Il n’y peu de risque à
partager une technique d’expérimentation de vision sans tête sinon à en
redécouvrir la vérité lumineuse.
Beaucoup de
propositions spirituelles exigent un guru réalisé, un enseignant obligé d’affirmer
la véracité de ce qu’il transmet quitte à être insincère avec ses manques
flagrants de liberté parce que son enseignement exige un enseignant impeccable.
Ici avec la voie de la vision sans tête seul importe le contenu de l’enseignement.
Le seul prérequis de celui qui transmet le protocole est de s’y soumettre
lui-même et voir ce qu’il y a à voir n’exige nullement de prétendre à une
perfection humaine qu’on n’a pas.
Avec les
expérimentations de la vision sans tête, je mets directement à disposition de l’autre
le moyen de voir la lumière intérieure et même si dans ma forme extérieure, je
ne la rayonne pas, même si mon ego a des ombres qui l’empêchent d’être
pleinement authentique et donc même si il y a en moi des manques de sincérité
par rapport à cette lumière intérieure, l’autre peut, lui, la laisser se réaliser
voire même plus intensément que je ne le pourrais jamais.
Après tout mon
récipient sera toujours impur et étroit puisque je ne suis qu’un homme mais la
place qui reste dans ce récipient est remplie de cette lumière et c’est là
toute ma joie de pouvoir le redécouvrir à l’instant. Inutile de ne boire à
longueur de temps que mes impuretés dans l’amertume ; ce breuvage de
lumière a des vertus purifiantes dont je ne connais même pas tous les chemins quand
il plonge dans mon inconscient le plus matériel.
Mon ami, on peut ainsi partager ce breuvage de lumière sans l’ombre d’un doute quant à son obscurcissement par nos défauts et même si nous manquons encore de bienveillance et surtout encore de sincérité envers nous-mêmes. Les expérimentations proposées n’ont rien de personnelles. L’expérimentation qui peut s’accomplir en toi si elle a à s’accomplir le fera d’elle-même…
Moi-même je me souviens
que la première expérimentation à s’accomplir a eu lieu devant cette page-ci (p.150-151,
La troisième voie) de Douglas Harding :
Soudain lisant ce livre
là-bas, me mettant à l’écoute de ce qui était dit là-bas sur ce livre, je suis
devenu meilleur lecteur de moi-même, réalisant la plénitude de ce qui me manquait
à zéro distance…
Encore le même dessin. |
Le doigt sur le dessin ne pointait pas seulement quelque chose
d’imaginé mentalement au-dessus du bonhomme dessiné mais il pointe encore à l’instant
au-dessus de mes épaules la véritable nature de lecteur, seul et unique que je suis (comme chacun
d'ailleurs peut le constater pour lui aussi).
L’enseignant spirituel,
auteur du livre avait su s’effacer au point où ce qui était dit était mon
propre raisonnement me parlant de moi-même, de cette parfaite lumière ouverte
que (par notre nature commune) je suis avant tout.
Cet enseignant est l’un
des rares dans la spiritualité à proposer une expérimentation proprement
scientifique. Comme un scientifique dont le nom est parfois associé à une
formule, son individualité et donc sa qualité humaine n’avait rien à voir avec
sa formule.
Et dans cette lumière pointée
d’une façon qui n’exige pas la mortification des défauts ou la disparation de
toute trace d’ego et d’émotion, je peux commencer enfin à être sincère : l’amour
et la bienveillance ne sont pas le fait de ma petite personne.
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