vendredi 27 décembre 2013

CESSONS DE VIVRE A L'EXTERIEUR. RENTRONS A LA MAISON !



Vivre avec une tête, c'est comme vivre à l'extérieur de la maison. Nous ne sommes pas complétement à la rue. Nous avons une maison, nous la regardons de l'extérieur, nous l'apprécions. Nous travaillons beaucoup à peaufiner sa façade, le jardin collectif nous occupe énormément. Mais nous restons dehors. Nous ne vivons pas à l'intérieur.
Et dehors, nous nous sentons vulnérables, effrayés, soumis aux aléas du temps.

Vivre sans tête, c'est rentrer à la maison et regarder par la fenêtre intérieure, les circonstances extérieures changeantes. Et cette maison intérieure est magique, regarder par la fenêtre, c'est regarder par une fenêtre sans bord...

Rentrons enfin à la maison ! Habituons-nous à vivre en notre intérieur. Le monde entier, les autres et même notre corps et ses humeurs se tiennent à la fenêtre de notre intérieur immensément confortable.

samedi 7 décembre 2013

EVEILS TRADITIONALISTES ET EVEILS EVOLUTIFS.

06 décembre 2013

Un but, des chemins

Les chemins spirituels conduisent-ils à des buts différents?
la réalisation d'un maitre de l'advaita est-elle différente d'un sage bouddhiste ou chrétien?
Shankara, Longchenpa, Abhinavagupta, Plotin, Maitre Ekhart auraient-il atteint des états différents ?
Évidemment les disciples de chaque voie ont parfois tendance à l'affirmer : ma voie est la seule qui mène à l'absolu ! Les autres ne conduisent qu'à une réalisation partielle ou même vous mènent directement en Enfer!
Mais en réalité, l'expérience de l'absolu est au-delà de toute individualité, de toute forme, de tout nom, au delà de toutes les voies. Elle est donc universelle. Ce n'est pas un homme qui s'éveille à l'absolu, c'est l'absolu qui s’éveille à lui-même. Comment l'expérience pourrait-elle être différente ?
Bien sûr, chaque homme l'exprime  à travers son conditionnement (chrétien, bouddhiste ou autre) et c'est sans doute inévitable. Et il est utile aussi de suivre une voie et de ne pas les mélanger toutes, sinon on n'arrive nulle part.
diamant
C'est comme un diamant avec des milliers de facettes : chacune est différente mais c'est le même diamant.
Celui qui goûte l'Un reconnaît le goût de l'Un partout où il le rencontre.

jlr

+++++

Pour faire écho à ce que José Le Roy veut nous rappeler dans le court texte précédent...

Le tableau est un. Mais on peut se pencher sur tel ou tel aspect pour parvenir à en voir la luminosité. Et si c'est toujours le même tableau qui est vu c'est telle nuance qui est vue d'abord pour en apercevoir la luminosité unique. Les maîtres les plus profonds parlent  du même tableau et savent le reconnaître car ils ne sont prisonniers d'absolument aucun concept (voir sur le blog de José Le Roy le dialogue entre Poonja, un enseignant du vedanta et Chokyi Nyima Rinpotché, un enseignant bouddhiste). Mais il y a une catégorie d'illuminés beaucoup moins profonds encore prisonniers de leur construction mentale bien qu'elle leur permet sans nul doute d'entrevoir la luminosité. Au moyen-âge chrétien ou musulman, ce type d'illuminés  (Augustin d'Hippone pour les chrétiens ou Ghazali pour les musulmans) a par exemple dénié aux païens d'avoir une quelconque expérience spirituelle valable. Ils ont fait l'apologie des armes pour contraindre les gens à entendre ce qui pourrait faire leur salut. Les plus profonds illuminés comme Ib'n Arabi en Islam ou Nicolas de Cusa en Christianisme ont au contraire affirmé l'unité transcendante des voies spirituelles. 

Aujourd'hui on est en général plus poli entre écoles religieuses mais on tient encore beaucoup à ses murs conceptuels. Dommage qu"on ne cherche pas à entendre l'autre nuance de luminosité pour abattre son mur sectaire de concepts "libérateurs" !!!!

Certes il est bien difficile d'entrer intérieurement dans un autre horizon de culture spirituelle, cela demande certains efforts et si l'on a déjà l'expérience de la luminosité du tableau, un à quoi bon surgit et on se contente de regarder l'autre approche extérieurement avec un rien de dédain. Une certaine paresse spirituelle finit par nourrir un manque d'amour qui s'ignore.

Ce genre d'attitudes est car au-delà de toute construction mentale commence une autre aventure, la lumière commence alors à faire son propre chemin dans le ballet de ce qui apparaît en elle. Elle est révolutionnaire et créatrice autant qu'elle a pu être maintenue accessible par l'approche traditionaliste.

Mais là encore il y a certainement déjà trop de concepts qu'il faudra sans aucun doute relativiser avant qu'ils ne produisent de nouvelles formes d'enfermements. Dépasser le mur conceptuel, c'est n'est plus seulement voir l'ouverture au-delà qu'il souligne, c'est l'abattre, le rendre entièrement poreux par le dialogue avec l'autre, qui me parle (qu'il le veuille ou non) de nuances qui s'ignorent encore à cause de références mentales et culturelles. 

Il y a divers niveaux d'attachements en nous. Les spiritualités souvent nous parlent des attachements égocentriques mais elles oublient les attachements culturels qu'ils soient hérités ou acquis. La lecture d'un Ken Wilber pourrait s'avérer utile en ce sens.
Cliquez sur l'image pour la voir entièrement.

Le mouvement intégral souligne l'enracinement d'une vision spirituelle dans une mentalité qui à la fois la porte et la limite d'où une dimension évolutive de la spiritualité qu'il faut valoriser pour être au plus près de la vérité.

Quoi qu'il en soit de la valeur d'une spiritualité intégrale, une authentique spiritualité aura donc un sens profond du dialogue : principe que j'ai défendu dans le Guide Almora de la spiritualité.

Et qu'on ne s'inquiète pas, pour dialoguer spirituellement, il faut au moins partir d'une culture spirituelle incarnée au plus profond.

jeudi 5 décembre 2013

DISTINGUER LA CONSCIENCE ET LA PENSEE.

CLIQUEZ SUR LE DESSIN POUR LE VOIR EN DETAIL.

La Vision Sans Tête que nous a offert le génie de Douglas Harding peut mettre un coin entre la conscience et la pensée. La pratique de quelques exercices finit si on y prête attention par mettre le coup de masse critique.

Il suffit de pratiquer en effet quelques expériences développées par Douglas et ses amis. Alors on entrevoit que penser est une forme de la conscience comme ressentir ou percevoir et que la conscience à proprement parler est une appréhension des phénomènes en amont.
Bien entendu, les habitudes arrachent bien souvent ce coin dans le bois durci de la conscience ordinaire. La pensée se recolle déjà alors à la conscience. Le coup de masse n'a pas été critique. L'oubli et l'ignorance peuvent régner de nouveau, nous vivons de nouveau englués dans la conscience ordinaire.
Mais le coin que sont les exercices proposés par Douglas Harding peut faire son effet, le jeu renouvelé de l'attention à cette conscience pure en amont des pensées, des émotions, des désirs et des sensations enfonce ce coin de plus en plus fort. L'écart entre pensée et conscience devient de plus en plus net. Le coup de masse critique peut être obtenu en une fois si l'on est mûr. Bien sûr, le fait peut encore s'oublier mais dès qu'on y revient, il ne peut plus s'ignorer, en un coup d’œil c'est réglé !