vendredi 29 décembre 2023

APHORISMES ET PENSEES SUR SOUFFRANCE(S), MORALE(S) ET SPIRITUALITE(S)


Une âme qui plonge dans le monde -Tableau de Dhanavanti

Cette réflexion fait écho à celle menée dans les articles postés précédemment :


Aphorismes et pensées sur le flux autocréateur de la Vie.




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La réalisation de notre présence consciente comme vacuité, comme transparence accueillant les phénomènes revient à vivre depuis une dimension au-delà de notre personne et de ses souffrances, du monde et de ses souffrances.

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Inspiré par la démarche de Douglas Harding, voyons en quoi notre présence consciente serait une vacuité transparente accueillant tout ce qui apparaît.

Voyez-vous la vacuité de la présence consciente de laquelle surgit ce corps ? Et pour vous n'en est-il pas de même ?

Ou bien encore asseyez-vous confortablement, les yeux fermés, vous pouvez explorer la présence consciente que vous êtes. Vous pouvez sentir en haut de votre tête. Les yeux fermés, votre présence consciente s'arrête-t-elle au niveau de ces sensations de votre région du haut du crâne ? Êtes-vous limité dans votre présence consciente à l'intérieur de sensations formant une tête ? Votre présence consciente est-elle enfermée dans une boule de chair ? Ou au contraire, vos sensations n'apparaissent-elles pas à l'intérieur de votre présence consciente ? Les yeux fermés encore, maintenant allons au-dessus des sensations liées au sommet de votre tête, jusqu'où pouvez-vous aller au sein de votre présence consciente ? Rencontrez-vous une quelconque limite ?

Vous pouvez aussi les yeux fermés explorer le bas de votre présence consciente. 
Les pieds posés par terre, vous pouvez explorer les sensations du sol qui apparaissent en dessous de vos pieds. Les yeux fermés, jusqu'où va votre présence consciente vers le bas ? Rencontrez-vous une limite ? 

Vous pouvez constater de même dans toutes les directions que votre présence consciente est sans limite, elle n'est pas enfermée dans votre corps. Votre présence consciente est un espace d'accueil pour tout ce qui apparaît, c'est une conscience sans limite, une vacuité infinie au sein même de ce qui apparaît.

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Notre présence consciente précède notre moi-je, elle est notre essence. Notre Soi véritable n'est donc jamais prisonnier de la souffrance, contrairement à la personne  de notre ego.

Par exemple, notre présence consciente en ce qu'elle s'étend au-dessus de la tête ne peut subir, par cette extension, une douleur corporelle qui l'emprisonne.

Le prix de la confusion entre la présence consciente et notre ego est, entre autres, l'impression d'être sans issue face à la souffrance.

L'occultation de Soi, notre présence consciente authentique, par le moi-je de l'ego mène à un vécu de la souffrance sans issue autre que dramatique et tragique.


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Notre présence consciente se retrouve au cœur même de tout ce qui apparaît. Elle est transparence invisible au cœur  du visible, silence au cœur de la sensation sonore, etc.
De même, elle est le calme au cœur de nos troubles. Elle est pure détente au cœur de nos tensions.
Elle se tient dans les replis de la souffrance la plus aiguë, elle demeure un espace vide au cœur du plein de cette souffrance. En plongeant courageusement au cœur de la soufrance même la plus intense,  la présence consciente se révèle : dans les replis de la souffrance, notre présence consciente s'avère être un espace de paix immuable. La présence consciente se révèle un pouvoir d'accueil inconditionnel au cœur même de ce qui met en danger psychologique ou physique notre personne.

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Une illusion serait de croire que notre personne souffrante qui demeure au sein de cette présence vacuité silencieuse doit s'y dissoudre pour dissoudre toute manifestation de souffrance. 
Une telle illusion revient à un nihilisme, c'est-à-dire à voir le monde comme une déchéance insurmontable dont la souffrance est la marque.

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Loin de déréaliser la souffrance en la mettant à distance, réaliser la présence consciente comme vacuité peut aussi signifier l'accueillir comme elle ne l'avait jamais été. Cet accueil sera un préambule à la transformation évolutive qui permettra à la Joie Divine de nous en libérer.
Endurer la souffrance au sein de la présence consciente du Soi pourrait être offrande de notre individualité à l'action évolutive de l'autocréation divine.

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S'il y a nihilisme possible au sein de la réalisation de la vacuité, c'est aussi parce que la volonté et le désir qui demeurent de vaincre la souffrance ne trouvent souvent pas d'autre issue radicale que cette vacuité et la pitié qui y ramène.

Cependant, toute perspective nihiliste bute sur les beautés de ce monde. 

La perception de la vacuité est aussi la découverte d'un œil plus vif ouvert à l'éclat des beautés de ce monde. La tentation nihiliste demeure avec la réalisation de la vacuité face à la souffrance parce que la souffrance semble indissociable de la manifestation de ce monde. Mais peut-on réduire ces beautés si multiples à la seule dimension de la vacuité dans les formes manifestées ? N'y a-t-il pas d'autres dimensions de la Vie qui pourraient se découvrir encore mystères inexplorés cachés dans les replis de la présence consciente ?

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Chercher à diminuer toute souffrance dans ce monde n'est-il pas un point de jonction entre exigence morale et besoin spirituel d'être ? Le besoin d'être met en jeu la conscience et son attention. Un être bienveillant n'a-t-il pas de l'attention pour tous les êtres sensibles ? Dans mon monde intérieur, le Divin amour de François d'Assise et la vacuité libératrice de Bouddha se tiennent la main.

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Certaines spiritualités veulent d'abord légitimement éliminer la souffrance en nous afin de pouvoir prendre en charge la souffrance du monde. 

Un dépressif peut rarement prendre en charge la souffrance du monde.

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Cependant, dans un contexte approprié, frapper chez autrui pour l'écouter témoigner de sa souffrance peut nous aider à moins dramatiser les nôtres.

« Il était une fois une femme, Kisa Gotami, qui n’avait qu’un seul enfant. Elle l’aimait évidemment de tout son cœur. Seulement un jour, malheureusement, alors qu’il commençait à peine à faire ses premiers pas, l’enfant vint à mourir.

Dévastée par cette mort et plongée dans un profond chagrin, Kisa Gotami, se mit désespérément à la recherche d’un remède qui rendrait la vie à son fils. Fille d’un homme très riche, elle alla à la rencontre de tous ceux qui pourraient le ressusciter. Les gens commençaient à penser qu’elle était devenue folle. Un homme sage voyant son état lui dit d’aller voir le Bouddha. Lui saurait quoi faire.

Kisa Gotami alla voir le Bouddha et lui demanda :

- Peux-tu préparer un remède qui rendra la vie à mon enfant ?

– J’en connais l’existence, lui répond le Bouddha mais, pour le préparer, j’ai besoin de certains ingrédients.

Soulagée, la femme dit :

– Quels ingrédients te faut-il ?

– Apporte-moi une poignée de graines de moutarde fait le Bouddha. Chacune de ces graines devra provenir d’un foyer qui n’a jamais connu la mort. 

La femme acquiesce et alla de maison en maison, à la recherche de graines de moutarde.

Dans chaque maison, les gens acceptent de lui remettre cette graine, mais, quand elle leur demande si quelqu’un est mort dans cette maisonnée, elle ne peut trouver aucun foyer que la mort n’ait visité. Ici, une fille, là, un serviteur, là encore, un mari ou un parent est décédé. Elle chercha pendant des mois et des mois entiers.

Alors, Kisa Gotami réalisa qu’elle était incapable de trouver un foyer affranchi de la douleur de la mort. Voyant qu’elle n’était pas seule dans son chagrin, elle commença à accepter que le corps de son enfant reste sans vie.

Elle retourna voir le Bouddha qui lui déclara avec une infinie compassion : « Tu croyais être la seule à avoir perdu un fils. La loi de la mort veut que, parmi toutes les créatures vivantes, il n’y ait nulle permanence. »»

La femme en écoutant la souffrance des autres a surmonté la personnalisation de sa souffrance et grâce à l'enseignement de Bouddha, qui sait si elle n'a pas atteint la réalisation d'une dimension de sa présence consciente étrangère à toute souffrance ?

La souffrance dans un individu qui se croit séparé et pense sa souffrance comme étant personnelle se renforce par ces croyances psychologiques illusoires.

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Agir pour diminuer la souffrance est juste. Mais agir motivé par la souffrance, c'est agir en illusionné, même si nous ne pouvons pas échapper pour commencer à cette illusion. Agir motivé contre la souffrance suppose de rompre nos complicités et nos compromissions avec elle.

Notre personne peut être transformée, sa souffrance peut être purifiée.

Cette purification nous délivrera complètement de certaines souffrances psychologiques.

Cette purification nous apprendra aussi à vivre avec certaines blessures. Certaines ne s'effaceront pas facilement ; d'autres laisseront des cicatrices irréversibles avec lesquelles nous devrons apprendre à vivre.

Il nous faudra renaître dans l'Esprit, le Devenir qui émane de la Présence qui n'est pas qu'Être et vacuité.

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Affirmer que la vie est souffrance, n'est-ce pas nier tout élan créateur de la vie ? Un monde qui serait exclusivement un monde de souffrance ne serait qu'un monde résultant de pulsions aveugles. 
Or un élan créateur n'est-il pas une surabondance dans la présence consciente que nous sommes ?

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Il y a un balancement entre plaisir et souffrance. 
De nombreux excès en plaisirs génèrent la souffrance. Certaines souffrances occasionnent des plaisirs.

L'autre véritable du monde de la souffrance n'est pas le monde du plaisir, ces apparents contraires sont interdépendants et sont liés à la chair. 
L'autre du monde de la souffrance est celui de la joie : joie de la création, joie de la beauté, joie de la présence de la Vie.

L'accueil sans limite propre à la vacuité peut être l'ouverture de la souffrance au Devenir. 

L'accueil attentif du balancement entre plaisirs et souffrances nourrit une liberté intérieure individuée.
Sur ce chemin de liberté peut alors se découvrir le seuil d'entrée qui nous ouvre au monde de la joie transformatrice.

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"J'ai mal aux dents depuis trois jours.  J'en ai marre !"

Dans la lumière du maintenant qui, sur son plan, accueille la souffrance, s'observe ici une dramatisation mentale psychologique de "ma" douleur qui n'est ressentie qu'ici et maintenant.
A la lumière du Soi, je me vois, moi ego, surajouter à la douleur présente, un souvenir mentalement de celles du passé que je ne ressens pas pourtant physiquement, ici et maintenant. Je me vois aussi anticiper mentalement la douleur qui suivra.

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Le mental peut gagner en liberté à la lumière du Soi. Notre ego peut apprendre plus vite à la lumière du Soi à mieux penser face à la souffrance. Il peut apprendre à disposer d'une liberté intérieure individuée.

Swami Prajnanpad disait : «L'esclavage complet, c'est la liberté parfaite» en songeant à un Oui individué à ce qui est et devient.

Cette citation de Prajnanpad fait pressentir un Oui individué au niveau du cœur ? Qu'en est-il d'une participation de l'ego à ce niveau ?

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Se libérer de la souffrance, oui, mais ce sera aussi bien de celle qui s'intériorise que de celle qui s'extériorise. 

Il s'agit de se libérer de la souffrance qu'on inflige à autrui aussi bien que celle qu'on perpétue en soi. 

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Les souffrances infligées par nous et les souffrances subies en nous sont souvent le fruit d'une même emprise vitale inconsciente.

La souffrance que nous infligeons est liée à des plaisirs recherchés qui absents, frustrés ou menacés nourrissent la souffrance que nous subissons.

Nous ne serons pas libéré de la souffrance subie tant que nous ne serons pas libéré des désirs qui nous amènent à infliger de la souffrance. 

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Mettre en lumière le drame de notre attachement à ce qui participe en nous au drame, tel est le chemin spirituel d'une libération intérieure de la personne sur le plan mental, émotionnel, pulsionnel, physique.

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Quelle surprise de percevoir en filigrane de nos plaisirs qu'il reste de la souffrance du manque en arrière-plan ! Dans quelle mesure nos plaisirs pourraient n'être alors que de subtils diversions devant la souffrance ? 

Et ce n'est pas parce que nous cessons de nous divertir d'une souffrance et que nous coupons court en nous à ce qui ne cesse de la refouler, qu' elle est enfin accueillie en vérité !

Plus embarrassant peut-être, est alors ce constat de voir qu'il y a en nous un plaisir d'appropriation égocentrique à l'œuvre avec des souffrances ! 

En effet, comment en suis-je venu à penser que cette souffrance serait exclusivement la mienne ? Et comment en suis-je venu à penser qu'un autre qui prétend s'intéresser à MA souffrance ne peut que blesser mon intimité en s'immisçant sur un terrain qui est seulement mien ? Comment puis-je affirmer que personne ne peut vivre ma souffrance et qu'étant le seul à la vivre de mon point de vue, personne d'autre que moi ne peut en parler en connaissance de cause ?

Si le Divin vit en nous, si la lumière du Soi en moi est lumière de l'unique conscience et esprit en nous tous, rien de notre vie intime n'est exclusivement un vécu de notre ego ! Réalisant que ma vie personnelle est le prolongement de la vie du Soi, voire un vécu de la Vie divine elle-même, alors au lieu de m'accaparer égocentriquement cette souffrance qui touche la Vie à travers moi, je découvre le processus de la Vie vivant cette souffrance à travers moi. 
Comment pourrais-je en vouloir à Dieu, aux dieux, au Divin, à la Vie de m'avoir infligé cette souffrance puisqu'elle est vécue par ceux-ci aussi intimement que par moi, sinon plus, en tant que Conscience unique de ce qui est ?

Le balancement rapide de mouvements de refoulement aux mouvement d'appropriation est ce qui fait perdurer un vécu égocentrique de nos émotions et ressentis.

Pour que se vive pleinement ce qui a à se vivre, dans son alchimie transformatrice de la souffrance, Cela, ce qui est en sa conscience suprême, peut. libérer son individuation en notre personne des refoulements, d'un côté, et des appropriations illusoires, d'un autre côté. 


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Nos plaisirs sont très rarement assez subtils pour favoriser en nous l'émergence d'une attention consciente ouverte qui s'avère elle-même plaisir de la sérénité d'être. Nos grandes souffrances sont rarement assez grandes pour fissurer l'illusion d'un ego au centre de la conscience. Et même quand l'ego n'occupe plus le centre de notre conscience, ce qui reste d'ego en périphérie demeure avec ses appropriations capables de revendiquer la souffrance comme seulement sienne, il reste capable de satisfaire ses désirs de reconnaissance en utilisant son statut de victime et il est même capable de séduction en mettant en avant sa fragilité, sa vulnérabilité. 

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Dans l'emprise vitale de notre monde du plaisir et de la souffrance, pas trace de joie. 

Diminuer nos désirs n'est pas être libre de l'emprise vitale, une âme de désir commande encore nos volontés. Le désir ascétique d'affaiblir notre énergie vitale n'est pas un affaiblissement de l'emprise vitale. La chaîne de l'emprise demeure quelle que soit l'ampleur de notre énergie vitale.

La Joie d'Être et de Devenir libère de l'emprise vitale sans être nécessairement un amoindrissement de l'énergie vitale. 

Par exemple, la joie de créer intègre l'énergie vitale des émotions et des désirs. L'investissement dans une création draine de l'énergie vitale vers elle. 

Si elle draine nos énergies vitales, une joie de créer n'est pas un désir qui veut s'approprier du connu, même si elle peut utiliser l'énergie de ce désir d'appropriation. La joie créatrice parvient à faire prendre des risques à l'ego, qui lui vise en priorité sa sécurité et sa satisfaction. 
De même, la joie créatrice peut utiliser l'énergie des désirs, qui, en nous, s'échinent à convoiter la reconnaissance. L'ambition sociale sert alors la joie de créer mais la joie de créer primant, elle est prête à imposer sa route à l'encontre des mimétismes ou des stratégies visant l'originalité par une excentricité qui n'a rien de singulière, qui n'a aucun style. 
La joie de créer utilise aussi une énergie sexuelle transformée et détourne ainsi l'usuel échange satisfaisant d'énergie sexuelle.

Les joies de créer sont une avant-garde en nous de la Joie d'Être et de Devenir. Cette Joie divine, non seulement réorientera nos désirs, mais les purifiera de leurs ombres et de leurs emprises, en s'étendant ainsi au sein de notre énergie vitale elle-même sans plus aucun compromis nécessaire.

Seule la joie est étrangère à nos allégeances au drame. 
Seule la joie fait échapper notre individualité à l'emprise vitale qui nous retient dans le seul monde de la souffrance et du plaisir. 

La Joie qui s'exprime individuellement est dans une profondeur en amont de la vie individuelle de l'ego.
 
Les joies propres à la beauté paraissent souvent avec des moments d'éclipse de l'ego, sur mon chemin ce sont celles qui ont été les plus immédiates.

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Nos thérapies nous suggèrent d'abord victimes de la souffrance subie. Partant exclusivement de la souffrance subie, psychologues et psychiatres ne peuvent pas déraciner dès lors le nœud qui nous attache au drame. Seule une qualité de sincérité croissante nous libérera de nos amours secrets du drame et des mécanismes mentaux et vitaux qui nous amènent au drame.
La lumière profonde de la sincérité authentique est un sourire de joie, une douce ironie bienveillante, qui désarme nos mouvements égoïques inappropriés.

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Ces chemins de libération de la souffrance ne sont qu'une proposition : à chacun d'être sa propre autorité concernant le sens de sa dignité et de ce qui lui semble en-dessous de sa dignité en termes de plaisirs et de souffrances mais aussi de joie. 

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Nous libérer de la souffrance ne peut pas consister simplement en une morale à laquelle nous devrions nous plier et qu'un ordre social devrait nous contraindre à respecter.

D'ailleurs, beaucoup d'entre nous avons déjà intériorisé des interdits moraux, qui provoquent en nous dégoût, honte voire culpabilité, si nous leur désobéissons. Ce sont des forces plus ou moins conscientes qui déterminent nos désirs parfois avant même que nous en soyons conscient.
Certains dégoûts, certaines hontes et culpabilités légitiment parfois de condamner injustement ce qui, plus tard ou en d'autres temps, n'aurait pas été jugé condamnable.

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Du point de vue de mon ego et plus largement de mon individualité, je peux m'efforcer de ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse.
Je peux vivre à travers cet effort une libération et non une contrainte. 
Cet effort de veiller à suivre la règle d'or est alors une obligation qui vaut aussi bien envers moi qu'envers l'autre.
Le sentiment d'obligation peut être ressentie comme une gratitude à l'égard de la vie. 
L'obligation morale ne signifiera plus contrainte envers nous-même : nous laisserons de plus en plus simplement circuler cette joie de la Vie qui en nous est amour de nous-même et qui, à travers nous, aime.

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Le libre-arbitre de l'ego est souvent considéré comme une illusion. Il est vrai qu'à la lumière du Soi, les décisions que croient prendre l'ego gardent souvent des causes inconscientes. Ce n'est pas parce que je suis conscient égoïquement de ce que je désire que je suis libre de mes décisions. Même à la lumière du Soi, le plus souvent, j'ignore les causes qui déterminent mes désirs. 

Cependant, les philosophies du libre-arbitre ont, pour la plupart, évoqué le serf-arbitre. Certaines spiritualités philosophiques sont parties du fait que notre ego par son égocentrisme était forcément pris dans les illusions d'un serf-arbitre dont il fallait se libérer. Il y a des décisions qui nous asservissent à l'objet de notre désir, qui réduisent encore davantage nos marges de manœuvres. Ces décisions nourrissent notre serf-arbitre contraire au libre-arbitre.

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Envisager les conséquences de nos décisions sur autrui, prendre le point de vue de l'autre aussi bien que mon point de vue dans mes décisions élargit la conscience avec laquelle elles sont prises. La mise en œuvre de la règle d'or élargit notre conscience égoïque à une conscience rationnelle, puisque la raison est à un certain niveau la seule faculté prenant en compte l'universel, qui inclut mon individualité, celles des autres êtres sensibles et la Vie qui anime le monde. 

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Affirmer de but en blanc que croire au libre-arbitre est illusoire risque de mettre toutes nos décisions sur le même plan.
L'ego agit certes pour des motivations illusoires même quand il cherche une lumière spirituelle que sa position égocentrique usurpe. 
Cependant l'ego qui décide de mentir pour ses fins, qui dès lors se ment à lui-même pour minimiser la  déformation de ce qu'il a déformé, ne s'éloigne-t-il pas davantage de toute vérité spirituelle ?
Et à l'opposé, l'ego qui se soumet à une aspiration à la sincérité, l'ego qui sert une aspiration à la beauté, qui se sent envahit par une aspiration à un amour au-delà de ses capacités, cet ego ne s'ouvre-t-il pas à une aspiration à quitter ses enfer-me-ment-s ? 
L'aspiration à une liberté intérieure individuée à la lumière de liberté du Soi n'est-elle qu'une illusion ?

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Si la liberté met en jeu une individuation de la Vie Divine, le libre-arbitre de l'ego prend sens relativement à la réalisation d'un Soi avec une âme. 
La manière de subir la souffrance et les choix de l'infliger ou non, soit renforcent le serf-arbitre qui enfouit notre âme, soit servent l'individuation Divine dont la croissance de notre âme résulte.

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Lorsqu'à la lumière du Soi, on souffrira des conséquences du mensonge à soi-même, préservant sa propre mauvaise foi, on sera plus enclin au nihilisme. Retrouvant un peu de paix grâce à ce mouvement nihiliste, on reprendra de plus belle le chemin de ses désirs, de ses plaisirs plus insensibles à la souffrance des autres, puisqu'ils devraient eux-aussi prendre le chemin du néant.

Une folle sagesse maniaco-dépressive trouve son cercle vicieux dans un va-et-vient entre désirs bestiaux et désirs de néant. 
Parce qu'une réalisation intermittente de la lumière spirituelle du Soi a bien lieu, cette folle sagesse maniaco-dépressive sublime ses pulsions de mort suicidaires en nihilisme spirituel.

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N'est-ce pas sagesse déraisonnable d'associer la réalisation du Soi à l'acceptation d'un déterminisme absolu qui mépriserait les décisions rationnelles prenant en compte soi-même, les autres et le monde ?

N'oublions pas que la réalisation d'une conscience de la Vie universelle par elle-même à travers nous, en Être et en Devenir, sera facilitée par un premier élargissement de la conscience égoïque lié à une pratique de l'action réfléchie sur un plan rationnel.

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Tant qu'il y a de l'ego, même si la lumière du Soi est réalisée, même si les lumières du Soi avec une âme paraissent, la personnalité demeurera sous l'emprise d'un serf-arbitre.

Malgré la présence de la lumière du Soi, profitant des ténèbres lumineuses que l'œil individuel inaccoutumé et peu évolué engendre, l'allégeance au mensonge peut encore malheureusement se renforcer. 

Parfois il est même préférable que cette présence se retire pour que l'emprise vitale de notre ego n'entre pas en inflation comme ego spirituel. 

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La lumière du Soi peut malheureusement rester passive face à l'obscurcissement de toute lumière de l'âme qui vit en nous en amont de notre existence individuelle.

A la lumière réalisée du Soi, les décisions égoïques rationnelles sont déjà bien plus souvent libératrices d'une liberté intérieure individuée : elles valent mieux qu'une décision qui asservit davantage à des déterminations génératrices de souffrances. 

Si à la lumière du Soi, il y a une grâce psychique qui permet une action relevant d'une volonté libre authentique, l'ego commence à laisser l'influence de l'âme émerger de plus en plus. 

La volonté libre d'une âme n'est pas une volonté mentale, même si elle peut utiliser le mental pour s'éclairer ou exprimer mentalement l'intuition qui la guide.

Quand cette lumière psychique d'une volonté libre jaillit et n'est plus seulement une influence, en elle, toutes les ombres de nos plaisirs, de nos souffrances, et donc de nos désirs, se dénouent une à une.

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Le Soi en Être est lumière de la vacuité et comme Devenir de la Vie, il est grâces, forces développant son individuation en toutes ses manifestations. 

Le Devenir œuvrant, les ténèbres lumineuses du Soi où nos ombres se terrent indiscernables s'avèrent le voile des lumières psychiques d'une âme.
 
Ainsi le Devenir œuvrant, la lumière transparente du Soi s'avèrent ténèbres lumineuses, celles-ci propres à l'aurore de sa réalisation s'écartent de plus en plus pour révéler des lumières caractéristiques du Soi avec une âme. 

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Tant que nous vivons au niveau d'une conscience d'un ego sans autre horizon de conscience plus large, nous resterons enfermés dans un corps condamné à souffrir, nous resterons victimes de jeu de forces qui déterminent nos actions. 
La découverte de la lumière spirituelle, son espace infini, sa joie inhérente toujours déjà là en arrière-plan rompra cette malédiction si, par une grâce mystérieuse, quelque chose en nous décide de se soumettre au courant transformateur du Devenir qui s'y discerne.
La descente transformatrice du Devenir, quand elle fera paraître la lumière psychique de l'âme, ne s'exercera plus en vain ; un nouvel être commencera à émerger du vieil homme de douleurs et de plaisirs.

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Différencier le niveau d'attention partagé n'est pas forcément préférer. Mon chat est un être sensible et mon enfant aussi, mais l'attention requise n'est pas la même. Rares sont les cas où je suis obligé de choisir le bien-être de l'un au prix de la souffrance de l'autre.

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Tant que le "Tu ne tueras pas", tant que le "Tu ne voleras", tant que le "Tu ne porteras pas de fausses accusations, de fausses nouvelles", tant que le "Tu ne feras pas souffrir" demeurent un horizon futur, nous vivons dans un monde qui doit radicalement encore être perfectionné.

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S'il y a un progrès moral observable dans la dynamique du Devenir, il est à considérer dans le rapport à un horizon futur où "Tu ne feras pas obstacle à l'individuation du Divin en toi, en autrui et en tout être".

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Le libre-arbitre et la grâce, la force qui le permet malgré toutes les déterminations inconscientes s'exerçant sur notre individualité, prend sens par rapport à cette individuation du Divin en nous et en tout.

Fondamentalement, le serf-arbitre est ce qui s'oppose à cette individuation en nous et nous fait agir en ignorant celle des autres. 

Nul n'est méchant volontairement, au sens où la volonté d'une âme trop asservie n'a plus guère les moyens d'influencer l'individualité en laquelle elle git. 
Il n'y a pas de volonté libre chez l'individu qui, en un instant, déchaîne sa bestialité : l'emprise des ombres vitales est totale à ce moment précis.
L'individu méchant n'est qu'une âme de désir asservie, qui a perdu contact avec son âme vraie.
L'individu méchant est un des symptômes des misères d'un monde de souffrance faisant obstacle à l'œuvre de la joie Divine.  

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Notre serf-arbitre est un rabat-joie. 

Dans la lumière du Soi, une expérience de la joie, même passagère, peut motiver à apprendre à résister aux forces rabat-joie.

Vivre le Soi avec une âme revient à libérer pleinement l'action d'un libre-arbitre, une volonté qui s'exprime avec une égalité dynamique formée de joie. 

Ici, la volonté libre d'un Soi avec une âme est tout autant la manifestation d'une auto-détermination individuée du tout, que d'une autocréation universelle par le biais d'une individuation de la joie Divine.

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Face à la souffrance et à la douleur, il y a nos volontés de changement, mais il y a aussi et d'abord à se donner à un processus universel de transformation à l'œuvre dans le monde. 
Nos volontés morales sur le plan mental n'ont pas l'intelligence du Devenir. Et malheureusement, certaines volontés morales mentales ont pour conséquences des souffrances faute d'intelligence intuitive du Devenir.

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De bonnes intentions morales manquent souvent de conséquentialisme. Et le calcul rationnel des conséquences se heurte à des limites mentales et un dévoiement de la clarté morale de l'intention.

La volonté morale mentale rencontrant la lumière de la sincérité s'ordonne à l'ordre suprarationnel du cœur. Et au final, notre volonté morale mentale sera absorbée comme instrument de la volonté authentique intuitive d'un Soi-âme qui grandit en nous en arrière-plan de notre cœur.

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Lorsque je réalise que toute souffrance due à moi-même ou aux circonstances extérieures peut être purifiée par le pouvoir de transformation de la Vie et s'y dénouer, un sens plus profond du pardon émerge. Si toute souffrance peut se dénouer dans les lumières du Soi avec une âme, il y a une évidence que l'individualité qui a généré la souffrance, la mienne ou celle d'un autre, est  pardonnable.

Le pardon que la purification de la souffrance offre intérieurement participe d'une libération, que la souffrance soit due à moi ou à un autre. 

Quand le processus de purification de la souffrance devient subtil, il est connecté consciemment avec la joie du Soi avec une âme ; le pardon est alors un fruit et non plus un effort.

Exprimer un pardon extérieurement n'est le plus souvent pas appréhendable mentalement tant sur ses conséquences que sur la transformation de la qualité d'intention de celui qui le reçoit.

Dans Les Misérables de Victor Hugo, le pardon de Monseigneur Myriel à Jean Valjean relève d'une intuition suprarationnelle et non d'un acte rationnel : cet acte pouvait-il bonifier Jean Valjean assurément ?

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Nos volontés de changement sont souvent porteuses elles-mêmes de souffrances. Comment arrêter de vouloir changer selon nos perspectives mentales et émotionnelles étroites sans renforcer notre ignorance du processus universel de transformation ?

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Purification par détachement n'est en aucune façon compromission avec un quelconque nihilisme.

Purification par détachement de ce que nous sommes n'est pas renoncement.

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Pranam par Dhanavanti

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Nos volontés de changement sont des devenirs dans l'horizon d'une séparation entre moi, les autres et le Devenir du monde. Or agir dans la séparation reste une action illusionnée car motivée par la souffrance. 
Nos désirs de changement ne sont pas tous à rejeter car certains peuvent être purifiés en une aspiration de l'âme.

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Plus nous participons consciemment au processus universel de transformation, plus on peut agir et se laisser transformer dans sa direction sans précipitation impatiente et au bon rythme.

La Joie ne peut venir en nous et en ce monde sans un certain ordre. Trop de Joie d'un coup dévasterait nos corps et le monde impréparés.

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Sur mon chemin, la joie de la beauté a généré les premiers pressentiments de la lumière intérieure. 
La joie de la beauté est joie de la Vie : la vacuité et la lumière spirituelle m'ont toujours paru abriter la beauté source qui se manifeste dans les beautés du monde. L'intuition créatrice de beauté est, pour moi en l'état, un mystère dans son surgissement lumineux de derrière le voile des ténèbres de la vacuité et de la lumière spirituelle.

Le mal est un mystère d'absurdité qui hante notre univers. Mais il y a un chemin ensoleillé. 
Dès qu'on voit que la souffrance et la douleur demeurent à la surface de notre individualité authentique, qui se pressent dans la lumière du Soi, un chemin ensoleillé apparait sous nos pas au fur et à mesure. 
En son fond, dans l'océan de paix et de beautés qui habitent la lumière intérieure, l'âme, l'individuation de la Vie, se sent immuable et intangible : l'aventure d'un Soi avec une âme est une voie ensoleillée.

Vivre le Soi avec une âme revient à ne plus s'enkyster dans aucune souffrance psychologique.

C'est autour de la joie de l'âme que se dénouent complètement les nœuds de nos souffrances et que nos ombres sont transformées.

Vivre le Soi avec une âme revient à purifier la souffrance jusqu'à ce qu'elle nourrisse ce paradoxal feu de joie et d'aspiration qui la constitue. 

Toute ombre amenée aux lumières du Soi avec une âme permet la croissance psychique de l'âme.

Si la souffrance est aussi celle de la pitié et du sentiment d'injustice alors elle est purifiée avec les lumières du Soi avec une âme sans que l'objet de pitié ou d'injustice soit laissé pour compte.

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Revenons sur la voie de la joie des beautés de la Vie.

Certaines personnes échappent à leur colère contre la douleur qu'elles subissent seulement quand elles perçoivent au moins un moment une beauté de la nature. 
Cette joie de la beauté apaise, c'est la joie de la Vie qui redonne un élan créateur à la vie individuelle.

C'est en cela que la tradition platonicienne peut nous parler : cette voie philosophique et spirituelle parle de l'ascension de l'amour du beau de beautés en beautés vers la beauté absolue. 

J'ai toujours en tête ce qui peut endurer les pires circonstances en s'appuyant sur la beauté : une fleur, un poème, une ouverture du cœur ou un moment d'âme. 
Mais je parle peut-être de ma voie personnelle pour endurer et combattre le mal ou de ce que ma propre liberté singulière (qui n'est pas égoïque) inspire et exprime à travers mon individualité et autour d'elle. 

A chacun de trouver sa ligne de force contre le mal. 

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Résister au mal en soi est le terreau favorable à la lumière de purification qui, dans cette lutte d'endurance, transforme le champ de conscience aussi bien individuel qu'environnant.

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Seul un restant d'animal peut croire vaincre injustice et imperfection par la seule violence, en nous et hors de nous.
 
Céder à la tentation de la violence reste malheureusement encore le propre de la plupart des adhérents à des "ismes", christianisme, islamisme, communisme, etc. 

Tout adhésion à un système mental du bien, à un "isme" rend l'altruisme partial et donc entaché de violence.

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La colère peut être occasionnée par notre impuissance face à une souffrance subie. Mais, plus profondément, elle indique une ignorance et un manque de foi concernant la perfection des chemins insondables du Devenir.

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Une éducation qui favoriserait l'affleurement l'âme de l'enfant, au sein d'une individualisation en dehors des turpitudes et limitations dommageables, devrait profondément être non violente. 

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Dans les violences néo-fascistes et extrémistes religieuses qui nous menacent, il y a sous-jacente la violence éducative qui a imposé au fer rouge ses logiques d'identifications identitaires. 
Et celui qui se rebelle passe souvent dans une logique identitaire encore pire. 

La logique identitaire, comme le remarque Denis Marquet, est toujours sur la défensive, supposant l'agressivité de l'autre. Le nous identitaire craint un "eux" d'une altérité par essence envahissante. L'histoire identitaire véhiculée racontant des guerres passées, la logique identitaire de la guerre est la seule politique viable pour maintenant. Le mensonge sur l'ennemi est le premier mouvement de cette guerre permanente nécessaire pour s'en défendre.

La politique est fondée sur la discrimination de l'ami et de l'ennemi, affirme le juriste Carl Schmitt, dans une conception du droit qui, par sa logique identitaire, ne manquera pas de le rapprocher des nazis. 
Du point de vue spirituel,  où il n'y a de réellement existant que des enfants de Dieu en croissance, les identités mentales, vitales et physiques n'étant que des masques temporaires et relatifs, voir en l'autre qu'un ennemi est une soumission au monde du mensonge.

L'ego en s'identifiant de façon identitaire à certaines ambitions d'appropriation, de reconnaissance ou de pouvoir sexuel entre dans ces logiques d'enfer-me-ment et peut faire preuve d'injustice en supposant avant que l'autre n'entre en action qu'il est une menace.

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Pour ne pas être une courroie de transmission des dérives identitaires de notre ego, lorsque notre individualisation en a été imprégnée, il faut accepter de traverser les flammes de l'enfer. 
Sortir de l'enfer-me-ment dans un complexe psychologique identitaire est une grâce, encore faut-il la reconnaître lorsqu'elle est proposée.

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Reconnaissons combien nous avons joui d'heureuses circonstances, lorsqu'on ne nous a pas imposé d'identité au fer rouge, qu'on nous a donné de sages limites, des repères utiles et que cherchant davantage de repères nous avons échappé à tout dogmatisme. 

Subir au plus trois ou quatre gestes brusques de nos parents que nous avions mené à bout de toute leur patience n'est pas être maltraité. Si on nous a toujours encouragé dans notre volonté d'apprendre... Et si nous n'avons pas subi de trahison d'amour majeure, juste une négligence ou deux, cela ne nous coûtera que quelques jours ou semaines de peine psychologique et thérapeutique. 

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Il y a eu plusieurs enfants en nous. Et il y a un enfant qui l'emporte sur toute maturité adulte erronée y compris "spirituelle". Cet enfant-là était à l'écoute de son âme. Cet enfant était à l'écoute du sans âge / voyageur des mondes. 
L'adulte qui regarde l'enfant blessé avec de plus en plus de distance comme un détail lointain de plus en plus petit, où en est-il spirituellement ? 
L'adulte authentiquement mature, pour que se réalise le Soi avec une âme, a un cœur d'enfant libre de tout infantilisme. 

La demande infantile est une imitation caricaturale des désirs-appétits des adultes, et, avec elle, on a commencé à ne plus entendre son cœur. Au début de ce jeu d'imitation, cela demeure un jeu de rôle, mais peu à peu des visages se sont intériorisés, les adultes l'ont censurés inconsciemment, nos pleurs et nos cris ont été jugés irrecevables et le drame est devenu notre seconde nature.

Seule la croissance de l'âme en nous peut embrasser, purifier et surmonter la souffrance sans indifférence.

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Une aspiration à la non violence et à une attention d'amour favorable à l'émergence des âmes ne doit pas nous faire oublier que le réel reste violent. 
Nos aspirations sont souvent obscurcies par des représentations mentales et des désirs qui s'y adjoignent.
Pour résoudre cette difficulté, il faut trouver, en découvrant son âme et son principe de croissance dans notre incarnation, une douceur désarmante. 

Une âme disposant d'autorité familiale ou sociale ne craindra pas d'user de la contrainte la mieux dosée pour désarmer les bestialités de la jungle animale qui demeure encore trop dominante. 

Socrate parlait aussi bien de la douceur que du courage pour caractériser le gardien de sa cité idéale. Regrettant que seuls les fourbes calculaient quand les honnêtes gens se contentaient souvent d'une gentillesse naïve, Jésus exhortait à conjuguer la ruse du serpent à la douceur de la colombe. 
La purification du désir manipulateur, de la colère, et de la violence, amène à un paradoxe de courage et de douceur, de fermeté et de bienveillance, de ruse retorse et d'amour respectueux.
Le Soi avec une âme au sens de Socrate, c'est-à-dire l'enfant Fils/Fille de Dieu, selon Jésus, voit grandir plus facilement ces pouvoirs paradoxaux quand le mental et le vital coopèrent en y voyant des vertus à favoriser.

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La violence est paradoxalement le milieu où l'âme s'avère urgemment nécessaire et où la violence aveugle lui fait obstacle, mais il y a cette part purifiée de la violence, ce paradoxe de courage et de douceur dont l'âme a encore besoin pour protéger la culture non violente qui la rend possible. 

Protéger une culture favorable à l'émergence psychique du Soi avec une âme exige de (se) poser des limites pour éviter l'acte irréversible et de (se) donner des repères pour que soient reconnues plus vite les impasses. 
Mais il serait dommage de ne désirer naviguer que là où nous avons des repères solides !

La non dualité intérieure, cet océan de paix intérieure doit bien vivre la dualité en surface et trouver le courageux et doux guerrier capable de la conquérir afin de la surmonter.

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Entrer dans la non-dualité de l'Être, ne signifie pas surmonter la dualité qui demeure dans le Devenir. La non-dualité intégrale signifie entrer dans l'intelligence supramentale de la Vie en Devenir et en Être.

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Sans être devenu un militant vegan au nom de l'abolition de toute souffrance animale, un bon paysan sait qu'il ne faut pas tuer l'animal en le faisant souffrir inutilement : la viande est moins bonne. 
Je constate par ailleurs que le bien-être animal implique le recul d'une industrialisation agroalimentaire néfaste au plan environnemental, animal et humain.

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Comprendre que la souffrance d'êtres sensibles ne plaît pas aux dieux ou à Dieu est un progrès spirituel quant à ce que signifie vivre et partager la paix (divine).

Notre erreur est de vouloir imposer la fin de la souffrance pour tel groupe d'êtres sensibles qui nous tient à cœur au lieu de la combattre sur tous les plans. 

L'amour Divin ne s'impose pas ! En croyant l'imposer par soif de justice, nous le pervertissons en une préférence, celle de privilégier tel groupe sensible. 

Or, là où il y a de la préférence, il y a de la haine, suggère Kodo Sawaki, le maître en zen.

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Participer à l'amour véritable revient à le laisser fleurir en nous pour tous les êtres sensibles selon une attention spécifique. Ce soleil de félicité surabondante brille pour tous à la mesure de leur être et de leur devenir en ce soleil. 

L'amour vrai ne fait pas de préférence et ne pose pas de condition, il sait se différencier. On peut pressentir que l'amour vrai est une joie autocréatrice dotée d'un regard innombrable.

Ce savoir de l'amour vrai n'est pas juste une intelligence émotionnel, il est intuitif. 
Ce savoir de l'amour vrai n'est pas juste mental, il est intuitif. 
Ce savoir de l'amour vrai n'est pas irrationnel mais suprarationnel.


Apprendre le savoir de l'amour vrai pour un individu au départ mental et émotionnel est l'œuvre d'une transformation de la Vie en nous. Nous pouvons y participer pleinement, comme âme et non comme ego, mais nous ne sommes pas l'auteur de l'évolution de conscience qu'il génère.

Le chemin pour incarner le regard innombrable de l'amour vrai est un chemin d'évolution au-delà de notre humanité présente. Il est l'œuvre du Devenir.

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La reconnaissance d'un processus universel de transformation différencie clairement les divers types d'approches spirituelles et les réponses qu'elles donnent à la souffrance.

Mon expérience de ce processus universel de transformation me fait pressentir qu'il met en jeu, à l'horizon, l'incarnation individualisée d'une Joie illimitée d'un pouvoir autocréateur de plus en plus conscient dans son unité et sa multiplicité, y compris sur le plan matériel.

En termes plus simples, nous vivrons une prise de conscience de plus en plus concrète de ce processus universel de transformation comme celui d'un jeu d'amour du Divin avec lui-même qui, sans cesse, se retrouve en son unité dans chaque point de la multiplicité qu'il engendre.

Il revient à chacun d'être sa propre autorité en ce qui concerne une libération de la souffrance. Ce témoignage de foi ne prouve rien. 

Entendant autrefois ce type de discours sans en avoir aucune expérience, j'ai eu foi en l'amour comme essence la plus profonde du réel et j'ai eu l'espérance que cet amour ne pouvait qu'engendrer un processus qui finirait par éliminer le mal, et avec lui la souffrance sous toutes ses formes y compris celles de la mort physique. 

Seul l'amour vrai est digne de foi, me semble-t-il.

Le Soi avec une âme, par sa foi, pressent l'amour sans le connaître, mais, le pressentant, une âme reconnaît immédiatement ses révélations, ses travestissements et ses dénégations quand elles se présentent.


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On a pu juger que le processus universel de transformation était absurde, on a pu penser que ce processus est une poussée aveugle ne pouvant qu'engendrer la souffrance et la douleur. 
La Vie est-elle souffrance par essence ? 
La spiritualité qui répond que la Vie est souffrance avait dès lors pour but de revenir au zéro initial qui demeure en amont de la poussée aveugle de cette Vie. 
Il y a bien une vacuité, un zéro mais il y a une spiritualité qui avec son aide embrasse la vie au lieu de la fuire.


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Quelques expériences/exercices pratiques sont bienvenus pour concrètement tester ce dont nous parlons ici. En voici un premier :

Si ce zéro, le presque rien qui jusque-là s'effaçait dans le flux de la Vie, se réalise comme Soi-Espace que nous sommes, alors nos désirs de changements en sont transformés. A la lumière de cette présence consciente qui enveloppe notre individualité, la souffrance liée à ces  désirs de changements est diminuée. Doit-on faire un effort pour être une présence consciente ? Prenant conscience d'une ouverture inhérente à la présence qui ne peut pas se confondre avec la présence de notre individualité, nos efforts de changements ne s'avèrent-ils pas illusoires pour certains ?

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Il y a un zéro, une vacuité qui nous attire en dehors des souffrances de la Vie. Mais au lieu de le percevoir sous le jour de la seule désidentification avec les courants de la Vie, on peut l'expérimenter comme un mode inédit de pénétration dans les courants de la Vie. Même la douleur physique pourrait devenir plus supportable. 

Cliquez sur l'image pour la voir nettement

Rendons ceci plus concret à l'aide d'une expérience.

Prends un objet animé dans ta main, ta présence consciente se prolonge dans cet objet, peut-elle éprouver une douleur au sein de cette prolongation d'elle-même au-delà des sensations de ton corps ? 

Grâce à ce zéro de la présence consciente, n'y a-t-il pas l'opportunité d'une pénétration renouvelée dans la Vie ?

Prends conscience que ta présence consciente va au-delà des sensations de ton corps. Ferme les yeux et ressent qu'elle se tient par exemple au-dessus des sensations associées au sommet de ton crâne. Peux-tu ressentir une souffrance au-dessus de ton crâne ?

Choisis une sensation qui se présente à toi dans ton corps. A-t-elle une forme fixe ? A-t-elle une forme continue et uniforme ? Ta présence consciente n'est-elle pas présente comme un vide dans lequel ces ondulations de la sensation s'écoule.

L'opportunité d'une pénétration renouvelée dans la Vie ne s'ouvre-t-elle pas à toi ?

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La pénétration de la vacuité dans les courants de la Vie ne prend-elle pas appui sur un mouvement à double direction ? l'un reste tourné vers la présence consciente au-delà et en arrière de ce qui est manifesté, l'autre tourné vers ce qui est manifesté, ne pointe-t-il pas aussi la présence consciente unie aux formes qui se manifestent.

Tu peux pointer avec un doigt l'ouverture intérieure non manifestée en amont de ton regard et tu peux, avec un autre, pointer ce qui apparaît au sein de cette ouverture :

Dessin de Lorène Le Roy

Explore cette double direction. 
Demande-toi si la désidentification qu'entraine le zéro invisible de la vacuité de ta présence consciente ne va pas avec une pénétration immédiate de la présence consciente dans tout ce manifeste.


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Risquons-nous à une expérience plus délicate si les expériences précédentes vous ont semblé conclusives.

Les affects que les œuvres d'art véhiculent appartiennent à un monde fictif. Cette irréalité de ce qui est figuré facilite l'exploration des sensations et émotions suscitées. Un tableau ou une statue figent la sensation et limitent le spectre des émotions suscitées.

Cette expérience nécessite de t'appuyer sur la double direction du regard propre à la présence consciente non enclose dans ton individualité. 

Regarde ce tableau :

Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand
David Mach - Golgotha

Perçoit la sensation-émotion qui te traverse dans la présence consciente à cette œuvre d'art. A-t-elle interrompu le fil de tes pensées ?
Maintenant, il y a des mots, peut-être, mais revient à la sensation-émotion. 
Ne surgit-elle pas du vide de ta présence consciente ? 
Revient vers cette œuvre. Ce n'est qu'une statue. Et cependant une émotion est ressentie par empathie avec ce qui est figuré au niveau de la sensation. A cause de ce va-et-vient, la sensation-émotion a certainement changé. Observe-là - Où se déploie-t-elle ? varie-t-elle encore ? Où ses variations ont-elles lieu si ce n'est dans un entrelacement avec le vide de ta présence consciente ? 
C'est un affect esthétique qui s'est déployé ou se déploie accueilli au cœur de l'espace ouvert de ta présence consciente.  
Le zéro de la présence consciente ne permet-il pas une pénétration, ouverte et détachée, inédite d'une émotion ?
La présence consciente ne reste-t-elle pas paradoxalement paisible, non troublée alors que l'émotion pouvait s'y déployer librement sans que ton mental gêné s'en mêle ?

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Avec l'éveil du zéro de la présence consciente, la compassion se fonde sur la pitié pour ceux qui souffrent en se laissant entièrement absorber par la souffrance d'un courant absurde de la Vie. La compassion est ici une solidarité inhérente au fait qu'une part de nous baigne dans l'absurdité d'une Vie de souffrances. 

L'ombre de la pitié fait cependant une compassion manquant de lumière. La pénétration relaxante de la Vie que le zéro de la présence consciente, la vacuité, procure rend inappropriée une pitié avec un mépris total pour la Vie.

Toutefois, la compassion consisterait ici dès lors seulement dans le fait de donner à l'autre et à soi-même les conditions pour prendre conscience de la vacuité de notre présence et de ses applications spirituelles bénéfiques. 

La compassion véritable, elle, se réalise avec cette dimension de vacuité qui n'est pas prise dans les rets de nos désirs mais aussi avec ce processus de Devenir qui tend à matérialiser un bien sans mal, une Vie sans mort. 

Tableau du Greco


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En regardant le courant de la Vie depuis le promontoire de la vacuité, on croit dire Oui à la Vie alors que souvent nous nous gardons bien de nous immerger radicalement dans son courant de transformation. 

Sur le promontoire de la vacuité, nous nous engageons trop rarement dans l'effort de l'action, notre restant d'ego ayant peur de perdre de vue ce refuge. Or s'immerger dans le courant de la transformation, c'est faire, pour l'ego, l'effort de l'action en quittant les ailes protectrices de la vacuité du non manifesté où il désirait demeurer sans effort. 

Un tel ego fait un effort illusoire ou de mauvaise foi pour ne pas entendre l'appel du chemin de transformation. Il repousse la grâce qui se propose dans l'effort d'une action au sein de l'univers manifesté.

Certains efforts sont contreproductifs. Mais d'autres sont nécessaires pour entrer dans le courant transformateur de la vie. 
Cette seconde catégorie d'efforts est vue comme une souffrance parfois plus nettement que nos efforts contreproductifs. 
Mais plus nous entrons dans le courant transformateur, moins l'effort est ressenti comme celui d'un ego.
L'effort dont l'ego se croyait l'initiateur peut se constater issu de l'énergie d'une aspiration poignante du Soi avec une âme. 
Le mot "effort", lui-même, convient-il à une force qui est flux énergétique purifié de tout obstacle interne à son déploiement ?

Il faut partir de l'effort dans l'action pour que le non effort soit réalisé comme force pure d'action, sans désir, et qu'il soit clair que l'aspiration poignante n'est pas souffrance mais élan d'amour vrai.

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La pénétration relaxante de la Vie que nous vous avons proposée d'expérimenter précédemment le montre : il y a un usage de la vacuité de notre conscience qui nous permet d'être à la fois comme une jambe dedans, une jambe dehors ; la paix de vacuité peut être aussi en mouvement dans le courant de la Vie.

L'équanimité est la paix de la vacuité dans l'action.

L'ataraxie des philosophes de l'antiquité, qui se veulent citoyens du monde, est la paix s'individuant dans le mouvement de la Vie. 

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Dire Oui à la Vie, c'est dire Oui à la fois à ce qui est et à ce qui devient, nos actions incluses. Dire Oui à la Vie, au sens le plus noble, c'est peu à peu réorienter nos volontés vaines de changement selon nos seules perspectives humaines vers un don de soi au courant autocréateur de la Vie.

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Dire que ce monde est une illusion ou n'a qu'une valeur relative peut servir souvent un subtil manque d'amour d'un cœur qui pourtant s'est ouvert. 
Si chacun vit dans son monde alors le monde comme cloisonnement dans nos bulles est bien une illusion mensongère. Il y a en ce sens un monde humain qui est bien une illusion survivant en prolongeant plus ou moins inconsciemment une multitude de mensonges.
Dans tous les cas, il ne s'agit pas de confondre le rejet du monde avec un rejet de la Vie. 
Voir la Vie comme souffrance est une illusion qui nous fait confondre le monde de la souffrance avec la Vie. 
Voir la Vie comme une illusion d'attachement liée aux désirs qu'elle aurait générée en nous revient à confondre le monde du désir, lié aux plaisirs et aux souffrances avec la Vie et son Devenir de Joie autocréatrice. 

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Un cœur qui s'ouvre intégralement embrasse la Vie, son essence et son Devenir. La présence consciente de la Vie se vivra alors sous peu avec la conscience d'une âme en amont du cœur qui se tenait là depuis notre première naissance.



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Dire que tout est parfait n'est acceptable que si en même temps notre regard est un regard de compassion pour ceux qui ignorent encore ce Oui à tout. 
Mais là encore, dans ma propre expérience, ce Oui et cette compassion peuvent ignorer le courant de transformation de la Vie. Une (auto)compassion plus parfaite est aussi pour ce qui ignore le Devenir de la Vie vers sa propre perfection.

Le Oui qui suit la réalisation d'une pure ouverture du Maintenant ne devrait pas étouffer la foi en la Vie comme pressentiment de sa transformation vers de plus en plus de conscience et de Joie.

Le Oui à tout, complet, pressent le Devenir de la Vie qui ne laissera aucune ombre devant sa lumière.

Ce Oui à tout permet d'endurer la transformation qui transforme à son rythme ce qui reste d'ego, d'emprise vitale, d'attachement au monde des plaisirs et donc au monde des souffrances.

Ce Oui à tout a un pouvoir de patience qui pourra nous détendre dans cet abandon à ce processus délicat de transformation. 
Ce Oui est un Oui aux rythmes de ce processus inscrits dans une temporalité indéfinie, en termes de semaines, de mois, d'années, de vies s'il le faut.

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Alors mieux vaut-il d'abord changer soi plutôt que le monde ? Entrer dans une nouvelle conscience qui ne laisse pas de place pour la souffrance qu'elle déboute pied à pied en pénétrant en nous, c'est entrer dans le courant de transformation créatrice de soi et du monde.

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Vouloir le monde tel qu'il est, juger que tout est parfait maintenant n'est pas être sourd à la détresse. 

Si tout était parfait, la Joie de la Vie ne serait-elle pas là en toi ? ta réponse à cet appel de détresse, de quelle qualité serait-elle ?

Vouloir changer le monde parce qu'il y a de la douleur et de la souffrance n'est pas à décourager au nom d'un Oui à ce qui est.

Suivons François d'Assise :

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

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Un trait important de l'illusion égoïque est l'amour du drame. 

L'idée que notre souffrance nous donne un blanc-seing quelconque signale la nécessité de sa purification.

Notre souffrance la plus indéniable due à la mort d'un être aimé, à une maladie ou à une injustice demande à être purifiée de cet amour du drame. 

Une souffrance pure est aussi une prière. 

Nous ne savons ni quand ni comment, cela prendra peut-être encore des siècles, mais le Divin fera de notre terre un lieu de sa manifestation pleine et entière de sa vérité, de son amour, de sa Vie sans mort.
 
Nos prières peuvent exprimer la soif de nos âmes. 

Le Divin prend soin de ses enfants, nous ses âmes. Plus nous vivrons conscient d'être le Soi avec une âme, plus notre soif et notre foi en seront assurés.

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La tradition platonicienne me parle : elle me parle de l'ascension érotique (Eros est l'amour du beau selon Platon) vers la beauté absolue en s'appuyant sur la discernement d'une chaîne de beautés de ce monde qui peut nous élever vers les beautés divines transcendantes. 
J'ai toujours en tête ces gens qui ont résisté aux pires circonstances en s'appuyant sur la beauté : une fleur, un poème, un cœur ou un moment d'âme. 
C'est le Soi avec une âme qui fait une incursion en nous lorsque la beauté se révèle.

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Seul un restant d'animal peut croire vaincre injustice et imperfection par la seule violence aveugle. 
Et céder à cette tentation est plus répandue chez la plupart des adhérents à des identités dogmatiques. 
Sur une voie de la beauté, il n'y a pas d'adhésion dogmatique contraire par essence à la liberté créatrice. S'il y a des actes de contrainte, ils s'inscrivent dans une vision de l'action la plus belle possible, ils relèvent de la douceur.

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Une non violence et une attention d'amour, c'est-à-dire une culture de la douceur, favorable à l'émergence des âmes ne doit pas faire oublier que le réel reste violent. Si nous sommes sur le chemin de trouver notre âme, nous nous ouvrirons à sa croissance dans notre incarnation au sein d'un monde où les souffrances sont légion et où les violences contre ce qui est d'une beauté encore inconnue demeurent fort actives. 

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Il faut aider l'âme dans sa vocation spécifique, il faut l'aider à trouver soit le dialecticien impitoyable, soit le dissident, soit le résistant, soit le franc-tireur, soit l'accoucheur du vrai au forceps, soit le chevalier usant de la force pour la veuve, l'étranger et l'orphelin, soit le stratège du Bien, etc. 
Toutes ces vocations s'empliront de la douceur substantielle aux âmes. 
Au dialecticien impitoyable, au dissident et au résistant intransigeants, s'adjoindront le visage d'un doux diplomate inflexible sur son aspiration à la fraternité universelle. Le franc-tireur sera d'une ironie bienveillante. L'accoucheur au vrai visera l'enfantement, la renaissance à la vérité avec un minimum de douleur. Le chevalier sera un doux. Le stratège même s'il sert le Bien rusé comme le serpent, doux comme la colombe, saura doser le rythme de l'action pour amoindrir les chocs et soubresauts que génèrent ses combats. 

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La violence est paradoxalement le milieu où l'âme s'avère urgemment nécessaire car la violence aveugle fait obstacle à  son émergence en tant d'êtres humains. 

Une âme ne craint pas d'user de ce qui paraîtra encore aux yeux extérieurs une violence face aux créatures de la jungle animale humaine où la loi du plus fort n'invite à se se soumettre qu'aux dominants. Mais à y regarder attentivement, on verra que cette action au dehors violent est la mieux dosée possible pour éviter des souffrances inutiles et qu'elle est purifiée par la douceur qui l'habite.

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Dans notre monde occidental, il y a tant de violences sourdes enrobées de mensonges doucereux : fausses informations, fausses promesses, fausses démocratisation du savoir, fausses égalités des chances, faux investissements dans l'éducation et la protection des enfants, faux affichages du respect des équilibres écologiques, faux plans de retour à l'emploi, fausses victimisations, fausses modernisation des hôpitaux, fausses réductions des inégalités, etc. 
Notre indignation, une figure froide de la colère ou même la paix intérieure n'y  changent rien. 
Seule la manifestation de la douceur authentique du Devenir les vaincra en s'incarnant individuellement et culturellement.

Il y a une part de pouvoir de contrainte dont l'âme aura encore besoin pour protéger et faire croître une culture de la douceur qui facilitera son émergence. 

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Un pouvoir de contrainte exercé par une âme n'est pas une violence bestiale ; elle est libre de la colère, libre de toute haine, de tout ressentiment. C'est une fermeté y compris comme contrainte physique et non une sévérité humiliante. L'action d'une âme exerçant la contrainte nécessaire sera toute habitée de courage et de douceur.

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En la non dualité intérieure, en cet océan de paix intérieure, doit bien se vivre la dualité en surface où séparation et souffrances demeurent. 
La non dualité, pour s'extérioriser à l'intérieur d'elle-même et donc s'approfondir, doit trouver en nous le doux chevalier capable de conquérir l'apparente dualité qui se tient au milieu d'elle.
Mais il s'agit aussi de découvrir par-delà la dévotion à la présence du Soi, la dévotion à la beauté créatrice et d'entrer dans un don de soi conscient plus net aux processus du Devenir Divin. 

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Plus cette individuation de la Vie s'affinera en nous, plus nous serons près de réaliser une dimension personnelle dans le Devenir Divin, notre être psychique véritable. 
Vivre le Soi deviendra vivre le Soi avec âme. Vivre le Soi avec une âme révélera immanquablement la présence personnelle inhérente au Devenir, la douce Mère Divine qui veille sur ses enfants-âmes divins qui grandissent en nous ! 
Le plus souvent, il se peut que l'attention au Devenir, la lumière du Soi sensible au Devenir, révèle d'abord plus évidente la présence de la douce Mère Divine avant que ne se découvre nettement la présence en nous de l'âme-enfant Divin en nous, sur laquelle elle veille.

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Ces présences personnelles qui animent le Devenir peuvent être ressenties sans forme avec des lumières caractéristiques qui sont des dimensions dans la lumière du Soi. 
Parfois ces présences personnelles peuvent prendre des formes. 
Comme pour certaines informations qui se présentent à nous dans nos rêves, dans des visions ou à ce qui ressemble à des intuitions, nous devrons apprendre à discerner ce dont ceci relève. 

Si le désir et l'ego ont encore de l'emprise sur nous, il s'agit pour le Soi avec une âme, notre être psychique véritable, malgré nos limites, de reconnaître la part de révélations et ce qui en est des travestissements.


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Le Divin ne protège absolument que ce qu'il est. 
Nous sommes de la même substance impersonnelle que lui, cela est absolument protégé. Mais cette conscience suffit-elle pour que notre individualité personnelle ne souffre plus ? Parmi ce que le Divin est, il est aussi l'enfant Divin, que nous sommes, en croissance parmi les aléas de notre individualité humaine. 
Parfois certains miracles préservent notre individualité humaine car l'enfant Divin en a fait le lieu de sa croissance pour une durée qui nécessite sa conservation et sa relative préservation. 
Mais parfois notre corps, notre équilibre mental et vital peuvent être broyés de souffrance et de douleur si cela sert cette croissance psychique de notre âme, l'enfant Divin que nous sommes. 

Kali - tableau de Niranjan Guha Roy

Maha Kali - tableau de Niranjan Guha Roy

Kali, la dimension tranchante de sa Mère Divine, répond toujours à ses appels quand il étouffe sous le poids du vieil homme. 

Marie cœur immaculée

La Mère de compassion
selon Niranjan Guha Roy

Et dans le même temps, Marie, Mahalakshmi, ou un des doux visages de la dimension compatissante de sa Mère Divine devant toute misère (matérielle, spirituelle) lui vient en aide en soulageant l'homme souffrant qui le porte en son cœur.

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"Il n'y a pas de nombreuses Mères, il y en a une seule sous beaucoup de formes", Sri Aurobindo, §174, Expériences psychiques dans le yoga.

"Il y a trois manières d'être de la Mère que vous pouvez percevoir quand vous vous identifiez avec la Conscience-Force qui nous soutient, nous et l'univers.
La Transcendante, la suprême Shakti originelle, qui se tient au-dessus des mondes et sert de trait d'union entre la création et le mystère toujours non-manifesté du Suprême.
L'Universelle, la Mahâshakti cosmique, qui crée tous les êtres et contient, pénètre, supporte et dirige les millions de procédés et de forces. 
L'Individuelle, qui personnifie le pouvoir des deux plus vastes aspects de son existence, les rend vivants et proches de nous et s'entremet entre la personnalité humaine et la Nature divine.", Sri Aurobindo, La Mère.

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"Pour traverser la vie protégé contre toute crainte, tout risque et tout malheur, deux choses seulement sont nécessaires, et elles vont toujours ensemble : la Grâce de la Mère divine et, de votre côté, un état intérieur fait de foi, de sincérité et de soumission.", Sri Aurobindo, La Mère.

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Puissions-nous coopérer de toute notre force à ce que nos désirs et émotions ne soient plus façonnés et enkystés d'ombres souffreteuses qui se refusent à  la douceur ! Œuvrons pour laisser la lumière intérieure discerner ces ombres charlatanesques ! Appelons la Grâce de notre Douce Mère qui se propose de nous en débarrasser ! Que nos émotions et nos désirs viennent, un à un s'il le faut, se purifier dans le feu d'âme de notre cœur ! Qu'ils y rencontrent ce doux sourire qui les dédramatise ! Qu'ils y deviennent une pure angoisse poignante, une souffrance pure qui nourrit le feu d'aspiration, une pure prière sans mot tendue vers le Divin, et qu'ils deviennent indiscernables de la pure joie confiante de cet enfant divin que nous sommes !

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" La souffrance est un attribut intrinsèque inséparable de la substance de la conscience humaine normale. Ceci signifie que tant nous sommes des humains avec la conscience humaine, la souffrance est inévitable.  

La souffrance est l'inévitable résultat et conséquence de tous nos attributs humains inférieurs, des qualités, actions des mouvements obscurs d'une conscience mentale et vitale.

Les désirs, la recherche et la satisfaction des plaisirs sensuels, de l'avidité, la jalousie, l'ambition, la cruauté, la violence, tous ces éléments sont des attributs naturels de la conscience humaine et ils ne peuvent pas être éliminés ou supprimés, ou contrôlés par les seuls efforts mentaux et vitaux.

Ils peuvent être purifiés et contrôlés par des pouvoirs spirituels élevés mais non pas éliminés.

Seule la Grâce de la Mère Divine, la conscience supramentale, la conscience Divine a le pouvoir absolu de les transmuter en sa propre substance de force, félicité et unité. Le bonheur vrai, la félicité, l'ânanda est un attribut, un principe dynamique intrinsèque et la substance de conscience spirituelle et divine.",


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"Par la douleur et le chagrin, la Nature rappelle à l'âme que les plaisirs dont elle jouit sont seulement un faible reflet de la joie réelle de l'existence. Chaque souffrance, chaque torture de notre être contient le secret d'une flamme d'extase, devant laquelle nos plus grandes jouissances sont comme des lueurs vacillantes. C'est ce secret qui fait l'attraction de l'âme pour les grandes épreuves, pour les souffrances et les expériences terribles de la vie, alors même que notre mental nerveux les abomine et les fuit.", 

Sri Aurobindo, Aperçus et Pensées

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"La nouvelle vie commence avec la découverte de l'être psychique habité par la Mère Divine. Tant qu'on n'a pas trouvé l'être psychique, on vit dans l'angoisse perpétuelle. 
Toute souffrance est le signe de la présence et de la domination du mensonge dans l'être.", 

Niranjan Guha Roy, 

Méditations sur l'AvenirJournal, mars 2005, édité par Motherland, 21 rue du Gréo, Baden, France.

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Illustration des vers de Sri Aurobindo par Dhanavanti

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