mercredi 19 janvier 2011

LES ABERRATIONS DU REGNE DE LA QUANTITE.

Sur LCI et un tas d'autres médias on nous dit que :
"La révolte populaire qui a provoqué vendredi la chute du régime tunisien du président Ben Ali et les violences postérieures ont causé 3 milliards de dinars (1,6 milliard d'euros)". Les agences de notation ont décidé de dégrader la note économique de la Tunisie.

On pourrait se demander combien a coûté la révolution française et surtout l'abolition de l'esclavage...

Cherchant sur internet l'origine de l'information sur le coût supposé de cette révolte, j'apprends qu'elle vient de Ahmed Friaa, ministre de l'Intérieur de Tunisie et donc proche de Ben Ali... Sur LCI  et d'autres médias, on a oublié de mentionner la source. Les agences de notation qui ont dégradé la note économique avant même que la situation politique se clarifie un peu plus montre le respect qu'elles ont pour la liberté...

On peut soupçonner à l'occasion une crainte diffuse d'un certains nombres de personnes de voir une révolte en France contre notre propre ploutocratie et la volonté de l'enrayer. Souvent on nous a menacé d'une dégradation de la notation des agences financières comme si la politique devait se soumettre à la finance. A vrai dire la réaction De Michèle Alliot-Marie proposant : "C'est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays [l'Algérie et la Tunisie] de permettre dans le cadre de nos coopérations d'agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité." ne pourrait-elle pas traduire une telle conception ? Ces politiques semblent plus respecter leurs amis milliardaires quelle que soit l'origine de leur fortune que la liberté, l'égalité et surtout la fraternité.

A vrai dire il y a surement plus d'inconscience que de conscience dans tout cela. Nous voyons bien en tout cas le principe fondamental LIBERTE EGALITE FRATERNITE devenir relatif aux seuls intérêts économiques. Tous les politiciens de l'échiquier modéré ne parviennent pas à libérer politiquement le principe fondamental de l'avoir économique, de logiques de la quantité... 
Comment ne pas voir là le choc spirituel contre l'esprit de notre République ? Pierre Leroux qui a participé à mettre en avant cette devise n'ignorait pas l'existence d'une dimension spirituelle en politique bien qu'il soit socialiste (car les socialistes ont souvent été matérialistes et donc peu enclin à parler en termes favorables du spirituel).

En retrouvant un projet collectif en politique qui soit vraiment spirituel, notre âme collective française retrouvera sa flamme.