Former le mental est nécessaire : il ne doit ni se cantonner à être prémoderne, moderne ou postmoderne... Le mental postmoderne aime beaucoup vouloir se reconnaître dans les mouvements minoritaires même si la minorité ne garantit nullement l'authenticité... Mais il a raison quand il aboutit au scepticisme authentique qui voit dans toute expression mentale même une synthèse ouverte type pensée intégrale d'un Ken Wilber le risque d'une forteresse mentale de plus. Par crainte du relativisme postmoderne, on risque de vouloir nier l'utilité d'une mentalité postmoderne pour parachever la décrispation identitaire du moderne. Il y a un pseudo-universalisme moderne qui empêche tout métissage culturel. Or sans ce métissage culturel rien ne permet un réel dépassement de l'identitaire prémoderne tout en ouvrant à de nouvelles composantes universalistes d'émerger. Sans ce postmodernisme, il n'y a pas d'ouverture au spirituel. Le relativisme au sens fort n'est pas forcément l'affirmation que tout se vaut mais que tout est relatif à une instance autre qu'une révélation religieuse (prémodernité), qu'une vision philosophique rationnelle (modernité). L'essence positive du postmodernisme est à comprendre au sens où "tout doit être relatif à un véritable dialogue interculturel" dont on ne peut présupposer que les conditions pour qu'il soit effectif. Le dialogue et la convivialité postmoderne ne sont guère incarnés institutionnellement. Certains gauchistes s'y sont essayés mais pour devenir vraiment moteur, ce mouvement ne doit pas permettre un prosélytisme religieux ou culturel mais une véritable éthique de la discussion où la conviction d'être ensemble et l'échange des arguments restent premiers.
D'où du point de vue post-postmoderne, la conception d'un espace laïque en partie neutre vis-à-vis des options métaphysiques et religieuses mais aussi la promotion encore à faire d'un espace laïque porteur d'un idéal "spirituel" non neutre d'universalisation et de dépassement des particularismes dans la constitution d'une fraternité républicaine.
Quant à l'hypermoderne qui entend dépasser le postmodernisme dans une pensée systémique, il bute encore souvent sur la non intégration des limites inhérentes au mental.
La
pensée systémique ouverte est entrée récemment dans l'histoire. Spinoza
et Hegel sont certainement les deux premiers penseurs à envisager l'univers et le monde
humain dans une puissante saisie mentale interdisciplinaire ainsi que dans une
certaine lumière intérieure.
Mais ce sont aussi peut-être parmi les derniers penseurs à posséder la connaissance intégrale des connaissances de leur époque. On a pu dénoncer justement leur système de pensée comme totalité close.
On peut avoir une forte connaissance interdisciplinaire mais on est donc devenu incapable de tout embrasser. On sait que le mental risque des égarements totalitaires à vouloir concevoir la totalité. Marx est l'auteur de l'une des pensées intégrales les plus conséquentes mais aussi l'inspirateur direct des pires totalitarismes du 20ème siècle. Des pans de sa pensée sont pertinents mais son idée d'une dictature du prolétariat pour accélérer l'histoire est en soi contraire à la souveraineté d'un peuple où chaque citoyen peut s'exprimer librement.
On peut avoir une forte connaissance interdisciplinaire mais on est donc devenu incapable de tout embrasser. On sait que le mental risque des égarements totalitaires à vouloir concevoir la totalité. Marx est l'auteur de l'une des pensées intégrales les plus conséquentes mais aussi l'inspirateur direct des pires totalitarismes du 20ème siècle. Des pans de sa pensée sont pertinents mais son idée d'une dictature du prolétariat pour accélérer l'histoire est en soi contraire à la souveraineté d'un peuple où chaque citoyen peut s'exprimer librement.
Aujourd'hui
cette connaissance mentale encyclopédique est donc non seulement devenue impossible mais en outre risque d'ignorer l'ouverture du mental à des lumières supérieures. Toute pensée intégrale ne peut donc que se déployer dans l'ouverture à son impensé et à une dimension non mentale.
Dans ce monde de fractionnement des connaissances, nous avons des experts. Ce qui n'est pas loin de croiser l'esprit d'un pouvoir accordé à ceux qui savent comme dans le cas de la dictature du prolétariat. Mais l'expertise des experts s'avère toujours limitée et ignore les objections de bon sens d'un simple citoyen ou d'un bon connaisseur de leurs connaissances limitrophes. Il faut que le non savoir mental ou les risques inhérent à une décision reposant sur un savoir parcellaire puisse être intégrés dans une sage décision politique.
Dans ce monde de fractionnement des connaissances, nous avons des experts. Ce qui n'est pas loin de croiser l'esprit d'un pouvoir accordé à ceux qui savent comme dans le cas de la dictature du prolétariat. Mais l'expertise des experts s'avère toujours limitée et ignore les objections de bon sens d'un simple citoyen ou d'un bon connaisseur de leurs connaissances limitrophes. Il faut que le non savoir mental ou les risques inhérent à une décision reposant sur un savoir parcellaire puisse être intégrés dans une sage décision politique.
Il semble donc urgent d'atteindre une intelligence collective capable de créer des interconnexions entre les savoirs mais aussi capable d'intégrer davantage le sens des objections et des propositions démocratiques. Il y a ici un enjeu évolutif de l'humanité. Cette intelligence collective irait au-delà de la simple intelligence systémique.
Des méthodes nouvelles de communication renforcent l'intelligence collective et elles impliquent une démocratisation plus forte des décisions. Cette évolution culturelle est devenue une nécessité pour éviter les désordres moraux, psychologiques, sociaux, écologiques, etc.
Toutefois cet effort vers une intelligence collective face à cette crise évolutive dont les désordres cités sont les symptômes met en jeu deux directions.
Première direction : la justesse de l'expression qui permet l'individualisation de la créativité de chacun et la prise en compte de l'autre point de vue. Toute vision systémique doit donc rester ouverte au point de vue de l'autre et à d'autres visions systémiques alternatives. Cette première direction met en jeu une évolution des mentalités et la reconnaissance d'une spirale dynamique des mentalités intégrée consciemment au cœur de nos systèmes éducatifs et décisionnels. Reconnaître l'inégal développement mental n'implique pas de nier l'égale dignité des personnes et surtout n'implique pas de nier les objections tenues par des personnes d'apparent moindre développement mental à commencer par nos enfants.
Deuxième direction : il y a la justesse de l'ouverture intérieur où soi et l'autre sommes l'expression d'un seul et unique champ de conscience. A partir de cette réalisation, les limites de la conscience mentale même expansée dans une intelligence collective sont vues mais paradoxalement, dans cet unique champ de conscience, même si le fractionnement mental est reconnu indépassable, une communion des personnes ne paraît plus une utopie.
Première direction : la justesse de l'expression qui permet l'individualisation de la créativité de chacun et la prise en compte de l'autre point de vue. Toute vision systémique doit donc rester ouverte au point de vue de l'autre et à d'autres visions systémiques alternatives. Cette première direction met en jeu une évolution des mentalités et la reconnaissance d'une spirale dynamique des mentalités intégrée consciemment au cœur de nos systèmes éducatifs et décisionnels. Reconnaître l'inégal développement mental n'implique pas de nier l'égale dignité des personnes et surtout n'implique pas de nier les objections tenues par des personnes d'apparent moindre développement mental à commencer par nos enfants.
Deuxième direction : il y a la justesse de l'ouverture intérieur où soi et l'autre sommes l'expression d'un seul et unique champ de conscience. A partir de cette réalisation, les limites de la conscience mentale même expansée dans une intelligence collective sont vues mais paradoxalement, dans cet unique champ de conscience, même si le fractionnement mental est reconnu indépassable, une communion des personnes ne paraît plus une utopie.
Toute expression mentale est plus ou
moins informée, cultivée ou authentique mais cela reste ultimement une
pure fiction car ce n'est pas une perception directe du réel et sa matérialisation est plus ou moins problématique. Une matérialisation d'une idée mentale comme une technologie fait appel à des médiations de plus en plus complexes à la hauteur même de ses performances. Ainsi plus une technologie est ambitieuse plus elle fait appel à des processus qui s'occultent aux yeux de ceux qui l'utilisent et dès lors usure, panne, accident et même catastrophe ne sont plus improbables.
La fiction peut pointer une perception mais seul ce qui perçoit en dehors du mental sait dès lors proprement distinguer la fiction de la perception. L'unique champ de conscience se ressent directement dans la lumière de soi-même au cœur d'un individu où s'est dépassée la seule vie de conscience mentale.
La lumière intérieure est ici quand j'en parle une fiction, m'intéresse sa perception de plus en plus fine non pas seulement dans la précision de son expression mentale mais sa transparence à elle-même. Quand je lis certains auteurs, je me lis parfois dans l'expression de ma perception mais plus grande encore sera la joie quand cette expression permet de mieux percevoir ce qu'est la perception de la lumière intérieure elle-même. Comme si les ténèbres lumineuses se dévoilaient à l'intérieur d'elles-mêmes dans une transparence plus grande.
J'en viens donc à une expérience spirituelle intégrale en ce qu'elle vise à affiner cette lumière intérieure à partir d'elle-même. Autrement dit, tout ce qui est spirituellement expérimentable m'intéresse et me semble susceptible de s'intégrer dans une évolution intérieure. Ceci dit plus l'évolution intérieure a lieu, plus cela s'impose providentiellement. Cette densité du providentiel ne fait que croître si l'on se consacre à cette aventure... Ce n'est plus seulement l'aventure d'un individu dans la lumière intérieure mais c'est aussi et d'abord l'aventure de cette lumière s'individualisant dans sa manifestation évolutive de l'univers et du vivant.
La fiction peut pointer une perception mais seul ce qui perçoit en dehors du mental sait dès lors proprement distinguer la fiction de la perception. L'unique champ de conscience se ressent directement dans la lumière de soi-même au cœur d'un individu où s'est dépassée la seule vie de conscience mentale.
La lumière intérieure est ici quand j'en parle une fiction, m'intéresse sa perception de plus en plus fine non pas seulement dans la précision de son expression mentale mais sa transparence à elle-même. Quand je lis certains auteurs, je me lis parfois dans l'expression de ma perception mais plus grande encore sera la joie quand cette expression permet de mieux percevoir ce qu'est la perception de la lumière intérieure elle-même. Comme si les ténèbres lumineuses se dévoilaient à l'intérieur d'elles-mêmes dans une transparence plus grande.
J'en viens donc à une expérience spirituelle intégrale en ce qu'elle vise à affiner cette lumière intérieure à partir d'elle-même. Autrement dit, tout ce qui est spirituellement expérimentable m'intéresse et me semble susceptible de s'intégrer dans une évolution intérieure. Ceci dit plus l'évolution intérieure a lieu, plus cela s'impose providentiellement. Cette densité du providentiel ne fait que croître si l'on se consacre à cette aventure... Ce n'est plus seulement l'aventure d'un individu dans la lumière intérieure mais c'est aussi et d'abord l'aventure de cette lumière s'individualisant dans sa manifestation évolutive de l'univers et du vivant.
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