🔥🔥🔥
La réalisation de notre présence consciente comme vacuité, comme transparence accueillant les phénomènes revient à vivre depuis une dimension au-delà de notre personne et de ses souffrances, du monde et de ses souffrances.
🔥🔥🔥
Inspiré par la démarche de Douglas Harding, voyons en quoi notre présence consciente serait une vacuité transparente accueillant tout ce qui apparaît.
|
Voyez-vous la vacuité de la présence consciente de laquelle surgit ce corps ? Et pour vous n'en est-il pas de même ? |
Ou bien encore asseyez-vous confortablement, les yeux fermés, vous pouvez explorer la présence consciente que vous êtes. Vous pouvez sentir en haut de votre tête. Les yeux fermés, votre présence consciente s'arrête-t-elle au niveau de ces sensations de votre région du haut du crâne ? Êtes-vous limité dans votre présence consciente à l'intérieur de sensations formant une tête ? Votre présence consciente est-elle enfermée dans une boule de chair ? Ou au contraire, vos sensations n'apparaissent-elles pas à l'intérieur de votre présence consciente ? Les yeux fermés encore, maintenant allons au-dessus des sensations liées au sommet de votre tête, jusqu'où pouvez-vous aller au sein de votre présence consciente ? Rencontrez-vous une quelconque limite ?
Vous pouvez aussi les yeux fermés explorer le bas de votre présence consciente.
Les pieds posés par terre, vous pouvez explorer les sensations du sol qui apparaissent en dessous de vos pieds. Les yeux fermés, jusqu'où va votre présence consciente vers le bas ? Rencontrez-vous une limite ?
Vous pouvez constater de même dans toutes les directions que votre présence consciente est sans limite, elle n'est pas enfermée dans votre corps. Votre présence consciente est un espace d'accueil pour tout ce qui apparaît, c'est une conscience sans limite, une vacuité infinie au sein même de ce qui apparaît.
🔥🔥🔥
Notre présence consciente précède notre moi-je, elle est notre essence. Notre Soi véritable n'est donc jamais prisonnier de la souffrance, contrairement à la personne de notre ego.
Par exemple, notre présence consciente en ce qu'elle s'étend au-dessus de la tête ne peut subir, par cette extension, une douleur corporelle qui l'emprisonne.
Le prix de la confusion entre la présence consciente et notre ego est, entre autres, l'impression d'être sans issue face à la souffrance.
L'occultation de Soi, notre présence consciente authentique, par le moi-je de l'ego mène à un vécu de la souffrance sans issue autre que dramatique et tragique.
🔥🔥🔥
Notre présence consciente se retrouve au cœur même de tout ce qui apparaît. Elle est transparence invisible au cœur du visible, silence au cœur de la sensation sonore, etc.
De même, elle est le calme au cœur de nos troubles. Elle est pure détente au cœur de nos tensions.
Elle se tient dans les replis de la souffrance la plus aiguë, elle demeure un espace vide au cœur du plein de cette souffrance. En plongeant courageusement au cœur de la soufrance même la plus intense, la présence consciente se révèle : dans les replis de la souffrance, notre présence consciente s'avère être un espace de paix immuable. La présence consciente se révèle un pouvoir d'accueil inconditionnel au cœur même de ce qui met en danger psychologique ou physique notre personne.
🔥🔥🔥
Une illusion serait de croire que notre personne souffrante qui demeure au sein de cette présence vacuité silencieuse doit s'y dissoudre pour dissoudre toute manifestation de souffrance.
Une telle illusion revient à un nihilisme, c'est-à-dire à voir le monde comme une déchéance insurmontable dont la souffrance est la marque.
🔥🔥🔥
Loin de déréaliser la souffrance en la mettant à distance, réaliser la présence consciente comme vacuité peut aussi signifier l'accueillir comme elle ne l'avait jamais été. Cet accueil sera un préambule à la transformation évolutive qui permettra à la Joie Divine de nous en libérer.
Endurer la souffrance au sein de la présence consciente du Soi pourrait être offrande de notre individualité à l'action évolutive de l'autocréation divine.
🔥🔥🔥
S'il y a nihilisme possible au sein de la réalisation de la vacuité, c'est aussi parce que la volonté et le désir qui demeurent de vaincre la souffrance ne trouvent souvent pas d'autre issue radicale que cette vacuité et la pitié qui y ramène.
Cependant, toute perspective nihiliste bute sur les beautés de ce monde.
La perception de la vacuité est aussi la découverte d'un œil plus vif ouvert à l'éclat des beautés de ce monde. La tentation nihiliste demeure avec la réalisation de la vacuité face à la souffrance parce que la souffrance semble indissociable de la manifestation de ce monde. Mais peut-on réduire ces beautés si multiples à la seule dimension de la vacuité dans les formes manifestées ? N'y a-t-il pas d'autres dimensions de la Vie qui pourraient se découvrir encore mystères inexplorés cachés dans les replis de la présence consciente ?
🔥🔥🔥
Chercher à diminuer toute souffrance dans ce monde n'est-il pas un point de jonction entre exigence morale et besoin spirituel d'être ? Le besoin d'être met en jeu la conscience et son attention. Un être bienveillant n'a-t-il pas de l'attention pour tous les êtres sensibles ? Dans mon monde intérieur, le Divin amour de François d'Assise et la vacuité libératrice de Bouddha se tiennent la main.
🔥🔥🔥
Certaines spiritualités veulent d'abord légitimement éliminer la souffrance en nous afin de pouvoir prendre en charge la souffrance du monde.
Un dépressif peut rarement prendre en charge la souffrance du monde.
🔥🔥🔥
Cependant, dans un contexte approprié, frapper chez autrui pour l'écouter témoigner de sa souffrance peut nous aider à moins dramatiser les nôtres.
« Il était une fois une femme, Kisa Gotami, qui n’avait qu’un seul enfant. Elle l’aimait évidemment de tout son cœur. Seulement un jour, malheureusement, alors qu’il commençait à peine à faire ses premiers pas, l’enfant vint à mourir.
Dévastée par cette mort et plongée dans un profond chagrin, Kisa Gotami, se mit désespérément à la recherche d’un remède qui rendrait la vie à son fils. Fille d’un homme très riche, elle alla à la rencontre de tous ceux qui pourraient le ressusciter. Les gens commençaient à penser qu’elle était devenue folle. Un homme sage voyant son état lui dit d’aller voir le Bouddha. Lui saurait quoi faire.
Kisa Gotami alla voir le Bouddha et lui demanda :
- Peux-tu préparer un remède qui rendra la vie à mon enfant ?
– J’en connais l’existence, lui répond le Bouddha mais, pour le préparer, j’ai besoin de certains ingrédients.
Soulagée, la femme dit :
– Quels ingrédients te faut-il ?
– Apporte-moi une poignée de graines de moutarde fait le Bouddha. Chacune de ces graines devra provenir d’un foyer qui n’a jamais connu la mort.
La femme acquiesce et alla de maison en maison, à la recherche de graines de moutarde.
Dans chaque maison, les gens acceptent de lui remettre cette graine, mais, quand elle leur demande si quelqu’un est mort dans cette maisonnée, elle ne peut trouver aucun foyer que la mort n’ait visité. Ici, une fille, là, un serviteur, là encore, un mari ou un parent est décédé. Elle chercha pendant des mois et des mois entiers.
Alors, Kisa Gotami réalisa qu’elle était incapable de trouver un foyer affranchi de la douleur de la mort. Voyant qu’elle n’était pas seule dans son chagrin, elle commença à accepter que le corps de son enfant reste sans vie.
Elle retourna voir le Bouddha qui lui déclara avec une infinie compassion : « Tu croyais être la seule à avoir perdu un fils. La loi de la mort veut que, parmi toutes les créatures vivantes, il n’y ait nulle permanence. »»
La femme en écoutant la souffrance des autres a surmonté la personnalisation de sa souffrance et grâce à l'enseignement de Bouddha, qui sait si elle n'a pas atteint la réalisation d'une dimension de sa présence consciente étrangère à toute souffrance ?
La souffrance dans un individu qui se croit séparé et pense sa souffrance comme étant personnelle se renforce par ces croyances psychologiques illusoires.
🔥🔥🔥
Agir pour diminuer la souffrance est juste. Mais agir motivé par la souffrance, c'est agir en illusionné, même si nous ne pouvons pas échapper pour commencer à cette illusion. Agir motivé contre la souffrance suppose de rompre nos complicités et nos compromissions avec elle.
Notre personne peut être transformée, sa souffrance peut être purifiée.
Cette purification nous délivrera complètement de certaines souffrances psychologiques.
Cette purification nous apprendra aussi à vivre avec certaines blessures. Certaines ne s'effaceront pas facilement ; d'autres laisseront des cicatrices irréversibles avec lesquelles nous devrons apprendre à vivre.
Il nous faudra renaître dans l'Esprit, le Devenir qui émane de la Présence qui n'est pas qu'Être et vacuité.
🔥🔥🔥
Affirmer que la vie est souffrance, n'est-ce pas nier tout élan créateur de la vie ? Un monde qui serait exclusivement un monde de souffrance ne serait qu'un monde résultant de pulsions aveugles.
Or un élan créateur n'est-il pas une surabondance dans la présence consciente que nous sommes ?
🔥🔥🔥
Il y a un balancement entre plaisir et souffrance.
De nombreux excès en plaisirs génèrent la souffrance. Certaines souffrances occasionnent des plaisirs.
L'autre véritable du monde de la souffrance n'est pas le monde du plaisir, ces apparents contraires sont interdépendants et sont liés à la chair.
L'autre du monde de la souffrance est celui de la joie : joie de la création, joie de la beauté, joie de la présence de la Vie.
L'accueil sans limite propre à la vacuité peut être l'ouverture de la souffrance au Devenir.
L'accueil attentif du balancement entre plaisirs et souffrances nourrit une liberté intérieure individuée.
Sur ce chemin de liberté peut alors se découvrir le seuil d'entrée qui nous ouvre au monde de la joie transformatrice.
🔥🔥🔥
"J'ai mal aux dents depuis trois jours. J'en ai marre !"
Dans la lumière du maintenant qui, sur son plan, accueille la souffrance, s'observe ici une dramatisation mentale psychologique de "ma" douleur qui n'est ressentie qu'ici et maintenant.
A la lumière du Soi, je me vois, moi ego, surajouter à la douleur présente, un souvenir mentalement de celles du passé que je ne ressens pas pourtant physiquement, ici et maintenant. Je me vois aussi anticiper mentalement la douleur qui suivra.Cette citation de Prajnanpad fait pressentir un Oui individué au niveau du cœur ? Qu'en est-il d'une participation de l'ego à ce niveau ?
🔥🔥🔥
Se libérer de la souffrance, oui, mais ce sera aussi bien de celle qui s'intériorise que de celle qui s'extériorise.
Il s'agit de se libérer de la souffrance qu'on inflige à autrui aussi bien que celle qu'on perpétue en soi.
🔥🔥🔥
Les souffrances infligées par nous et les souffrances subies en nous sont souvent le fruit d'une même emprise vitale inconsciente.
La souffrance que nous infligeons est liée à des plaisirs recherchés qui absents, frustrés ou menacés nourrissent la souffrance que nous subissons.
Nous ne serons pas libéré de la souffrance subie tant que nous ne serons pas libéré des désirs qui nous amènent à infliger de la souffrance.
🔥🔥🔥
Mettre en lumière le drame de notre attachement à ce qui participe en nous au drame, tel est le chemin spirituel d'une libération intérieure de la personne sur le plan mental, émotionnel, pulsionnel, physique.
🔥🔥🔥
Quelle surprise de percevoir en filigrane de nos plaisirs qu'il reste de la souffrance du manque en arrière-plan ! Dans quelle mesure nos plaisirs pourraient n'être alors que de subtils diversions devant la souffrance ?
Et ce n'est pas parce que nous cessons de nous divertir d'une souffrance et que nous coupons court en nous à ce qui ne cesse de la refouler, qu' elle est enfin accueillie en vérité !
Plus embarrassant peut-être, est alors ce constat de voir qu'il y a en nous un plaisir d'appropriation égocentrique à l'œuvre avec des souffrances !
En effet, comment en suis-je venu à penser que cette souffrance serait exclusivement la mienne ? Et comment en suis-je venu à penser qu'un autre qui prétend s'intéresser à MA souffrance ne peut que blesser mon intimité en s'immisçant sur un terrain qui est seulement mien ? Comment puis-je affirmer que personne ne peut vivre ma souffrance et qu'étant le seul à la vivre de mon point de vue, personne d'autre que moi ne peut en parler en connaissance de cause ?
Si le Divin vit en nous, si la lumière du Soi en moi est lumière de l'unique conscience et esprit en nous tous, rien de notre vie intime n'est exclusivement un vécu de notre ego ! Réalisant que ma vie personnelle est le prolongement de la vie du Soi, voire un vécu de la Vie divine elle-même, alors au lieu de m'accaparer égocentriquement cette souffrance qui touche la Vie à travers moi, je découvre le processus de la Vie vivant cette souffrance à travers moi.
Comment pourrais-je en vouloir à Dieu, aux dieux, au Divin, à la Vie de m'avoir infligé cette souffrance puisqu'elle est vécue par ceux-ci aussi intimement que par moi, sinon plus, en tant que Conscience unique de ce qui est ?
Le balancement rapide de mouvements de refoulement aux mouvement d'appropriation est ce qui fait perdurer un vécu égocentrique de nos émotions et ressentis.
Pour que se vive pleinement ce qui a à se vivre, dans son alchimie transformatrice de la souffrance, Cela, ce qui est en sa conscience suprême, peut. libérer son individuation en notre personne des refoulements, d'un côté, et des appropriations illusoires, d'un autre côté.
🔥🔥🔥
Nos plaisirs sont très rarement assez subtils pour favoriser en nous l'émergence d'une attention consciente ouverte qui s'avère elle-même plaisir de la sérénité d'être. Nos grandes souffrances sont rarement assez grandes pour fissurer l'illusion d'un ego au centre de la conscience. Et même quand l'ego n'occupe plus le centre de notre conscience, ce qui reste d'ego en périphérie demeure avec ses appropriations capables de revendiquer la souffrance comme seulement sienne, il reste capable de satisfaire ses désirs de reconnaissance en utilisant son statut de victime et il est même capable de séduction en mettant en avant sa fragilité, sa vulnérabilité.
🔥🔥🔥
Dans l'emprise vitale de notre monde du plaisir et de la souffrance, pas trace de joie.
Diminuer nos désirs n'est pas être libre de l'emprise vitale, une âme de désir commande encore nos volontés. Le désir ascétique d'affaiblir notre énergie vitale n'est pas un affaiblissement de l'emprise vitale. La chaîne de l'emprise demeure quelle que soit l'ampleur de notre énergie vitale.
La Joie d'Être et de Devenir libère de l'emprise vitale sans être nécessairement un amoindrissement de l'énergie vitale.
Par exemple, la joie de créer intègre l'énergie vitale des émotions et des désirs. L'investissement dans une création draine de l'énergie vitale vers elle.
Si elle draine nos énergies vitales, une joie de créer n'est pas un désir qui veut s'approprier du connu, même si elle peut utiliser l'énergie de ce désir d'appropriation. La joie créatrice parvient à faire prendre des risques à l'ego, qui lui vise en priorité sa sécurité et sa satisfaction.
De même, la joie créatrice peut utiliser l'énergie des désirs, qui, en nous, s'échinent à convoiter la reconnaissance. L'ambition sociale sert alors la joie de créer mais la joie de créer primant, elle est prête à imposer sa route à l'encontre des mimétismes ou des stratégies visant l'originalité par une excentricité qui n'a rien de singulière, qui n'a aucun style.
La joie de créer utilise aussi une énergie sexuelle transformée et détourne ainsi l'usuel échange satisfaisant d'énergie sexuelle.
Les joies de créer sont une avant-garde en nous de la Joie d'Être et de Devenir. Cette Joie divine, non seulement réorientera nos désirs, mais les purifiera de leurs ombres et de leurs emprises, en s'étendant ainsi au sein de notre énergie vitale elle-même sans plus aucun compromis nécessaire.
Seule la joie est étrangère à nos allégeances au drame.
Seule la joie fait échapper notre individualité à l'emprise vitale qui nous retient dans le seul monde de la souffrance et du plaisir.
La Joie qui s'exprime individuellement est dans une profondeur en amont de la vie individuelle de l'ego.
Les joies propres à la beauté paraissent souvent avec des moments d'éclipse de l'ego, sur mon chemin ce sont celles qui ont été les plus immédiates.
🔥🔥🔥
Nos thérapies nous suggèrent d'abord victimes de la souffrance subie. Partant exclusivement de la souffrance subie, psychologues et psychiatres ne peuvent pas déraciner dès lors le nœud qui nous attache au drame. Seule une qualité de sincérité croissante nous libérera de nos amours secrets du drame et des mécanismes mentaux et vitaux qui nous amènent au drame.
La lumière profonde de la sincérité authentique est un sourire de joie, une douce ironie bienveillante, qui désarme nos mouvements égoïques inappropriés.
🔥🔥🔥
Ces chemins de libération de la souffrance ne sont qu'une proposition : à chacun d'être sa propre autorité concernant le sens de sa dignité et de ce qui lui semble en-dessous de sa dignité en termes de plaisirs et de souffrances mais aussi de joie.
🔥🔥🔥
Nous libérer de la souffrance ne peut pas consister simplement en une morale à laquelle nous devrions nous plier et qu'un ordre social devrait nous contraindre à respecter.
D'ailleurs, beaucoup d'entre nous avons déjà intériorisé des interdits moraux, qui provoquent en nous dégoût, honte voire culpabilité, si nous leur désobéissons. Ce sont des forces plus ou moins conscientes qui déterminent nos désirs parfois avant même que nous en soyons conscient.
Certains dégoûts, certaines hontes et culpabilités légitiment parfois de condamner injustement ce qui, plus tard ou en d'autres temps, n'aurait pas été jugé condamnable.
🔥🔥🔥
Du point de vue de mon ego et plus largement de mon individualité, je peux m'efforcer de ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse.
Je peux vivre à travers cet effort une libération et non une contrainte.
Cet effort de veiller à suivre la règle d'or est alors une obligation qui vaut aussi bien envers moi qu'envers l'autre.
Le sentiment d'obligation peut être ressentie comme une gratitude à l'égard de la vie.
L'obligation morale ne signifiera plus contrainte envers nous-même : nous laisserons de plus en plus simplement circuler cette joie de la Vie qui en nous est amour de nous-même et qui, à travers nous, aime.
🔥🔥🔥
Le libre-arbitre de l'ego est souvent considéré comme une illusion. Il est vrai qu'à la lumière du Soi, les décisions que croient prendre l'ego gardent souvent des causes inconscientes. Ce n'est pas parce que je suis conscient égoïquement de ce que je désire que je suis libre de mes décisions. Même à la lumière du Soi, le plus souvent, j'ignore les causes qui déterminent mes désirs.
Cependant, les philosophies du libre-arbitre ont, pour la plupart, évoqué le serf-arbitre. Certaines spiritualités philosophiques sont parties du fait que notre ego par son égocentrisme était forcément pris dans les illusions d'un serf-arbitre dont il fallait se libérer. Il y a des décisions qui nous asservissent à l'objet de notre désir, qui réduisent encore davantage nos marges de manœuvres. Ces décisions nourrissent notre serf-arbitre contraire au libre-arbitre.
🔥🔥🔥
Envisager les conséquences de nos décisions sur autrui, prendre le point de vue de l'autre aussi bien que mon point de vue dans mes décisions élargit la conscience avec laquelle elles sont prises. La mise en œuvre de la règle d'or élargit notre conscience égoïque à une conscience rationnelle, puisque la raison est à un certain niveau la seule faculté prenant en compte l'universel, qui inclut mon individualité, celles des autres êtres sensibles et la Vie qui anime le monde.
🔥🔥🔥
Affirmer de but en blanc que croire au libre-arbitre est illusoire risque de mettre toutes nos décisions sur le même plan.
L'ego agit certes pour des motivations illusoires même quand il cherche une lumière spirituelle que sa position égocentrique usurpe.
Cependant l'ego qui décide de mentir pour ses fins, qui dès lors se ment à lui-même pour minimiser la déformation de ce qu'il a déformé, ne s'éloigne-t-il pas davantage de toute vérité spirituelle ?
Et à l'opposé, l'ego qui se soumet à une aspiration à la sincérité, l'ego qui sert une aspiration à la beauté, qui se sent envahit par une aspiration à un amour au-delà de ses capacités, cet ego ne s'ouvre-t-il pas à une aspiration à quitter ses enfer-me-ment-s ?
L'aspiration à une liberté intérieure individuée à la lumière de liberté du Soi n'est-elle qu'une illusion ?
🔥🔥🔥
Si la liberté met en jeu une individuation de la Vie Divine, le libre-arbitre de l'ego prend sens relativement à la réalisation d'un Soi avec une âme.
La manière de subir la souffrance et les choix de l'infliger ou non, soit renforcent le serf-arbitre qui enfouit notre âme, soit servent l'individuation Divine dont la croissance de notre âme résulte.
🔥🔥🔥
Lorsqu'à la lumière du Soi, on souffrira des conséquences du mensonge à soi-même, préservant sa propre mauvaise foi, on sera plus enclin au nihilisme. Retrouvant un peu de paix grâce à ce mouvement nihiliste, on reprendra de plus belle le chemin de ses désirs, de ses plaisirs plus insensibles à la souffrance des autres, puisqu'ils devraient eux-aussi prendre le chemin du néant.
Une folle sagesse maniaco-dépressive trouve son cercle vicieux dans un va-et-vient entre désirs bestiaux et désirs de néant.
Parce qu'une réalisation intermittente de la lumière spirituelle du Soi a bien lieu, cette folle sagesse maniaco-dépressive sublime ses pulsions de mort suicidaires en nihilisme spirituel.
🔥🔥🔥
N'est-ce pas sagesse déraisonnable d'associer la réalisation du Soi à l'acceptation d'un déterminisme absolu qui mépriserait les décisions rationnelles prenant en compte soi-même, les autres et le monde ?
N'oublions pas que la réalisation d'une conscience de la Vie universelle par elle-même à travers nous, en Être et en Devenir, sera facilitée par un premier élargissement de la conscience égoïque lié à une pratique de l'action réfléchie sur un plan rationnel.
🔥🔥🔥
Tant qu'il y a de l'ego, même si la lumière du Soi est réalisée, même si les lumières du Soi avec une âme paraissent, la personnalité demeurera sous l'emprise d'un serf-arbitre.
Malgré la présence de la lumière du Soi, profitant des ténèbres lumineuses que l'œil individuel inaccoutumé et peu évolué engendre, l'allégeance au mensonge peut encore malheureusement se renforcer.
Parfois il est même préférable que cette présence se retire pour que l'emprise vitale de notre ego n'entre pas en inflation comme ego spirituel.
🔥🔥🔥
La lumière du Soi peut malheureusement rester passive face à l'obscurcissement de toute lumière de l'âme qui vit en nous en amont de notre existence individuelle.
A la lumière réalisée du Soi, les décisions égoïques rationnelles sont déjà bien plus souvent libératrices d'une liberté intérieure individuée : elles valent mieux qu'une décision qui asservit davantage à des déterminations génératrices de souffrances.
Si à la lumière du Soi, il y a une grâce psychique qui permet une action relevant d'une volonté libre authentique, l'ego commence à laisser l'influence de l'âme émerger de plus en plus.
La volonté libre d'une âme n'est pas une volonté mentale, même si elle peut utiliser le mental pour s'éclairer ou exprimer mentalement l'intuition qui la guide.
Quand cette lumière psychique d'une volonté libre jaillit et n'est plus seulement une influence, en elle, toutes les ombres de nos plaisirs, de nos souffrances, et donc de nos désirs, se dénouent une à une.
🔥🔥🔥
Le Soi en Être est lumière de la vacuité et comme Devenir de la Vie, il est grâces, forces développant son individuation en toutes ses manifestations.
Le Devenir œuvrant, les ténèbres lumineuses du Soi où nos ombres se terrent indiscernables s'avèrent le voile des lumières psychiques d'une âme.
Ainsi le Devenir œuvrant, la lumière transparente du Soi s'avèrent ténèbres lumineuses, celles-ci propres à l'aurore de sa réalisation s'écartent de plus en plus pour révéler des lumières caractéristiques du Soi avec une âme.
🔥🔥🔥
Tant que nous vivons au niveau d'une conscience d'un ego sans autre horizon de conscience plus large, nous resterons enfermés dans un corps condamné à souffrir, nous resterons victimes de jeu de forces qui déterminent nos actions.
La découverte de la lumière spirituelle, son espace infini, sa joie inhérente toujours déjà là en arrière-plan rompra cette malédiction si, par une grâce mystérieuse, quelque chose en nous décide de se soumettre au courant transformateur du Devenir qui s'y discerne.
La descente transformatrice du Devenir, quand elle fera paraître la lumière psychique de l'âme, ne s'exercera plus en vain ; un nouvel être commencera à émerger du vieil homme de douleurs et de plaisirs.
🔥🔥🔥
Différencier le niveau d'attention partagé n'est pas forcément préférer. Mon chat est un être sensible et mon enfant aussi, mais l'attention requise n'est pas la même. Rares sont les cas où je suis obligé de choisir le bien-être de l'un au prix de la souffrance de l'autre.
🔥🔥🔥
Tant que le "Tu ne tueras pas", tant que le "Tu ne voleras", tant que le "Tu ne porteras pas de fausses accusations, de fausses nouvelles", tant que le "Tu ne feras pas souffrir" demeurent un horizon futur, nous vivons dans un monde qui doit radicalement encore être perfectionné.
🔥🔥🔥
S'il y a un progrès moral observable dans la dynamique du Devenir, il est à considérer dans le rapport à un horizon futur où "Tu ne feras pas obstacle à l'individuation du Divin en toi, en autrui et en tout être".
🔥🔥🔥
Le libre-arbitre et la grâce, la force qui le permet malgré toutes les déterminations inconscientes s'exerçant sur notre individualité, prend sens par rapport à cette individuation du Divin en nous et en tout.
Fondamentalement, le serf-arbitre est ce qui s'oppose à cette individuation en nous et nous fait agir en ignorant celle des autres.
Nul n'est méchant volontairement, au sens où la volonté d'une âme trop asservie n'a plus guère les moyens d'influencer l'individualité en laquelle elle git.
Il n'y a pas de volonté libre chez l'individu qui, en un instant, déchaîne sa bestialité : l'emprise des ombres vitales est totale à ce moment précis.
L'individu méchant n'est qu'une âme de désir asservie, qui a perdu contact avec son âme vraie.
L'individu méchant est un des symptômes des misères d'un monde de souffrance faisant obstacle à l'œuvre de la joie Divine.
🔥🔥🔥
Notre serf-arbitre est un rabat-joie.
Dans la lumière du Soi, une expérience de la joie, même passagère, peut motiver à apprendre à résister aux forces rabat-joie.
Vivre le Soi avec une âme revient à libérer pleinement l'action d'un libre-arbitre, une volonté qui s'exprime avec une égalité dynamique formée de joie.
Ici, la volonté libre d'un Soi avec une âme est tout autant la manifestation d'une auto-détermination individuée du tout, que d'une autocréation universelle par le biais d'une individuation de la joie Divine.
🔥🔥🔥
Face à la souffrance et à la douleur, il y a nos volontés de changement, mais il y a aussi et d'abord à se donner à un processus universel de transformation à l'œuvre dans le monde.
Nos volontés morales sur le plan mental n'ont pas l'intelligence du Devenir. Et malheureusement, certaines volontés morales mentales ont pour conséquences des souffrances faute d'intelligence intuitive du Devenir.
🔥🔥🔥
De bonnes intentions morales manquent souvent de conséquentialisme. Et le calcul rationnel des conséquences se heurte à des limites mentales et un dévoiement de la clarté morale de l'intention.
La volonté morale mentale rencontrant la lumière de la sincérité s'ordonne à l'ordre suprarationnel du cœur. Et au final, notre volonté morale mentale sera absorbée comme instrument de la volonté authentique intuitive d'un Soi-âme qui grandit en nous en arrière-plan de notre cœur.
🔥🔥🔥
Lorsque je réalise que toute souffrance due à moi-même ou aux circonstances extérieures peut être purifiée par le pouvoir de transformation de la Vie et s'y dénouer, un sens plus profond du pardon émerge. Si toute souffrance peut se dénouer dans les lumières du Soi avec une âme, il y a une évidence que l'individualité qui a généré la souffrance, la mienne ou celle d'un autre, est pardonnable.
Le pardon que la purification de la souffrance offre intérieurement participe d'une libération, que la souffrance soit due à moi ou à un autre.
Quand le processus de purification de la souffrance devient subtil, il est connecté consciemment avec la joie du Soi avec une âme ; le pardon est alors un fruit et non plus un effort.
Exprimer un pardon extérieurement n'est le plus souvent pas appréhendable mentalement tant sur ses conséquences que sur la transformation de la qualité d'intention de celui qui le reçoit.
Dans Les Misérables de Victor Hugo, le pardon de Monseigneur Myriel à Jean Valjean relève d'une intuition suprarationnelle et non d'un acte rationnel : cet acte pouvait-il bonifier Jean Valjean assurément ?
🔥🔥🔥
Nos volontés de changement sont souvent porteuses elles-mêmes de souffrances. Comment arrêter de vouloir changer selon nos perspectives mentales et émotionnelles étroites sans renforcer notre ignorance du processus universel de transformation ?
🔥🔥🔥
Purification par détachement n'est en aucune façon compromission avec un quelconque nihilisme.
Purification par détachement de ce que nous sommes n'est pas renoncement.
🔥🔥🔥
|
Pranam par Dhanavanti |
🔥🔥🔥
Nos volontés de changement sont des devenirs dans l'horizon d'une séparation entre moi, les autres et le Devenir du monde. Or agir dans la séparation reste une action illusionnée car motivée par la souffrance.
Nos désirs de changement ne sont pas tous à rejeter car certains peuvent être purifiés en une aspiration de l'âme.
🔥🔥🔥
Plus nous participons consciemment au processus universel de transformation, plus on peut agir et se laisser transformer dans sa direction sans précipitation impatiente et au bon rythme.
La Joie ne peut venir en nous et en ce monde sans un certain ordre. Trop de Joie d'un coup dévasterait nos corps et le monde impréparés.
🔥🔥🔥
Sur mon chemin, la joie de la beauté a généré les premiers pressentiments de la lumière intérieure.
La joie de la beauté est joie de la Vie : la vacuité et la lumière spirituelle m'ont toujours paru abriter la beauté source qui se manifeste dans les beautés du monde. L'intuition créatrice de beauté est, pour moi en l'état, un mystère dans son surgissement lumineux de derrière le voile des ténèbres de la vacuité et de la lumière spirituelle.
Le mal est un mystère d'absurdité qui hante notre univers. Mais il y a un chemin ensoleillé.
Dès qu'on voit que la souffrance et la douleur demeurent à la surface de notre individualité authentique, qui se pressent dans la lumière du Soi, un chemin ensoleillé apparait sous nos pas au fur et à mesure.
En son fond, dans l'océan de paix et de beautés qui habitent la lumière intérieure, l'âme, l'individuation de la Vie, se sent immuable et intangible : l'aventure d'un Soi avec une âme est une voie ensoleillée.
Vivre le Soi avec une âme revient à ne plus s'enkyster dans aucune souffrance psychologique.
C'est autour de la joie de l'âme que se dénouent complètement les nœuds de nos souffrances et que nos ombres sont transformées.
Vivre le Soi avec une âme revient à purifier la souffrance jusqu'à ce qu'elle nourrisse ce paradoxal feu de joie et d'aspiration qui la constitue.
Toute ombre amenée aux lumières du Soi avec une âme permet la croissance psychique de l'âme.
Si la souffrance est aussi celle de la pitié et du sentiment d'injustice alors elle est purifiée avec les lumières du Soi avec une âme sans que l'objet de pitié ou d'injustice soit laissé pour compte.
🔥🔥🔥
Revenons sur la voie de la joie des beautés de la Vie.
Certaines personnes échappent à leur colère contre la douleur qu'elles subissent seulement quand elles perçoivent au moins un moment une beauté de la nature.
Cette joie de la beauté apaise, c'est la joie de la Vie qui redonne un élan créateur à la vie individuelle.
C'est en cela que la tradition platonicienne peut nous parler : cette voie philosophique et spirituelle parle de l'ascension de l'amour du beau de beautés en beautés vers la beauté absolue.
J'ai toujours en tête ce qui peut endurer les pires circonstances en s'appuyant sur la beauté : une fleur, un poème, une ouverture du cœur ou un moment d'âme.
Mais je parle peut-être de ma voie personnelle pour endurer et combattre le mal ou de ce que ma propre liberté singulière (qui n'est pas égoïque) inspire et exprime à travers mon individualité et autour d'elle.
A chacun de trouver sa ligne de force contre le mal.
🔥🔥🔥
Résister au mal en soi est le terreau favorable à la lumière de purification qui, dans cette lutte d'endurance, transforme le champ de conscience aussi bien individuel qu'environnant.
🔥🔥🔥
Seul un restant d'animal peut croire vaincre injustice et imperfection par la seule violence, en nous et hors de nous.
Céder à la tentation de la violence reste malheureusement encore le propre de la plupart des adhérents à des "ismes", christianisme, islamisme, communisme, etc.
Tout adhésion à un système mental du bien, à un "isme" rend l'altruisme partial et donc entaché de violence.
🔥🔥🔥
La colère peut être occasionnée par notre impuissance face à une souffrance subie. Mais, plus profondément, elle indique une ignorance et un manque de foi concernant la perfection des chemins insondables du Devenir.
🔥🔥🔥
Une éducation qui favoriserait l'affleurement l'âme de l'enfant, au sein d'une individualisation en dehors des turpitudes et limitations dommageables, devrait profondément être non violente.
🔥🔥🔥
Dans les violences néo-fascistes et extrémistes religieuses qui nous menacent, il y a sous-jacente la violence éducative qui a imposé au fer rouge ses logiques d'identifications identitaires.
Et celui qui se rebelle passe souvent dans une logique identitaire encore pire.
La logique identitaire, comme le remarque Denis Marquet, est toujours sur la défensive, supposant l'agressivité de l'autre. Le nous identitaire craint un "eux" d'une altérité par essence envahissante. L'histoire identitaire véhiculée racontant des guerres passées, la logique identitaire de la guerre est la seule politique viable pour maintenant. Le mensonge sur l'ennemi est le premier mouvement de cette guerre permanente nécessaire pour s'en défendre.
La politique est fondée sur la discrimination de l'ami et de l'ennemi, affirme le juriste Carl Schmitt, dans une conception du droit qui, par sa logique identitaire, ne manquera pas de le rapprocher des nazis.
Du point de vue spirituel, où il n'y a de réellement existant que des enfants de Dieu en croissance, les identités mentales, vitales et physiques n'étant que des masques temporaires et relatifs, voir en l'autre qu'un ennemi est une soumission au monde du mensonge.
L'ego en s'identifiant de façon identitaire à certaines ambitions d'appropriation, de reconnaissance ou de pouvoir sexuel entre dans ces logiques d'enfer-me-ment et peut faire preuve d'injustice en supposant avant que l'autre n'entre en action qu'il est une menace.
🔥🔥🔥
Pour ne pas être une courroie de transmission des dérives identitaires de notre ego, lorsque notre individualisation en a été imprégnée, il faut accepter de traverser les flammes de l'enfer.
Sortir de l'enfer-me-ment dans un complexe psychologique identitaire est une grâce, encore faut-il la reconnaître lorsqu'elle est proposée.
🔥🔥🔥
Reconnaissons combien nous avons joui d'heureuses circonstances, lorsqu'on ne nous a pas imposé d'identité au fer rouge, qu'on nous a donné de sages limites, des repères utiles et que cherchant davantage de repères nous avons échappé à tout dogmatisme.
Subir au plus trois ou quatre gestes brusques de nos parents que nous avions mené à bout de toute leur patience n'est pas être maltraité. Si on nous a toujours encouragé dans notre volonté d'apprendre... Et si nous n'avons pas subi de trahison d'amour majeure, juste une négligence ou deux, cela ne nous coûtera que quelques jours ou semaines de peine psychologique et thérapeutique.
🔥🔥🔥
Il y a eu plusieurs enfants en nous. Et il y a un enfant qui l'emporte sur toute maturité adulte erronée y compris "spirituelle". Cet enfant-là était à l'écoute de son âme. Cet enfant était à l'écoute du sans âge / voyageur des mondes.
L'adulte qui regarde l'enfant blessé avec de plus en plus de distance comme un détail lointain de plus en plus petit, où en est-il spirituellement ?
L'adulte authentiquement mature, pour que se réalise le Soi avec une âme, a un cœur d'enfant libre de tout infantilisme.
La demande infantile est une imitation caricaturale des désirs-appétits des adultes, et, avec elle, on a commencé à ne plus entendre son cœur. Au début de ce jeu d'imitation, cela demeure un jeu de rôle, mais peu à peu des visages se sont intériorisés, les adultes l'ont censurés inconsciemment, nos pleurs et nos cris ont été jugés irrecevables et le drame est devenu notre seconde nature.
Seule la croissance de l'âme en nous peut embrasser, purifier et surmonter la souffrance sans indifférence.
🔥🔥🔥
Une aspiration à la non violence et à une attention d'amour favorable à l'émergence des âmes ne doit pas nous faire oublier que le réel reste violent.
Nos aspirations sont souvent obscurcies par des représentations mentales et des désirs qui s'y adjoignent.
Pour résoudre cette difficulté, il faut trouver, en découvrant son âme et son principe de croissance dans notre incarnation, une douceur désarmante.
Une âme disposant d'autorité familiale ou sociale ne craindra pas d'user de la contrainte la mieux dosée pour désarmer les bestialités de la jungle animale qui demeure encore trop dominante.
Socrate parlait aussi bien de la douceur que du courage pour caractériser le gardien de sa cité idéale. Regrettant que seuls les fourbes calculaient quand les honnêtes gens se contentaient souvent d'une gentillesse naïve, Jésus exhortait à conjuguer la ruse du serpent à la douceur de la colombe.
La purification du désir manipulateur, de la colère, et de la violence, amène à un paradoxe de courage et de douceur, de fermeté et de bienveillance, de ruse retorse et d'amour respectueux.
Le Soi avec une âme au sens de Socrate, c'est-à-dire l'enfant Fils/Fille de Dieu, selon Jésus, voit grandir plus facilement ces pouvoirs paradoxaux quand le mental et le vital coopèrent en y voyant des vertus à favoriser.
🔥🔥🔥
La violence est paradoxalement le milieu où l'âme s'avère urgemment nécessaire et où la violence aveugle lui fait obstacle, mais il y a cette part purifiée de la violence, ce paradoxe de courage et de douceur dont l'âme a encore besoin pour protéger la culture non violente qui la rend possible.
Protéger une culture favorable à l'émergence psychique du Soi avec une âme exige de (se) poser des limites pour éviter l'acte irréversible et de (se) donner des repères pour que soient reconnues plus vite les impasses.
Mais il serait dommage de ne désirer naviguer que là où nous avons des repères solides !
La non dualité intérieure, cet océan de paix intérieure doit bien vivre la dualité en surface et trouver le courageux et doux guerrier capable de la conquérir afin de la surmonter.
🔥🔥🔥
Entrer dans la non-dualité de l'Être, ne signifie pas surmonter la dualité qui demeure dans le Devenir. La non-dualité intégrale signifie entrer dans l'intelligence supramentale de la Vie en Devenir et en Être.
🔥🔥🔥
Sans être devenu un militant vegan au nom de l'abolition de toute souffrance animale, un bon paysan sait qu'il ne faut pas tuer l'animal en le faisant souffrir inutilement : la viande est moins bonne.
Je constate par ailleurs que le bien-être animal implique le recul d'une industrialisation agroalimentaire néfaste au plan environnemental, animal et humain.
🔥🔥🔥
Comprendre que la souffrance d'êtres sensibles ne plaît pas aux dieux ou à Dieu est un progrès spirituel quant à ce que signifie vivre et partager la paix (divine).
Notre erreur est de vouloir imposer la fin de la souffrance pour tel groupe d'êtres sensibles qui nous tient à cœur au lieu de la combattre sur tous les plans.
L'amour Divin ne s'impose pas ! En croyant l'imposer par soif de justice, nous le pervertissons en une préférence, celle de privilégier tel groupe sensible.
Or, là où il y a de la préférence, il y a de la haine, suggère Kodo Sawaki, le maître en zen.
🔥🔥🔥
Participer à l'amour véritable revient à le laisser fleurir en nous pour tous les êtres sensibles selon une attention spécifique. Ce soleil de félicité surabondante brille pour tous à la mesure de leur être et de leur devenir en ce soleil.
L'amour vrai ne fait pas de préférence et ne pose pas de condition, il sait se différencier. On peut pressentir que l'amour vrai est une joie autocréatrice dotée d'un regard innombrable.
Ce savoir de l'amour vrai n'est pas juste une intelligence émotionnel, il est intuitif.
Ce savoir de l'amour vrai n'est pas juste mental, il est intuitif.
Ce savoir de l'amour vrai n'est pas irrationnel mais suprarationnel.
Apprendre le savoir de l'amour vrai pour un individu au départ mental et émotionnel est l'œuvre d'une transformation de la Vie en nous. Nous pouvons y participer pleinement, comme âme et non comme ego, mais nous ne sommes pas l'auteur de l'évolution de conscience qu'il génère.
Le chemin pour incarner le regard innombrable de l'amour vrai est un chemin d'évolution au-delà de notre humanité présente. Il est l'œuvre du Devenir.
🔥🔥🔥