendances à dramatiser qu'il faut remettre entre les mains de CELA que nous connaissons facilement comme ultime vacuité. Relâcher cet égocentrisme dramatique consiste juste à se retourner vers le Réel à partir duquel CELA est. Seule la prise de conscience de la vacuité produit une désidentification de nos tendances psychologiques à dramatiser avec complaisance. Il est dur de reconnaître qu'une part de notre personnalité aime demeurer et vivre en souffrance alors que nous jurions vouloir le bonheur.
Jouir de CELA est la seule difficulté réelle car CELA se montre assez aisément ne serait-ce qu'en pointant du doigt l'endroit où les autres situent notre visage. Mais jouir de CELA est délicat s'il s'agit de ne pas démissionner du quotidien, de s'enfuir ailleurs. Mais agir au quotidien à partir de CELA revient à agir à partir de ce qui ne peut pas être blessé (que ce soit bénignement ou mortellement), affecté au niveau de son équanimité (que ce soit négativement ou positivement). Il s'agit de jouir de CELA qui donc est paix éternelle c'est-à-dire atemporel, immortel, calme, serein, tranquille quoi qu'il arrive. Au cœur de ce que nous sommes, la présence de CELA nous apaise, nous calme, une sérénité advient en nous se diffusant en jouissant de CELA.
Nous pensons, nous nous émouvons le plus souvent à partir de nos préférences personnelles, seul CELA ressent et voit vraiment nous permettant ainsi de penser plus objectivement.
Cette étape où la souffrance est vraiment abandonnée à sa racine en la personne pour et par CELA et donc l'enracinement de la vision de CELA au quotidien prépare ou accompagne un autre développement.
Notre individualité en CELA peut se découvrir un cœur où elle baigne par excellence en CELA. La jouissance de CELA se traduit alors par une expérience d'un amour inconditionnel et non préférentiel. Est-ce une dimension cachée de CELA l'ultime vacuité qui se révèle ou est-ce un effet du rayonnement de CELA dans la conscience de notre personne même ? En tout cas, cette dimension est souvent vue comme l'accomplissement de l'éveil, le moment où il devient irréversible en la personne.
Cette purification et cette descente dans le cœur à partir de la vue de l'ultime vacuité ouvre une aventure nouvelle.
Notre volonté individuelle elle-même se transforme subtilement. Parfois se ressent l'évidence d'un alignement de celle-ci avec la manifestation "voulue" par CELA. L'ultime vacuité signifiait surtout une acceptation du jeu des apparences et une adaptation aux apparences dans leur nudité alors qu'autrefois nous vivions dans notre monde. Dans cette aventure spirituelle, nous pouvons aller au-delà de la simple acceptation de ce qui est ici et maintenant sans condition et sans réflexion, nous pouvons entrer dans les secrets du DEVENIR de CELA et nous pouvons apprendre à le servir.
Cette étape où la souffrance est vraiment abandonnée à sa racine en la personne pour et par CELA et donc l'enracinement de la vision de CELA au quotidien prépare ou accompagne un autre développement.
Notre individualité en CELA peut se découvrir un cœur où elle baigne par excellence en CELA. La jouissance de CELA se traduit alors par une expérience d'un amour inconditionnel et non préférentiel. Est-ce une dimension cachée de CELA l'ultime vacuité qui se révèle ou est-ce un effet du rayonnement de CELA dans la conscience de notre personne même ? En tout cas, cette dimension est souvent vue comme l'accomplissement de l'éveil, le moment où il devient irréversible en la personne.
Cette purification et cette descente dans le cœur à partir de la vue de l'ultime vacuité ouvre une aventure nouvelle.
Notre volonté individuelle elle-même se transforme subtilement. Parfois se ressent l'évidence d'un alignement de celle-ci avec la manifestation "voulue" par CELA. L'ultime vacuité signifiait surtout une acceptation du jeu des apparences et une adaptation aux apparences dans leur nudité alors qu'autrefois nous vivions dans notre monde. Dans cette aventure spirituelle, nous pouvons aller au-delà de la simple acceptation de ce qui est ici et maintenant sans condition et sans réflexion, nous pouvons entrer dans les secrets du DEVENIR de CELA et nous pouvons apprendre à le servir.